Si vous envisagez l’introduction de poissons du genre Colisa, il est fréquent de constater qu’ils sont souvent liés aux Gouramis dans le langage courant. Vous trouverez même des spécimens portant indifféremment ces deux appellations. Cependant, il demeure conseillé de se référer à leur nom scientifique, qui est toujours précis. Notre guide présente les différentes espèces concernées et partage quelques recommandations pour assurer leur réussite en captivité. Nous vous informons également sur les pratiques à adopter pour maintenir une harmonie dans votre aquarium.
La famille des Osphronemidés
Les poissons de la famille des Osphronemidés sont communément appelés Labyrinthidés, en raison de la présence d’un organes spécifique appelé labyrinthe. Cet organe, logé dans une cavité située au-dessus des branchies, permet à ces poissons de respirer l’oxygène contenu dans l’air en plus de celui qui est extrait de l’eau par leurs branchies. C’est une adaptation essentielle à leur mode de vie.
Ces espèces vivent généralement dans des habitats où la stagnation de l’eau ou un faible courant sont prédominants. La végétation dense de ces zones limite leur approvisionnement en oxygène, phénomène qualifié d’eutrophisation, typique des eaux pauvres en dioxygène. On les rencontre principalement dans des mares, des rizières ou des cours d’eau peu rapides en Asie du Sud-Est. La popularité croissante de ces poissons auprès des aquariophiles a conduit à leur élevage dans des fermes spécialisées. À noter que certains spécimens, particulièrement colorés, le doivent souvent à des traitements artificiels, ce qui peut réduire leur durée de vie ou leur fertilité en raison de l’usage de colorants et de pratiques d’élevage intensif. Il est donc crucial de se renseigner sur leurs origines pour éviter les déconvenues, notamment liées à l’importation de maladies. Toujours effectuer une période de quarantaine avant d’introduire de nouveaux arrivants dans votre population.
Le labyrinthe constitue une adaptation vitale, assurant la survie de ces poissons en leur permettant de compléter leur respiration lorsque l’oxygène de l’eau est insuffisant. Néanmoins, ils continuent à se hisser à la surface pour respirer l’air atmosphérique, même en présence d’un taux suffisant d’oxygène dissous. Des études ont montré que certains membres de cette famille peuvent mourir s’ils sont privés d’oxygène ambiant, soulignant l’importance de leur fournir un environnement adapté.
Concernant leur classification, les noms tels que Colisa ou Gourami ne sont plus officiellement reconnus par la communauté scientifique ; ils sont désormais désignés respectivement par Trichogaster et Trichopodus.
Les Trichogaster
Les Trichogaster atteignent généralement une longueur comprise entre 5 et 10 centimètres, avec une espérance de vie variant de deux à trois ans. Leur tempérament est en général calme et pacifique envers leurs congénères et autres espèces. Cependant, les mâles peuvent faire preuve de territorialité et d’agressivité entre eux. Pour maintenir deux mâles en compagnie, il est indispensable de leur offrir un espace conséquent, idéalement un aquarium de plus de 200 litres, doté d’un environnement riche en végétation et en cachettes.
Malgré leur capacité à respirer via leur labyrinthe et leurs branchies, ces poissons restent sensibles. Il est essentiel de surveiller régulièrement la qualité de l’eau : leur dureté doit rester en dessous de 10 °GH, leur pH doit être maintenu entre 6,5 et 7,2, et la température doit osciller entre 22 et 28 °C.
Ils ont un régime omnivore avec une tendance carnivore, privilégiant les aliments vivants ou congelés, qui constituent leur nourriture principale. Cependant, ils acceptent aussi les aliments lyophilisés sous forme de paillettes ou de granulés.
Les espèces de Trichogaster les plus appréciées
Les Trichogaster chuna, aussi connus sous le nom de Gouramis miel, mesurent environ 5 cm de long et se distinguent par leur teinte jaune prédominante. Les Trichogaster fasciata, ou Gouramis bariolés, arborent des bandes bleues. Leur taille tourne autour de 8 cm. Les Trichogaster labiosa, à grosses lèvres, ont une longueur d’environ 9 cm, avec une coloration bleutée ou violacée, égayée de rayures verticales rouges et bleues sur le corps. Enfin, les Trichogaster lalius, considérés comme les plus petits, mesurent moins de 6 cm et se parent de nuances jaunes ou orangées parsemées de lignes verticales bleues.
