Cerf élaphe : le plus imposant cervidé d’Europe

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Crédit photo : Lviatour

Le grand cervidé connu sous le nom de cerf élaphe figure parmi les plus imposants de la faune européenne. Il évolue principalement dans de vastes forêts, souvent situées en zones montagneuses. Active à toute heure du jour comme de la nuit, cette espèce arborée aux bois majestueux possède un régime alimentaire composé d’une variété de végétaux, faisant preuve de sélectivité dans ses choix alimentaires. Autrefois fortement chassé, il a presque disparu de plusieurs régions françaises, mais grâce à des efforts de réintroduction réussis, son population a pu être restaurée.

Comprendre la nature du cerf élaphe

Appelé également cerf d’Europe ou cerf rouge, le cerf élaphe (nom scientifique Cervus Elaphus) est un grand mammifère herbivore appartenant à la famille des cervidés. Son nom comporte un pléonasme, puisque « élaphe » désigne déjà « cerf » en grec. En France, il constitue l’unique espèce autochtone de cerf, la plus représentée, tandis que le cerf sika (Cervus nippon) est présent en quantités plus faibles. Originaire d’Asie de l’Est, cette espèce a été introduite dans d’autres continents, notamment à cause de risques de pollutions génétiques par hybridation avec le cerf élaphe, qui menace sa pureté génétique. Parmi ses nombreuses sous-espèces, on distingue notamment :

  • Le cerf de Barbarie (Cervus elaphus barbarus) ;
  • Le cerf de Corse et Sardaigne (Cervus elaphus corsicanus) ;
  • Le maral (Cervus elaphus maral) ;
  • Le cerf de Bactriane ou cerf de Boukhara d’Asie centrale (Cervus elaphus yarkandensis) ;
  • Le hangul (Cervus elaphus hanglu) ;
  • Le cerf de Roosevelt (Cervus elaphus roosevelti).

Quels autres noms désignent le cerf élaphe ?

Dans la langue courante, ce cervidé européen est appelé communément biche pour la femelle. Selon son âge, le jeune cervidé change aussi de nom :

  • Faon, pour une naissance jusqu’à 6 mois ;
  • Hère, entre 6 mois et un an ;
  • Daguet, mâle jeune de 1 à 2 ans ;
  • Pour la femelle du même âge, le terme utilisé est bichette.

Comment identifier le cerf élaphe ?

Certes, il se distingue par sa corpulence massive et sa silhouette élancée, avec des membres fins et longs. Son habillement est constitué d’une peau brunâtre, pouvant varier en nuances selon la saison et le sexe, puis devenant plus grise en hiver. Sur la tête, il présente une face allongée, des yeux noirs, et des oreilles ovales. Sa courte queue et ses sabots complètent son apparence. La particularité notable du mâle réside dans ses bois caducs, qui s’échouent chaque année pour repousser ensuite. Sa robe peut comporter une tâche jaune appelée cimier, située sur la croupe.

Quelle taille atteint cet animal ?

Ce cervidé de grande taille peut mesurer entre 1,60 m et 2,60 m selon la sous-espèce. En hauteur, son garrot oscille entre 1,10 m et 1,50 m. La longueur de ses bois, pouvant atteindre 71 cm, croit d’environ 2 cm chaque jour lors de la période de croissance. Son poids varie aussi considérablement, allant généralement de 67 kg à 300 kg, avec des femelles plus légères, en moyenne 80 kg, comparées aux mâles qui pèsent souvent 150 kg.

Où se localise principalement le cerf élaphe ?

Ce mammifère affectionne principalement les habitats tempérés. Il est souvent rencontré dans les forêts denses, les zones montagneuses, ainsi que dans les prairies. Bien que sa présence soit importante dans les forêts européennes, il a été introduit en Amérique du Nord, en Asie du Nord et en Afrique du Nord, notamment dans l’Atlas. Certaines sous-espèces ont également été implantées en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Quelles sont ses habitudes alimentaires ?

Le cerf élaphe est un herbivore ruminant, très sélectif dans ses choix. Il ajuste son alimentation selon la saison et les ressources disponibles : il consomme notamment des jeunes pousses de résineux comme le sapin ou l’épicéa, des feuilles, des rameaux, du lierre, des ronces, ainsi que des bourgeons et des herbes diverses. Lors de l’hiver, il complète son régime avec des glands, des feuilles mortes, et éventuellement des fruits sauvages, quand ils sont accessibles.

