Ce grand mammifère terrestre, que l’on croit souvent connaître, recèle en réalité de nombreuses facettes surprenantes. Son apparence imposante cache des comportements et des attributs insoupçonnés. Découvrez ici huit faits étonnants qui montrent à quel point l’éléphant peut encore nous étonner !
1 – Le sens de l’odorat chez l’éléphant, le plus développé parmi les mammifères terrestres
Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Tokyo a démontré que l’éléphant d’Afrique (Loxodonta africana) dispose du sens olfactif le plus élaboré de tout le règne mammalien. Leur analyse révèle que cette espèce possède près de 2000 gènes spécifiques à la reconnaissance des odeurs, ce qui représente deux fois plus que les chiens et cinq fois plus que les humains. Supplantant même le rat, ancien recordman dans ce domaine, l’éléphant excelle en reconnaissance olfactive. La comparaison effectuée par les scientifiques entre les organes olfactifs de plusieurs animaux — tels que chevaux, lapins ou chimpanzés — montre que primates comme l’humain ont un système moins développé dans ce domaine, dû à une évolution favorisant la vision plutôt que l’odorat.
2 – La perception auditive via ses pattes
Les éléphants ont la capacité d’entendre par leurs membres inférieurs, grâce à la sensibilité des terminaisons nerveuses situées dans leurs pattes. Quand ils vocalisent ou frappent le sol, ces vibrations traversent la terre et sont captées par leur système sensoriel, permettant d’alerter ou de communiquer avec leurs congénères sur de longues distances, notamment en détectant les infrasoniques. Caitlin O’Connell-Rodwell, biologiste à Stanford, explique que ces mammifères peuvent ressentir un tremblement de terre à plusieurs kilomètres, avant même que les autres animaux ne perçoivent ces mouvements, grâce à la transmission des fréquences via le sol.
3 – La complexité de la trompe, un organe musculaire d’exception
La trompe de l’éléphant, ou proboscis, est un chef-d’œuvre de la nature comportant une quantité phénoménale de muscles — compris entre 100 000 et 150 000. En absence d’os, cette extension fusionnée de la lèvre supérieure et du nez leur sert à respirer, saisir la nourriture, boire, sentir ou manipuler des objets. Sa précision exceptionnelle lui permet de déchirer une branche ou de cueillir une petite feuille, d’aspirer jusqu’à 10 litres d’eau en une seule fois ou de soulever des poids dépassant 270 kg. Cet outil ultrapréhensile, léger mais robuste, pèse plus de 100 kg et constitue une véritable extension de leur corps.
4 – La peur mystérieuse des abeilles
Contrairement à la rumeur selon laquelle les éléphants craindraient les souris, ils sont en réalité plus effrayés par un tout autre animal : l’abeille. Des recherches par Lucy E. King ont montré que près de 90 % des éléphants kenyans fuient lorsqu’ils entendent le bourdonnement d’un essaim. La scientifique explique que les abeilles, attirées par l’eau autour des yeux ou dans la trompe, représentent une menace potentielle de piqûres, ce qui explique leur comportement de fuite. Un pilote d’éléphant en colère peut même se mettre à hurler ou à faire du bruit pour faire fuir ces insectes qui, lorsqu’ils sont énervés, deviennent très agressifs et peuvent causer des blessures. La simple reproduction du son de leurs bourdons suffit d’ailleurs à faire partir un groupe d’éléphants.
5 – La taille impressionnante de l’éléphant le plus lourd
L’éléphant d’Afrique détient le record du plus gros animal terrestre. En 1974, en Angola, un mâle exceptionnel pesait environ 12,2 tonnes, ce qui équivaut au poids d’une centaine de voitures. Sa hauteur au garrot atteignait presque 4 mètres, avec une longueur totale de plus de 10 mètres de la trompe à la queue. La plus grande espèce recensée mesurait quant à elle 4,2 mètres de haut. Toutefois, en comparaison avec les géantes marines, comme la baleine bleue qui peut dépasser 30 mètres de longueur et atteindre 170 tonnes, l’éléphant reste modestement impressionnant, surtout avec une langue pesant plus de 2,5 tonnes.
6 – La régénération de ses dents tout au long de sa vie
Ce qui distingue l’éléphant des autres mammifères, c’est sa capacité à faire repousser ses dents tout au long de sa vie. Son arcade supérieure comprend deux incisives en croissance continue, correspondant à ses défenses, ainsi que deux molaires dans chaque mâchoire. Contrairement à l’humain, dont les dents sont définitives, l’éléphant voit ses dents se renouveler plusieurs fois. Au total, il peut porter jusqu’à 26 dents durant sa vie, grâce à une succession de remplacements successifs. Cela lui permet de conserver une capacité de mastication efficace, même après l’usure ou la perte de dents anciennes.
7 – L’asymétrie de ses défenses
Les deux défenses de l’éléphant, qui sont en réalité deux incisives, ne se ressemblent pas toujours. Généralement, l’une d’elles est plus courte que l’autre, phénomène similaire à la dominance d’un côté chez l’être humain. La défense qui est utilisée le plus souvent devient plus usée, plus courte et sa pointe tend à être arrondie. Ce côté dominant reflète le fait que l’éléphant, comme certains animaux ou humains, a un côté préféré pour ses activités, ce qui influence l’usure de ses défenses.
8 – Son rythme de sommeil exceptionnellement faible
En moyenne, l’éléphant ne dort que deux à trois heures par jour, ce qui en fait l’un des mammifères les plus peu dormeurs. Ce court repos est principalement assuré par les matriarches, qui dirigent le groupe, assurent la surveillance et guident la tribu lors des déplacements. Des études en Afrique du Sud ont montré que certaines femelles pouvaient rester éveillées 46 heures de suite, tout en poursuivant leur rôle de protectrices. En liberté, ils dorment souvent debout, prêts à fuir en cas de danger, et leur sommeil est léger, constitué de courtes pauses. En captivité, lorsqu’ils se sentent plus en sécurité, ils peuvent dormir jusqu’à sept heures, souvent allongés.