Liste des serpents rencontrés en France

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Nombreux sont ceux qui ressentent une crainte instinctive face à l’apparition d’un serpent. Cette peur, souvent enracinée dès l’enfance et nourrie par le manque de connaissance, conduit fréquemment à une réaction de fuite ou à la destruction de l’animal, que l’on perçoit comme une menace. L’objectif de cet article est d’énumérer les différentes espèces de serpents que l’on peut rencontrer en France. Sur les dix qui seront évoquées, seul l’un d’entre eux est venimeux, et même dans ce cas, il ne provoque que rarement des conséquences mortelles. Aujourd’hui, d’autres animaux sont responsables de plus de dommages que le serpent. Nous espérons ainsi que cet article contribuera également à sensibiliser à la préservation de ces reptiles.

La couleuvre à collier (Natrix natrix)

Considérée comme la serpente la plus répandue, la couleuvre à collier habite l’ensemble du territoire français, depuis le niveau de la mer jusqu’à environ 2000 mètres d’altitude. Elle impressionne parfois par sa taille, une femelle pouvant atteindre environ 1,60 mètre, tandis que les mâles sont généralement plus petits, ne dépassant pas 1,10 mètre. Pourtant, cette espèce n’est pas venimeuse et ne représente pas une menace directe. Elle privilégie d’abord la fuite, et si elle se sent en danger, elle peut adopter des comportements défensifs comme donner des coups de tête ou libérer une secretion nauséabonde. Cette dernière sert à faire croire à son agresseur qu’elle est en décomposition depuis plusieurs jours, dissuadant ainsi tout risque de predation.

La coloration de la couleuvre à collier oscille entre le gris, le vert ou le marron, variant selon son environnement. Elle est principalement semi-aquatique dans sa jeunesse, fréquentant les zones humides telles que mares, étangs, rivières et lacs, où elle peut nager en sortant la tête de l’eau ou même plonger pour des périodes pouvant atteindre une quinzaine de minutes. À l’âge adulte, elle peut aussi s’éloigner de ces milieux aquatiques pour se trouver dans des habitats plus secs, ce qui explique sa présence dans toute la France.

Sa nourriture dépend de son habitat : près de l’eau, elle consomme principalement des amphibiens et de petits poissons ; en zone plus sèche, elle se nourrit de rongeurs et de lézards. La reproduction a lieu deux fois par an, à la fin du printemps puis à l’automne, avec une ponte pouvant aller jusqu’à 30 œufs de quatorze à quinze centimètres. De octobre à mars, les adultes se réfugient dans des creux ou des cachettes naturelles, et il n’est pas rare qu’ils hibernent en groupe.

La couleuvre d’esculape (Zamenis longissimus)

Parmi les serpents pouvant inspirer la crainte, la couleuvre d’esculape se distingue par sa taille et son éclat. Elle peut atteindre 1,50 mètre, exception faite d’individus remarquablement grands pouvant dépasser 2 mètres. Son apparence brillante, d’un brun-vert, est soulignée par la présence fréquente d’une tache jaune de chaque côté du cou. Le reste de son corps, ainsi que son ventre, affiche une couleur allant du jaune citron au verdâtre. On la trouve largement dispersée en France, en milieu forestier, prairial, rocheux ou en ruines, où sa capacité à grimper est très appréciée. Malgré ses airs impressionnants, sa personnalité est pacifique et elle n’est pas venimeuse. Elle capture ses proies en les étouffant, tout en diffusant une odeur désagréable pour repousser ses prédateurs.

La couleuvre lisse ou coronelle lisse (Coronella austriaca)

La petite couleuvre lisse ne dépasse pas 70 cm de longueur et arbore une coloration qui peut varier du gris au jaune orangé. Fascinante par sa discrétion, elle est présente dans tout le territoire français, sauf dans le Nord et le Sud-Ouest. Elle aime s’installer dans les amas de pierres proches de sentiers ou dans les fourrés, et, comme la couleuvre à collier, elle hiberne de octobre à mars. Totalement inoffensive, elle se nourrit surtout de petit reptiles comme des lézards ou des orvets, mais la nourriture peut aussi occasionnellement inclure des insectes tels que des sauterelles.

