Présents aussi bien en milieu urbain que rural, les vers de terre, connus sous le nom de lombrics, font partie intégrante de nombreux espaces verts. Leur corps est composé de segments annulés, ce qui leur confère une silhouette segmentée facilement identifiable dans les terrains cultivés, les parcs ou les zones naturelles. Ces invertébrés se nourrissent de matières organiques en décomposition, jouant un rôle clé dans la ventilation et la fertilisation naturelle des sols, éléments essentiels à la croissance florissante des végétaux. Focus sur cette espèce, un annélide à impact écologique considérable pour l’environnement terrestre.
Qu’entend-on par lombric ?
Le lombric appartient à la classe des annélides, un groupe de vers segmentés dont la diversité se divise en plusieurs grandes catégories, en fonction de leur structure et de leurs adaptations locomotrices :
Les polychètes, majoritairement marins, possèdent des parapodes munis de soies pour se déplacer et sont le groupe le plus riche en espèces. Les sangsues, ou hirudinées, sont dépourvues d’extensions latérales et regroupent environ 650 espèces hermaphrodites. Les lombrics, ou oligochètes, se distinguent par une réduction du nombre de soies latérales. Chaque segment comporte généralement quatre paires de soies rigides en chitine qui facilitent la locomotion par reptation. Ce vaste groupe comprend plus de 10 000 espèces réparties en milieu marin, aquatique douce ou terrestre.
Quelle est la variété de lombrics la plus répandue en France ?
Les vers appartenant à la famille des lumbricidés regroupent plus de 700 espèces à l’échelle mondiale, dont la majorité sont des vers de terre. Ces organismes colonisent presque tous les continents, à l’exception de l’Antarctique, ce qui leur confère une distribution très étendue. Parmi les nombreuses espèces présentes en Europe, le tricolore, appelé communément le lombric terrestre (Lumbricus terrestris), est le plus fréquent. Ce dernier peut atteindre une longueur de 20 à 30 cm et arbore généralement une couleur brun-rouge, avec une partie ventrale plus claire. Préférant les sols humides, il est souvent observé dans les prairies, les forêts ou les terrains cultivés. Ce vers, dépourvu de pigments sanguins, creuse des galeries verticales profondes pour vivre, principalement la nuit, en se nourrissant de feuilles mortes et autres débris organiques.
Quels traits physiques caractérisent un lombric ?
La longueur du corps du lombric varie typiquement entre 5 et 30 cm et compte un nombre de segments allant de 100 à 150, selon l’espèce. Chaque anneau, sauf les extrémités, porte des petites soies situées par paires, permettant au ver de se déplacer. La tête plus effilée contient la bouche, tandis que l’extrémité plus aplatie renferme l’anus, chargé d’expulser les résidus sous forme de turricules qui enrichissent le sol en éléments nutritifs. Vers le tiers antérieur du corps se trouve une zone épaissie et glandulaire appelée le clitellum, qui joue un rôle primordial dans la reproduction en sécrétant un cocon pour les œufs. Bien qu’ils ne possèdent pas d’yeux, ces invertébrés disposent de cellules sensibles à la lumière, leur permettant de percevoir l’exposition à la luminosité pour éviter les zones trop éclairées. Leur taille peut atteindre 60 cm dans certains cas, comme pour le ver badois vivant dans la Forêt-Noire. Leur couleur varie du rose pâle au brun-rougeâtre, et leur diamètre oscille entre 2 et 10 mm. Leur poids se situe généralement entre 0,5 g et 10 g.
De quoi est fait l’intérieur d’un lombric ?
Les segments visibles à l’extérieur se prolongent à l’intérieur du corps, où ils constituent des unités répétées comprenant des muscles, une partie du système nerveux, un des circuits sanguins et des organes excréteurs, notamment les néphridies, qui évacuent les déchets métaboliques. La peau, recouverte d’un mucus, doit rester humide pour permettre les échanges gazeux ( oxygène et dioxyde de carbone). Ce mucus, en plus de faciliter la glisse en réduisant la friction, protège contre les infections et la déshydratation. Les lombrics disposent de deux couches principales de muscles leur permettant de s’allonger ou de se contracter, ce qui leur permet de se mouvoir via des contractions musculaires Ondulatoires appelées péristaltisme, aidés par leurs soies pour s’ancrer dans le sol. Leur système digestif, bien organisé, inclut une bouche, un pharynx, un œsophage, un jabot, un gésier et un intestin, où les aliments sont broyés et absorbés. Leurs vaisseaux sanguins dorsaux et ventraux transportent le sang, qui contient de l’hémoglobine concentrée, grâce à cinq paires de circuits appelés « cœurs » ou arcs aortiques, pour faire circuler l’oxygène dans tout leur corps.
