Les méthodes de déplacement des serpents

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Les serpents ont la capacité de se déplacer sur diverses surfaces, qu’il s’agisse d’une route, d’une roche, d’un plan d’eau, d’un mur ou d’un arbre, et ils peuvent même évoluer en verticale. Leur mode de locomotion inclut la nage, la reptation et la grimpe, avec une vitesse pouvant atteindre environ 23 km/h pour certains. Ce qui est remarquable, c’est qu’ils parviennent à se mouvoir sans posséder de membres, leur corps étant composé uniquement d’une tête, d’un tronc et d’une queue. Dans cet article, nous explorerons comment ces reptiles parviennent à se déplacer aussi efficacement avec une morphologie dépourvue de jambes ou de bras, tout en comprenant pourquoi cette évolution a fait qu’ils ont perdu ces membres et comment ils ont compensé cette absence.

Modes de déplacement des serpents

Bien que leur démarche puisse sembler uniforme à première vue, la façon dont les serpents se déplacent est en réalité une technique sophistiquée qui varie en fonction des habitats et des espèces. Les chercheurs en zoologie ont identifié quatre principales méthodes de locomotive chez ces reptiles. Passons en revue chacune d’elles :

Ondulation latérale

Cette technique est la plus courante chez les serpents. Elle consiste à faire avancer leur corps par un mouvement en forme de vagues sinusoïdales qui se propagent depuis la tête vers l’arrière. La tête et le cou dictent la direction, et le reste du corps suit ce motif. En enfonçant la peau contre des surfaces rugueuses — comme l’écorce, les rochers ou la terre — grâce à leurs muscles dorsaux puissants, ils glissent par segments. Ce mode de déplacement est aussi efficace dans l’eau, où ils exploitent la résistance de l’eau pour avancer, certains développant même des nageoires ressemblant à de petites rames pour leur propulser. Chez les serpents, toutes les parties du corps bougent simultanément, leur permettant de se figer rapidement, un contrôle moteur complexe qui leur offre une grande agilité pour contourner obstacles et terrains variés.

Mouvement en accordéon

Le second mode, connu sous le nom de mouvement en accordéon, évoque le fonctionnement d’un instrument de musique. Lorsqu’ils utilisent cette méthode, la partie antérieure du corps s’avance tandis que la partie arrière se replie, créant un point d’ancrage contre la surface. Ensuite, la partie avant devient le support pour la suivante, permettant au serpent de progresser en avançant par segments. Ce déplacement est particulièrement adapté aux espaces étroits ou aux branches, où le reptile peut passer d’une structure à une autre. Toutefois, il consomme beaucoup d’énergie et est surtout employé par des espèces de grande taille, telles que les pythons ou les boas.

Enroulement latéral

Connu aussi sous l’appellation de mouvement crotaline, cette technique est privilégiée par des serpents vivant sur des surfaces molles comme le sable. Elle ressemble à l’accordéon, mais ici, deux parties du corps restent stationnaires pour donner un point d’appui au segment intermédiaire, qui avance en diagonal. L’enroulement latéral permet de limiter le contact avec le sol, ce qui est utile dans des environnements hostiles comme les déserts brûlants. On retrouve ce procédé chez des espèces telles que le crotale cornu, la vipère à cornes ou le serpent à sonnette évoluant en Afrique, en Asie ou en Australie.

Mouvement rectiligne

Ce style de locomotion est souvent adopté par les serpents corpulents comme les boas, pythons ou anacondas, car il nécessite moins d’effort. Il consiste en une progression lente et régulière à travers une série d’étirements à l’avant et de contractions à l’arrière du corps. Le reptile utilise la surface de ses écailles ventrales comme point d’ancrage pour avancer en ligne droite. Ce type de déplacement est couramment observé lors de la chasse, lorsque le serpent se faufile silencieusement et directement vers sa proie.

Pourquoi les serpents ont-ils perdu leurs pattes ?

Il y a environ 100 millions d’années, les ancêtres des serpents étaient pourvus de membres. Leur disparition résulte d’un processus de sélection naturelle. Des recherches génétiques ont montré que ces reptiles ont été affectés par la protéine Sonic Hedgehog, une molécule qui intervient dans la formation des doigts lors du développement embryonnaire. Chez les mammifères, cette protéine fonctionne normalement, mais chez certains reptiles, notamment lors d’études sur des embryons de pythons, on a constaté que cette protéine ne s’activait pas correctement, empêchant la formation de membres. Cette même mutation a contribué à réduire la taille des membres chez certains lézards. Ainsi, l’évolution a permis aux serpents de développer d’autres adaptations pour se mouvoir efficacement, compensant la perte de leurs membres.

Comment les serpents pallient-ils l’absence de pattes ?

Leur corps compte un nombre élevé de vertèbres – entre 160 et 400 – qui leur confère une souplesse remarquable. Leur musculature, organisée en diagonale, est attachée à leurs côtes, ce qui leur permet de moduler leur mouvement en contractant ou en relâchant ces muscles. Cette flexibilité leur donne la capacité d’effectuer des actions complexes, comme bondir ou planer entre des branches, sans risquer de blessures. Les écailles abdominales jouent également un rôle clé en leur assurant une bonne adhérence sur des surfaces verticales et irrégulières. En somme, l’absence de pattes n’est pas un obstacle à leur mobilité, bien au contraire.

Quel est le serpent le plus rapide de la planète ?

Le mamba noir, dont le nom scientifique est Dendroaspis polylepis, détient le record de vitesse parmi les serpents. Capable d’atteindre 12 km/h sur de longues distances et jusqu’à 23 km/h en accéléré, ce serpent très venimeux se trouve principalement en Afrique, depuis l’Érythrée jusqu’au sud du continent. Il réside dans des habitats variés tels que les savanes, les zones rocheuses ou près des cours d’eau. Même si ce serpent privilégie la course au sol, il est aussi un excellent grimpeur. Il peut atteindre 4 mètres de long et possède une attaque très rapide, avec un venin neurotoxique et cardiotoxique puissant. Lorsqu’il se sent menacé, il préfère partir, mais si l’obligation s’impose, il s’élève sur ses pattes arrière, ouvre sa mâchoire sombre et émet un sifflement redoutable. En cas d’attaque, il délivre plusieurs morsures en injectant d’importantes quantités de venin, ce qui peut être fatal sans traitement immédiat. Le mamba noir est donc considéré comme le serpent le plus dangereux au monde.