La couleuvre girondine ou coronelle girondica (Coronella girondica)

Mesurant entre 50 cm et 1 mètre, cette espèce se distingue par une teinte rosée qui la différencie de la couleuvre lisse. Elle préfère les régions méridionales, notamment dans la garrigue et les maquis, évitant toutefois la zone pyrénéenne. Son habitat de prédilection inclut les surfaces exposées ensoleillées, notamment les amas de pierres où elle se cache. Elle sort principalement la nuit en été, tandis que lors des saisons plus froides, elle est active en fin d’après-midi. Son comportement est très agile, ce qui lui permet de capturer facilement des lézards et petits rongeurs, tout en étant d’un naturel inoffensif, avec rarement des morsures.

La couleuvre verte et jaune (Hierophis viridiflavus)

Véritable couleuvre polyvalente, elle peut évoluer dans différents environnements comme les zones humides, les forêts ou même les villes. Ses capacités motrices lui permettent de se déplacer dans l’eau, sur la terre ferme ou en haut des arbres. Présente dans toute la France à l’exception du Nord et du Nord-Ouest, elle mesure entre 1,10 mètre et 1,50 mètre. Sa peau peut être majoritairement jaune-vert ou parfois quasiment noire. Bien qu’elle soit moins craintive que d’autres espèces, elle peut mordiller si on tente de la manipuler. Avant de mordre, elle se gonfle, siffle, et tente de dissuader ainsi toute approche. Sa morsure, non venimeuse, peut néanmoins faire mal, provoquant parfois un saignement. Elle est souvent présente près des habitations où abondent les rongeurs.

La couleuvre à échelons (Rhinechis scalaris)

Localisée principalement dans le sud de la France, notamment dans les garrigues et les maquis, cette grosse couleuvre peut atteindre 1,60 mètre. Sa coloration varie du gris-jaune au gris-brun. Elle a pour habitude d’étouffer ses proies et se montre très active durant l’été, même durant les heures chaudes. Son comportement peut paraître agressif, ce qui explique que beaucoup d’individus soient tués par précaution. Elle est également fortement impactée par les incendies dans sa région. Bien qu’inoffensive, sa taille imposante et son comportement laissent souvent penser autrement.

La couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus)

Avec une taille pouvant dépasser 2 mètres, cette espèce remarquable possède une apparence généralement brune, grisâtre ou verdâtre, avec un ventre jaune vif. Son regard est caractérisé par de gros yeux saillants, preuve de sa réputation quelque peu agressive. Présente dans le sud de la France, notamment dans les garrigues, les maquis, les vignes et les oliveraies, elle privilégie les zones chaudes. Bien qu’elle puisse paraître menaçante, cette couleuvre n’emploie son venin qu’en cas extrême ; en général, elle effectue une posture d’intimidation, se dressant sur une partie de son corps. Ses crochets venimeux, situés au fond de la bouche, ne représentent pas une menace pour l’homme.

La couleuvre vipérine (Natrix maura)

D’apparence similaire à la vipère, la vipérine est souvent confondue avec la vipère à cause de sa taille, de ses couleurs et de son comportement de défense qui inclut l’enroulement et la posture aplatie. Pourtant, elle ne présente pas de danger, étant totalement inoffensive. Elle fréquente principalement les cours d’eau dans le Centre et le Sud de la France, où elle peut atteindre un mètre de longueur. Son corps est marqué par une coloration gris-vert parsemée de taches plus foncées formant des motifs en zigzag, tandis que son ventre arbore une teinte claire tachetée de taches sombres.

La vipère aspic (Vipera aspis)

La vipère aspic, pouvant mesurer entre 70 et 90 cm, présente une apparence variable selon sa région d’origine. Sa réputation négative découle de sa nature venimeuse. Elle préfère les terrains rocheux, mais peut s’adapter à divers milieux. La majorité de ses comportements consiste à fuir et à chercher un refuge lorsqu’elle se sent menacée. La mortalité humaine liée à cette vipère demeure très faible, avec environ un décès par an, ce qui est peu comparé aux dangers que causent d’autres animaux comme les insectes.

La vipère péliade (Vipera berus)

Petit serpent rarement plus long que 65 cm, la vipère péliade affiche un dos souvent brun ou gris, orné de motifs noirs ou gris en formes régulières. Sa gorge est blanche, et sa queue possède une teinte orangée typique. Elle se rencontre dans le Centre, le Nord et jusqu’aux sommets alpins à 3000 mètres d’altitude. De nature très réservée, elle évite tout contact avec l’homme et reste généralement à bonne distance.

Crédit photo : Lukas Jonaitis