Dans quels environnements vivent les lombrics ?
Les vers de terre recherchent des sols humides, bien drainés et riches en matière organique, tels que humus forestier, prairies ou sols cultivés. Ils évitent les terrains trop sableux, trop secs ou argileux, trop compacts pour permettre leur déplacement. La température idéale pour leur activité se situe entre 10°C et 20°C, favorisant leur présence surtout au printemps et en automne. Lors de conditions extrêmes, comme le gel ou la sécheresse sévère, ils peuvent entrer en phase de dormance afin de préserver leur vitalité. Ces invertébrés fréquentent principalement la couche superficielle du sol, jusqu’à une trentaine de centimètres de profondeur, et creusent parfois des galeries pouvant dépasser 2 mètres, notamment en ce qui concerne leur variété la plus répandue en France, Lumbricus terrestris.
Que consomment les vers de terre ?
Les lombrics sont principalement des détritivores : ils se nourrissent de matières végétales en décomposition, telles que les feuilles mortes, fragments de racines ou de tiges, ainsi que d’autres débris végétaux comme les fleurs ou les fruits tombés au sol. Ils ingèrent aussi des champignons, des bactéries, des micro-organismes, et humus. Leur régime alimentaire, principalement végétarien, peut occasionnellement inclure de petites quantités de débris d’origine animale en décomposition.
Comment se reproduisent ces invertébrés ?
Les vers de terre possèdent une reproduction hermaphrodite, chaque individu présentant à la fois des organes mâles et femelles. Lorsqu’ils s’accouplent, ils s’alignent tête-bêche de façon à ce que leurs clitellums entrent en contact, puis restent liés par un mucus sécrété par cette zone. Leur passage sur des récepteurs, tels que les ovaires et les organes reproducteurs mâles, permet la fécondation croisée. Après la copulation, le cocon muqueux, contenant jusqu’à une vingtaine d’œufs, se forme et se détache, assurant la protection et l’incubation des embryons. La durée d’incubation varie généralement entre 2 et 5 semaines selon les conditions environnantes. Les jeunes vers atteignent leur maturité sexuelle à 2 ou 3 mois, devenant ainsi des individus reproducteurs à part entière.
Quel est l’impact écologique des lombrics ?
Les vers de terre jouent un rôle decayée dans la santé des sols et des écosystèmes terrestres. Leur activité contribue à l’amélioration de la porosité du sol, permettant une meilleure circulation de l’air essentielle aux racines et aux micro-organismes. En creusant, ils facilitent aussi la redistribution des nutriments en mélangeant les différentes couches du sol. La matière organique qu’ils décomposent forme de l’humus, un composé qui améliore la rétention d’eau et la structure du sol. Les excréments, riches en nutriments comme l’azote, le phosphore ou le potassium, sont des fertilisants naturels privilégiés pour la croissance végétale. Leur dégradation accélère la transformation de la matière végétale, enrichissant le sol en nutriments disponibles pour les plantes. Les tunnels qu’ils creusent favorisent aussi le drainage, empêchant l’accumulation excessive d’eau stagnante, tout en servant d’habitat pour une diversité de micro-organismes indispensables à la décomposition et à la fertilité du sol. Enfin, ils constituent une source alimentaire fondamentale pour de nombreux prédateurs : oiseaux, mammifères, reptiliens et amphibiens.
Quelle est la durée de vie d’un lombric ?
Un grand lombric, comme le Lumbricus terrestris, peut vivre jusqu’à 6 ou 8 ans dans des conditions idéales. Cependant, en milieu naturel, la majorité des vers de terre ont une espérance de vie généralement comprise entre 1 et 2 ans. Leur longévité est affectée par divers facteurs, notamment la prédation, les conditions climatiques, la pollution ou encore l’utilisation de produits chimiques dans l’agriculture ou l’industrie. La vulnérabilité face aux pesticides, la dégradation de leurs habitats ou la pollution des sols met souvent fin prématurément à leur existence. Malgré leur apparence peu attrayante, leur rôle vital pour la santé des sols est unanimement reconnu, ce qui explique l’intérêt à préserver leur présence dans nos jardins et nos exploitations agricoles.