Les escargots : tout savoir sur ce gastéropode et ses espèces en France

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Les mollusques que l’on retrouve fréquemment dans nos jardins incluent notamment ces gastéropodes à coquille. Inoffensifs pour les humains, ils peuvent toutefois représenter une menace pour certaines cultures, en particulier pour les feuilles de salade qu’ils aiment dévorer sans retenue. Découvrons cette catégorie de mollusques, dont les caractéristiques varient selon la taille, la couleur et les motifs de leur coquille.

Qui sont les escargots ?

Les escargots appartiennent à un groupe de mollusques dont le nom scientifique, gastéropodes, signifie en grec ancien « ventre-pied ». Les espèces qui possèdent une coquille solide sont aussi désignées sous les noms de limaçons ou colimaçons, afin de les différencier des limaces, dépourvues de coquille. La diversité de ces créatures est remarquable : la plus petite, trouvée en Chine, ne mesure pas plus d’un millimètre, tandis que l’énorme escargot africain peut atteindre une longueur de 20 centimètres et un poids de 1,5 kg. La majorité de ces mollusques aquatiques, appelés Basommatophores, ne possèdent qu’une seule paire de tentacules, qu’on désigne aussi sous le nom de cornes, tandis que leurs homologues terrestres, les Stylommatophores, en disposent de deux.

La coquille de l’escargot, en spirale

Le corps de l’escargot se divise en trois parties essentielles :

  • La tête, équipée d’yeux, d’un cerveau et de la bouche ;
  • Un pied robuste, utilisé pour se déplacer en laissant une trace de mucus ;
  • Un ensemble viscéral situé sous la coquille, regroupant les organes vitaux tels que le cœur, les poumons et les reins.

Sa coquille hélicoïdale, qui se forme tout au long de sa croissance, contient du calcium absorbé dans le sol calcaire ou issu de sa alimentation végétale. Sur sa tête, la première paire de tentacules abrite la vision, mais l’escargot s’en sert peu. La seconde paire, plus longue, joue un rôle primordial dans sa navigation : elle possède des sens olfactifs et tactiles très développés.

Un gastéropode hermaphrodite

L’escargot possède la particularité d’être hermaphrodite, c’est-à-dire qu’il comporte à la fois des organes reproducteurs mâles et femelles. Néanmoins, il doit s’accoupler avec un autre individu pour échanger ses gamètes et assurer la fécondation. Lorsqu’il attend des conditions favorables, notamment des pluies, il creuse un petit trou de quelques centimètres dans le sol et y dépose une centaine d’œufs, qu’il recouvre ensuite de terre pour protéger sa progéniture. Après environ trois semaines, les petits naissent avec une coquille translucide.

La légendaire lenteur de l’escargot…

Ce mollusque est réputé pour sa progression lente, nécessitant environ une minute pour parcourir seulement cinq centimètres. À titre de comparaison, le paresseux, animal connu pour sa lâcheté, avance à une vitesse encore moindre de 0,020 km/h. Le déplacement résulte de contractions successives du muscle du pied, qui agit comme un gros ressort. La bave qu’il sécrète facilite l’avancée et lui permet d’adhérer aux surfaces verticales ou inclinées. Mucus riche en composés bénéfiques, il aide à franchir obstacles et points tranchants sans se blesser. Lorsqu’il sèche, cette substance forme un sillage brillant, visible en plein jour.

Une alimentation aux goûts variés

Les escargots de nos régions préfèrent généralement les endroits humides et ombragés tels que les forêts, les jardins ou les sous-bois. En période de chaleur intense, certains se réfugient dans leur coquille sous un opercule, tandis que d’autres attendent la pluie pour se remettre en mouvement. Leur régime alimentaire dépend beaucoup de leur espèce : la majorité se nourrit de végétaux, causant parfois des dégâts importants sur les cultures (salades, tomates, céleri). Certains espèces, dévoreurs de débris, se nourrissent de matière végétale ou fongique en décomposition, tandis que d’autres sont nécrophages ou carnivores, se repaissant d’animaux morts ou d’autres mollusques et insectes. Fin gourmet, leur langue râpeuse, appelée radula, tapissée de milliers de dents chitineuses, leur permet de broyer leur nourriture.

Les escargots les plus fréquents en France

Le nombre d’espèces recensées à travers le monde est immense, avec des estimations allant jusqu’à plusieurs millions encore à découvrir. En France, on connaît plus de 400 espèces de gastéropodes, parmi lesquelles figurent notamment :

  • l’escargot des jardins et celui des haies, présentant des couleurs variables du jaune au rose, souvent avec des bandes noires plus ou moins prononcées, difficiles à distinguer ;
  • l’escargot forestier, doté d’une coquille à la teinte claire et de bandes sombres, avec une ouverture qui possède une petite dent ;
  • le célèbre Petit gris, avec sa coquille rugueuse, marbrée de bandes sombres et souvent ornée de fines lignes jaunâtres ;
  • l’escargot de Bourgogne, la plus imposante espèce française, avec une coquille épaisse, globuleuse, de couleur chatain clair à brune, finement striée.

une proie de choix pour de nombreux prédateurs

La longévité des escargots varie en fonction des espèces, généralement entre deux et trois ans pour des gastéropodes comme le Petit gris ou l’escargot de Bourgogne, qui sont vulnérables face aux prédateurs. Parmi leurs ennemis, on retrouve des mammifères tels que la musaraigne ou la taupe, des oiseaux comme la pie ou le geai, ainsi que divers insectes et même d’autres escargots, comme le bulime tronqué, spécifique au sud de la France. En captivité, leur durée de vie peut atteindre une dizaine d’années ou plus, notamment pour les grands modèles, comme l’escargot géant africain, qui peut vivre jusqu’à 7 ans ou davantage.