Quelle est la mode de vie de cet animal ?

Extrêmement sociable, le cerf élaphe vit en groupes distincts pour les mâles et les femelles. Les troupeaux de femelles, ou hardes, sont composés uniquement de femelles adultes et de leurs descendants, qui prennent leur indépendance vers deux ans. La dominance est assurée par la biche la plus âgée, qui encadre la bande dirigée par un faon expérimenté. Ces groupes peuvent rassembler jusqu’à quarante individus, et ils marquent leur territoire à l’aide de déjections. Actif aussi bien le jour que la nuit, ce cervidé se déplace en groupe, se nourrit, et effectue des migrations saisonnières, se déplaçant vers le nord en période estivale et vers le sud durant l’hiver. Pour attirer les femelles ou défendre son territoire, il pousse un brame caractéristique.

Comment se passe la reproduction chez le cerf élaphe ?

La saison des amours, ou rut, se déroule surtout à l’automne, entre septembre et octobre. Elle vise à assurer la naissance de petits au printemps, de mai à juin, période durant laquelle la disponibilité alimentaire est optimale. Lors de cette période, les mâles deviennent territoriaux et manifestent leur dominance en se battant à coups de bois. Le gagnant, souvent le plus fort, assure la reproduction en s’accouplant avec plusieurs femelles de sa harde, jusqu’à une trentaine. La femelle n’entre en œstrus qu’une seule journée par an, ce qui rend la reproduction particulièrement sensible et stratégique.

Comment se déroulent l’élevage et la croissance des jeunes cerfs ?

Les femelles cherchent des endroits calmes et protégés pour donner naissance, comme des zones boisées ou des herbes épaisses. Après un gestation d’environ 8 mois, une seule naissance survient généralement, avec un faon tacheté pour mieux se camoufler. La mère le nourrit pendant environ six mois, mais il commence à s’alimenter seul peu de temps après. Le jeune devient indépendant au bout d’une année, tout en restant souvent proche de sa mère jusqu’à la nouvelle naissance. La maturité sexuelle est atteinte vers deux à trois ans, en particulier chez les mâles qui auront tendance à se reproduire plus tard lorsqu’ils seront plus forts et plus âgés. Les femelles, quant à elles, deviennent capables de se reproduire dès l’âge de deux ans.

La présence du cerf élaphe est-elle une espèce sous menace ?

Ce cervidé est peu vulnérable face à ses prédateurs principaux, comme le loup gris ou, moins fréquemment, l’ours brun. Les jeunes, ou faons, peuvent être attaqués par des lynx, mais leur présence est limitée dans l’habitat du cerf. La vitesse de fuite est une arme essentielle : ils peuvent courir jusqu’à 40 km/h, et les femelles, étant souvent plus agiles, atteignent même 75 km/h pour échapper aux dangers. Globalement, en Europe, le cerf élaphe n’est pas considéré comme menacé. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), il bénéficie d’un statut de « Préoccupation mineure » à l’échelle mondiale, reflétant sa large distribution et ses populations stables. La principale menace réside dans la fragilité génétique due à la fragmentation des habitats, qui limite la dispersion des populations et favorise la consanguinité.

Le cerf élaphe bénéficie-t-il d’une protection particulière ?

Historiquement, la chasse intensive, notamment suite à la démocratisation du droit de chasse après la Révolution française, a fortement décimé les populations de cerfs. Dans les années 1960, l’espèce avait presque disparu des forêts françaises. Pour y remédier, les autorités ont lancé des programmes de repeuplement, en se basant notamment sur des populations issues du parc de Chambord. Vers l’an 2000, ce processus d’introduction représentait la moitié des effectifs nationaux. Grâce à ces mesures et à d’autres dispositifs de protection, la population a connu une forte croissance, permettant la recolonisation de nombreuses zones forestières, notamment dans les Alpes, les Pyrénées et le sud de la France. Aujourd’hui, le cerf élaphe fait partie des espèces de gibier dont la chasse est réglementée et autorisée dans le cadre d’un arrêté du 26 juin 1987. En milieu sauvage, il atteint une espérance de vie comprise entre 10 et 15 ans, pouvant aller jusqu’à 25 ans en captivité.