Les distinctions entre le bélier et le mouton peuvent sembler parfois floues, mais elles reposent sur des critères précis. Si la mythologie ou le langage courant évoquent souvent ces animaux de manière interchangeable, chacun possède ses propres traits symboliques et biologiques. Cet article se propose d’explorer la relation entre le bélier et le monde des moutons.
Le mouton et l’homme
Le bélier représente la version mâle de l’espèce ovine, tout comme la brebis correspond à la femelle et l’agneau désigne le jeune animal. Ces termes désignent des étapes ou des genres différents au sein de la même famille animale.
De nos jours, les moutons que nous élevons descendent d’un ancêtre sauvage dont l’élevage remonte à environ 11 000 ans. À l’origine, ces animaux étaient principalement destinés à la consommation de leur viande et à la production de lait. Grâce à une sélection minutieuse, l’élevage a permis de développer la production de laine, un autre aspect essentiel de leur utilisation.
En tant que proies, les moutons possèdent peu de moyens naturels pour se défendre face aux prédateurs, mis à part leur capacité à fuir. Leur comportement est donc souvent nerveux et méfiant. La vie en groupe leur confère une sécurité relative, puisqu’elle leur permet de partager un sentiment de protection. La distance à laquelle ils perçoivent le danger, qu’il s’agisse d’un humain ou d’un chien gardien, constitue leur « zone de fuite ».
Avec une population dépassant le milliard d’individus, l’essentiel des troupeaux mondiaux se trouve en Asie et en Afrique. En France, l’élevage se concentre principalement sur les agneaux destinés à la viande, représentant 90 % des élevages ovins. Les 10 % restants produisent du lait de brebis. Les agneaux issus de ces élevages, souvent vendus avant leur sevrage, sont surtout destinés à Noël ou Pâques, étant appréciés pour la tendreté de leur viande et leur saveur douce. Chaque année, plus de 4 millions d’ovins sont abattus pour répondre à cette demande.
Quelles différences entre un bélier et un mouton ?
Dans le contexte de l’élevage, le terme « bélier » désigne une mâle adulte non castrée, tandis que « mouton » est souvent utilisé pour un animal castré ou une version femelle. La distinction est donc principalement liée à l’état sexuel et à la maturité de l’individu.
L’agneau devient un adulte vers l’âge d’un an. Si ce mâle reste « entier », on l’appelle « bélier » ; s’il est castré, il est alors désigné comme « mouton ». La castration est effectuée pour plusieurs raisons, notamment pour modifier le goût de la viande. Effectivement, un bélier non castré développe des hormones qui donnent à sa viande une saveur plus prononcée, peu appréciée en général. En France, la consommation de viande ovine est plutôt marginale, sauf dans certaines régions comme la Provence, où elle est intégrée à des plats traditionnels. La majorité des consommateurs privilégient l’agneau, considéré comme plus doux et plus tendre.
Il existe différentes méthodes de castration dans le monde. La technique chirurgicale consiste à ouvrir le scrotum et à couper ou tirer les canaux spermatiques, voire à retirer totalement les testicules. Des procédés mécaniques utilisent des anneaux de caoutchouc ou des pinces, comme le dispositif Burdizzo, pour provoquer la nécrose testiculaire sans incision. La méthode chirurgicale peut entraîner un stress et une douleur plus importants, tandis que la technique mécaniquement plus douce est généralement mieux tolérée. Des études ont montré que la castration influence la qualité de la viande, notamment en termes de persistance du gras et de croissance, ce qui explique les pratiques strictes dans l’élevage français, où la pose d’un élastique avant 8 jours est courante. Si d’autres méthodes ou âges sont utilisés, il est impératif de gérer la douleur à l’aide d’anesthésiques ou d’analgésiques.
Au-delà de l’aspect culinaire, la castration permet aussi de diminuer certains comportements agressifs chez les mâles, tout en maîtrisant la reproduction au sein du troupeau. En empêchant les béliers de saillir prématurément ou de provoquer une saillie excessive, on évite aussi la consanguinité, responsable de nombreux problèmes de santé.
La symbolique et l’histoire du bélier
Alors que le mouton évoque souvent une image de douceur et de tranquillité, le bélier a longtemps incarné la puissance. Les cornes en spirale de ces animaux ont inspiré la représentation de casque de guerriers dans diverses civilisations. Leur tête a également donné son nom à une arme de siège connue sous le nom de « bélier ». Dans la mythologie grecque, le bélier est un animal favori d’Hermès, le messager des dieux, souvent associé à la bravoure et à la force.
En astrologie, le signe du Bélier, correspondant à la période du 21 mars au 19 avril, est attribué à ceux qui seraient portés par une grande énergie, un amour du mouvement, une personnalité affirmée, une forte tendance à la compétition, et parfois une certaine obstination.