Les Trichopodus
Les Trichopodus, pouvant atteindre 25 cm, ont une espérance de vie comprise entre 4 et 6 ans. Leur tempérament calme nécessite un volume important pour leur logement : plus d’un mètre de longueur et au minimum 300 litres d’eau si vous souhaitez accueillir plusieurs individus. Des paramètres tels qu’une végétation abondante et des cachettes sont également indispensables.
Ils tolèrent des eaux avec une dureté totale comprise entre 5 et 15 °GH, un pH allant de 6,5 à 7,5, et une température comprise entre 24 et 28 °C. Omnivores, ils acceptent aussi bien les aliments commerciaux que les nourritures vivantes ou congelées, qui restent leur choix préféré.
Les espèces populaires de Trichopodus
Les Trichopodus leerii, aussi appelés Gouramis perlés, atteignent environ 12 cm. Leur robe argentée, ponctuée de petites taches blanches scintillantes, est agrémentée d’un ventre rouge et longues antennes. Les Trichopodus microlepis, ou Gouramis argentés, mesurent environ 13 cm avec une coloration uniformément argentée et des nageoires transparentes. Les Trichopodus pectoralis, alias Gouramis peau de serpent, peuvent atteindre 25 cm et présentent un corps gris argenté traversé par des bandes verticales plus foncées et une ligne noire horizontale. Enfin, les Trichopodus trichopterus, connus sous le nom de Gouramis bleus ou à trois taches, affichent une livrée bleutée ornée de deux taches sur chaque côté et une autre sur l’œil. Leur taille varie entre 10 et 15 cm. Les mâles peuvent montrer des comportements agressifs, nécessitant un aquarium de plus de 300 litres pour garantir leur confort.
Concevoir l’aquarium idéal pour les Colisa et les Gouramis
L’équipement indispensable comprend une filtration efficace capable de renouveler deux à trois fois le volume total du bac chaque heure. Il est essentiel que le brassage de l’eau soit uniforme pour éviter la formation de zones stagnantes ou trop turbulentes. L’utilisation de la filtration mécanique combinée à une filtration biologique permet de maintenir une qualité d’eau optimale.
Il est également important de procéder à des changements réguliers d’eau, environ 10 à 20 % par semaine, pour limiter l’accumulation de nitrates. Lors de ces opérations, il faut siphonner les débris au sol, nettoyer les vitres de l’aquarium et cisailler les plantes si nécessaire. La maintenance des équipements doit être rigoureuse : les filtres mécaniques doivent être nettoyés deux fois par mois, tandis que la filtration biologique, dépendant de bactéries bénéfiques, demande un simple rinçage quelques fois par an.
Pour assurer la croissance et l’épanouissement des plantes aquatiques, il est conseillé d’éclairer votre bac avec des tubes néons délivrant un wattage adapté (environ 1 Watt pour 2 litres d’eau). La durée d’éclairage doit être d’au moins 12 heures par jour, sans interruption. L’installation d’un système à pompe à air est inutile, voire contre-productive, car il peut troubler l’eau et réduire la quantité de gaz carbonique indispensable à la croissance végétale. L’utilisation d’engrais spécialement conçus pour le sol permet d’encourager le développement des végétaux, surtout si le substrat est composé de grains arrondis, idéal pour les poissons fouisseurs.
Les plantes recommandées incluent notamment Cryptocoryne becketii ou wendtii, Microsorum, Vallisneria, Hygrophila, Limnophila, et Rotala. N’hésitez pas à créer une composition harmonieuse. Les structures telles que les racines de tourbière ou les branches de Malaisie, préalablement bouillies, fourniront également des cachettes essentielles pour ces poissons territoyaux ou réceptifs.
Chez de nombreux membres de cette famille, le mâle construit un nid de bulles d’air et de salive à la surface de l’eau pour la reproduction. Dans ce cocon, le couple s’accouple et dépose ses œufs jusqu’à l’éclosion. Cependant, toutes les espèces n’utilisent pas cette méthode : certaines pratiquent l’incubation buccale, d’autres déposent des œufs en pleine eau ou les fixent sur des surfaces adhésives ou dans des excavations. Il est important de se renseigner en détail sur le mode de reproduction spécifique de chaque espèce pour leur offrir les conditions idéales.
Pour conclure, élever des Trichogaster et des Trichopodus requiert une attention particulière et un environnement bien adapté. Chacune possède ses particularités, notamment pour la reproduction. La collecte d’informations fiables est essentielle pour garantir la réussite de votre installation aquariophile.