La girafe se distingue par sa silhouette unique et ses taches caractéristiques, qui lui confèrent une présence à la fois élégante et intrigante. Malgré cela, cette espèce emblématique de la savane africaine reste encore entourée de mystères pour beaucoup, alimentant légendes et idées reçues. Parmi ces croyances populaires, celle selon laquelle sa langue serait naturellement bleue fait partie des plus répandues. Mais que sait-on réellement à ce sujet ?
Notre fascination pour la girafe
Tête et cou élancés, la girafe domine tous les autres animaux terrestres par sa taille exceptionnelle. Sa structure particulière, notamment son cou long, cache une anatomie fascinante que peu de personnes connaissent en détail. Par exemple, peu savent que son cou contient le même nombre de vertèbres cervicales que l’humain, à savoir sept, mais que celles-ci peuvent atteindre 25 cm de longueur. La stabilité et la mobilité de ce long col reposent sur un réseau complexe de muscles et de tendons. Quant à la couleur de sa langue, beaucoup ont entendu dire qu’elle était bleue. Vous souhaitez en apprendre davantage ? Vous êtes au bon endroit, tout comme ceux qui s’intéressent au monde animal et végétal.
La mystérieuse couleur de la langue de la girafe
Parmi les nombreux myths entourant la girafe, la couleur de sa langue occupe une place centrale. Originaire d’Afrique, l’espèce a été connue de longue date par les populations locales et est présente dans l’art rupestre et les représentations de l’Égypte ancienne. Au fil des siècles, elle a aussi été offerte en cadeaux diplomatiques, notamment durant la Renaissance ou à la cour impériale chinoise. Jusqu’au Moyen Âge, la girafe restait un animal mystérieux pour l’Europe, où elle était perçue comme une créature légendaire. Lorsqu’elle est arrivée sur le vieux continent, la première girafe connue aurait été offerte à Laurent de Médicis en 1486. La plongée scientifique dans la biologie de cet animal s’est intensifiée aux XIXe et XXe siècles, permettant d’en apprendre davantage sur sa physiologie. À cette époque, la couleur de sa langue a été mise en avant dans diverses descriptions. Mais sa couleur est-elle vraiment bleue ou une simple illusion ?
Ce que l’on sait, c’est que la langue de la girafe n’est pas aussi rosée que celle des humains. D’un aspect sombre, elle présente souvent des nuances allant du violet au noir. Ce n’est pas un hasard : cette pigmentation a une raison d’être. Si on l’observe de plus près, on découvre une longueur notable, pouvant atteindre 45 cm, ce qui lui permet d’atteindre efficacement les branches les plus élevées. La pigmentation foncée provient de la mélanine, un pigment naturel qui offre une protection contre les rayons ultraviolets du soleil, un avantage essentiel pour un animal qui passe de longues heures à se nourrir. La couleur de sa langue n’est donc pas un caprice mais une adaptation. La texture épaisse et robuste, combinée à la présence de salive possédant des propriétés antiseptiques, permet à la girafe de manipuler des feuilles épineuses comme celles des acacias sans s’irriter ni s’infecter. Elle peut enrouler sa langue autour des feuilles pour les arracher avec précision, évitant ainsi de se blesser profondément ou de se coincer.
La distinction entre la langue bleue de la girafe et la maladie “de la langue bleue”
Il est important de ne pas confondre la teinte naturelle de la langue de la girafe avec la maladie connue sous le nom de « langue bleue ». Cette dernière est causée par un virus affectant principalement les ruminants domestiques comme les moutons, mais pouvant également toucher bovins, caprins, buffles, antilopes, cerfs ou camélidés. Transmise par des mouches piqueuses appartenant au genre Culicoides, cette affliction porte aussi le nom de fièvre catarrhale ovine. Ses symptômes incluent une fièvre, des inflammations buccales, un gonflement des tissus faciaux et une coloration bleutée de la langue, d’où le nom de la maladie. Chez les jeunes moutons, la maladie peut entraîner une mortalité élevée, atteignant 100 % dans certains cas.
D’autres animaux arborent aussi une langue “bleue”
Oui, plusieurs autres espèces possèdent une langue naturellement teintée de couleurs proches du bleu ou du violet. L’un de ces animaux est l’okapi, souvent désigné comme la “licorne de la jungle”. Son lien avec la girafe est étroit, car ils partagent une structure de langue similaire : longue, préhensile et colorée. Elle leur sert à capturer leurs végétaux, notamment les feuillages hauts.
Le chow-chow, chien originaire d’Asie, est connu pour sa langue bleue ou noire qui fait partie intégrante de son standard de race. La couleur de cette langue est si emblématique que tout chiot naissant sans cette pigmentation est considéré comme non conforme. La cause exacte de cette pigmentation reste encore partiellement mystérieuse, mais elle est tout à fait naturelle.
De son côté, l’ours polaire ne possède pas une langue permanentement bleue, mais celle-ci peut apparaître temporairement de cette couleur, surtout lorsqu’il est chaud ou après un effort physique intense, en raison des changements dans la circulation sanguine.
Vous connaissez maintenant la véritable nature de la langue de la girafe. La prochaine fois que vous croiserez cet animal majestueux, vous regarderez sans doute sa bouche avec un œil nouveau, conscient de ses adaptations physiologiques spécifiques. Comprendre ces particularités permet d’apprécier plus justement la diversité du règne animal et de mieux respecter leur place dans notre environnement commun. La connaissance, c’est aussi une manière d’aimer et de protéger ces êtres si particuliers, qui partagent avec nous cette planète que nous devons préserver ensemble.