Requin-tigre : un géant parmi les requins

Accueil » Les animaux sauvages » Poissons » Requin-tigre : un géant parmi les requins
Crédit photo : Albert kok

reconnu pour ses rayures sombres qui ornent son dos, le requin-tigre tire son nom de cette marking distinctive, évoquant la silhouette d’un tigre. Classé parmi les plus grands prédateurs marins, il se distingue par sa voracité insatiable. Il ne fait pas de distinction dans ses repas : il dévore aussi bien des espèces vivantes que des débris issus de l’activité humaine tels que pneus, bouteilles ou plaques d’immatriculation. Sa capacité à digérer presque tout repose sur des acides gastriques très puissants, lui permettant de traiter divers matériaux ingérés. On le surnomme aussi l’éboueur des océans à cause de cette tendance à consommer des déchets.

Qui est le requin-tigre ?

Le requin-tigre, dont le nom scientifique est Galeocerdo cuvier, appartient à la famille des carcharhinidés, la même que celle du requin-bouledogue. Unique représentant du genre Galeocerdo, il possède une morphologie typique de son ordre, avec une membrane nictitante couvrant l’œil, deux nageoires dorsales, une nageoire anale et cinq fentes branchiales. En tant que chondrichtyen, il fait partie des poissons cartilagineux, aux squelettes légers grâce à leur cartilage, et doté de foie immense riche en lipides. L’absence de vessie natatoire, une poche remplie de gaz qui permet la flottabilité chez les poissons osseux, explique leur besoin d’un squelette léger et leur adaptation à la vie en profondeur.

Comment distinguer un requin-tigre ?

Ce poisson est principalement identifiable à ses rayures verticales sombrement pigmentées, évoquant celles d’un tigre, qui couvrent son dos. Ces marques sont plus nettes chez les jeunes adultes et tendent à s’estomper avec l’âge. Son dos présente une teinte gris ou brun, tandis que sa partie ventrale est de couleur blanc cassé. La tête, massive, comporte un museau court doté de dents acérées en pointe, idéales pour déchirer la chair. Son corps fusiforme, robuste à l’avant et effilé vers l’arrière, est bordé par deux nageoires dorsales triangulaires, dont la principale se trouve au centre du dos, et une petite en position ventrale. Les nageoires pectorales sont épaisses et incurvées vers l’arrière, et la queue présente deux lobes effilés, avec le lobe inférieur étant plus étroit.

Quelles sont ses habitudes alimentaires ?

Ce chasseur nocturne peut parcourir jusqu’à une centaine de kilomètres par jour, suivant souvent les courants chauds dans les zones peu profondes. En haut de la chaîne alimentaire, il consomme une variété de proies, allant des grands prédateurs comme les dauphins et les phoques, à des animaux plus petits, tels que les raies, serpents de mer, calmar et poulpe. Grâce à ses dents crénelées et sa mâchoire puissante, il peut briser la carapace des tortues marines ou dévorer d’autres requins. Opportuniste, il se repaît également de carcasses d’animaux morts, notamment des baleines blessées, et ingère à peu près tout, y compris des objets inanimés rejetés par l’homme : pneus, canettes, sacs plastiques, bouées, plaques d’immatriculation. Son régime peu sélectif lui vaut le surnom de poubelle de l’océan, renforcé par la puissance de ses acides gastriques qui facilitent la digestion d’un large éventail de matières.

Comment chasse-t-il la nuit ?

Le requin-tigre dispose de sens très affinés : une vision adaptée, un odorat très développé et des organes sensoriels comme les ampoules de Lorenzini. Ces récepteurs, situés sous sa peau au niveau du museau, captent les signaux électromagnétiques émis par ses proies, lui permettant de localiser précisément ses objectifs. La couche réfléchissante appelée tapetum lucidum dans ses yeux amplifie la lumière, lui offrant une vision claire dans l’obscurité. Ces adaptations font du requin-tigre un chasseur nocturne redoutable. Solitaires de nature, ils se regroupent uniquement lors de la reproduction ou dans des zones riches en nourriture, où ils montrent des comportements hiérarchiques : les individus plus âgés mangent en priorité, laissant leurs restes aux plus jeunes après avoir été rassasiés.

Où le trouve-t-on ?

Le requin-tigre évolue principalement dans les eaux chaudes et peu profondes des régions tropicales et subtropicales, notamment dans la mer des Caraïbes, l’océan Indien et le Pacifique. Son habitat inclut aussi bien les zones côtières que les eaux pélagiques. Il préfère généralement les eaux troubles des estuaires, lagons, ainsi que les eaux entourant les îles volcaniques. Pouvant évoluer jusqu’à 350 mètres de profondeur, il explore des habitats variés comme les herbiers, récifs coralliens et pentes sous-marines. Parmi les lieux réputés pour son observation figurent les Bahamas, les Maldives, les îles Cocos, l’Australie, la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie, l’Afrique du Sud, le Mozambique et les Fidji.

Le requin-tigre représente-t-il une menace pour l’humain ?

Considéré comme un animal territorial et parfois agressif, le requin-tigre a tendance à avaler tout ce qui se trouve sur son chemin, sans faire de distinctions. Son habitat proche des littoraux augmente la probabilité de rencontres avec l’humain. Par conséquent, il est classé comme le deuxième requin le plus risqué au monde en termes d’attaques, après le grand requin blanc. Si les morsures restent rares, elles peuvent avoir des conséquences graves ou fatales. Le requin peut s’approcher des plages, des zones de pêche ou des estuaires en quête de nourriture. Il est donc essentiel de respecter les consignes de sécurité, d’éviter de s’aventurer dans ses zones d’activité, et de suivre les interdictions de baignade dans certains endroits.

Quel est son mode de reproduction ?

Le requin-tigre n’est pas monogame, et chaque sexe peut s’accoupler avec plusieurs partenaires au cours de sa vie. La reproduction peut prendre plusieurs formes : certaines espèces pondent des œufs (ovipares), d’autres donnent naissance à des jeunes vivants grâce à un placenta (vivipares). La particularité du requin-tigre réside dans sa reproduction ovovivipare, où l’embryon se développe dans un œuf retenu dans l’utérus jusqu’à l’éclosion. Après environ un an de gestation, la femelle accouche une quarantaine de bébés mesurant autour de 50 cm, ressemblant à de mini-requins adultes. Leur maturité sexuelle est généralement atteinte vers 4 ans.

Le requin-tigre est-il en danger ?

Actuellement considéré comme quasi-menacé par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le requin-tigre voit sa population décliner sous l’effet de la surpêche. L’exploitation intensive, notamment pour ses nageoires, sa peau, sa chair et son foie riche en vitamine A, est une menace constante. La pratique du shark finning, qui consiste à couper ses ailerons puis rejeter le reste en mer, contribue aussi à sa diminution. De plus, la pêche accidentelle lors de captures commerciales fragilise encore davantage sa survie. Bien que plusieurs pays aient interdit le shark finning ou la pêche de requins, la majorité ne possède pas encore de mesures efficaces pour la sauvegarde de cette espèce. Parmi celles qui ont pris des mesures, on compte les Bahamas, les Maldives, le Honduras, la Colombie et Hawaï. La durée de vie moyenne du requin-tigre se situe entre 20 et 25 ans.