Cycle de reproduction des serpents : tout savoir sur leur mode de reproduction

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Les serpents suscitent souvent des réactions polarisées, allant du dégoût à la fascination. Si leur reproduction vous intrigue, cela peut être motivé par un devoir scolaire ou par une curiosité sincère pour ces animaux fascinants. Dans tous les cas, cet article propose de nombreux renseignements pour approfondir votre connaissance de leur cycle de vie.

Cycle de reproduction chez le serpent

En tant qu’animaux ectothermes, les serpents ne produisent pas de chaleur interne. Leur température corporelle dépend donc principalement de leur environnement. Pendant les saisons froides, ils doivent se réfugier pour éviter la gelée mortelle. En hiver, ils entrent en états d’hibernation, ce qui ralentit considérablement leur activité. Lorsque le printemps revient, la reproduction devient un enjeu majeur, s’étendant jusqu’au milieu de l’automne. Cependant, quelques espèces comme le Python royal présentent des particularités : elles peuvent se reproduire deux fois par an, notamment lors des périodes de repos en décembre et en mars, à la reprise de leur alimentation.

Détection du partenaire potentiel

La reproduction des serpents repose sur une reproduction sexuée : un mâle doit localiser une femelle. Étant généralement solitaires, ils ne se rencontrent qu’au moment de la saison de reproduction. Le cycle hormonal de la femelle contrôle la fenêtre propice à l’accouplement, influencée par la libération d’œstrogènes. Ces hormones provoquent l’émission de phéromones, des signaux chimiques qui attirent le mâle. La détection de ces phéromones se fait par l’organe de Jacobson, placé dans la cavité buccale. Lorsque le mâle croise une femelle, il la “teste” rapidement en lui donnant une lèche, ce qui lui permet de déterminer son identité, son sexe, sa vitalité reproductive, sa taille et son âge. Si le sexe est masculin, aucune reproduction n’aura lieu, mais une compétition ou une agressivité peut se manifester. Ces affrontements, parfois très intenses, peuvent inclure des morsures ou des comportements rituellement mobilisés, surtout chez des espèces comme le Python royal.

Dans certains cas, notamment chez les Pythons, ces affrontements peuvent causer des blessures graves, notamment en captivité où le serpent ne peut pas s’échapper. La situation de stress peut alors fragiliser la santé des mâles dominés.

Attirer la femelle et procéder à l’accouplement

Avant de s’unir, le mâle doit réaliser une parade nuptiale élaborée pour susciter l’intérêt de la femelle. Cela passe souvent par une compétition entre mâles, chacun tentant d’attirer la femelle par des mouvements corporels, comme la vibration de la queue ou des postures spécifiques. La parade peut également comporter des gestes plus agressifs, tels que des morsures, mais le plus souvent, le mâle se contente de se frotter ou d’adopter des comportements de cour. Il est important pour les éleveurs d’observer ces comportements, car certains serpents, comme les faux-corail, peuvent manifester des tendances au cannibalisme ou à l’agression. La femelle, si elle est réceptive, répond en mimant certains gestes, en levant la queue pour faciliter la copulation. Lorsqu’elle est prête, les deux serpents s’enroulent l’un autour de l’autre, processus pouvant durer de quelques minutes à plusieurs heures.

Les mâles disposent de deux hémipénis situés à l’extrémité de leur queue, qu’ils introduisent dans le cloaque de la femelle, une cavité permettant la fécondation des ovules. Selon les espèces, la femelle peut s’accoupler avec plusieurs mâles, ce qui permet la présence de parents génétiquement différents pour une même couvée.

Destinée des œufs

Après la fécondation, des œufs se développent, leur évolution dépendant de l’espèce. La majorité des serpents pondent des œufs ovipares, dont la taille, le nombre, la période d’incubation et d’autres caractéristiques varient selon la typologie. Le nombre d’œufs peut aller de quelques unités à plus d’une centaine. Chez la plupart, les œufs sont abandonnés par la femelle à l’extérieur, qui ne les couve pas. Cependant, chez certaines espèces comme le Python, la femelle construit un nid et assure la couvaison, se montrant alors particulièrement protectrice, quitte à attaquer tout intrus perçu comme une menace.

Une minorité de serpents sont vivipares : ils donnent naissance à des petits totalement formés, sans passer par une étape d’incubation dans un œuf. Le Boa constrictor en est un exemple. D’autres, comme certaines vipères, sont ovovivipares : leur embryon se développe dans l’œuf qui reste à l’intérieur de la femelle jusqu’à la naissance, lorsque le bébé serpent apparaît. La gestation chez ces espèces dure environ 80 jours.

Quelques cas exceptionnels

Certaines espèces de serpents possèdent la faculté de se reproduire sans partenaire, par le biais de la parthénogenèse. Cela concerne notamment le Boa de coton oriental et le Serpent cuivré du Texas. Ces serpents peuvent recourir à la reproduction sexuée ou à cette autos-fécondation, permettant à une femelle de donner naissance à des descendants sans intervention mâle, en fertilisant ses propres ovules.