Le poisson mandarin : un joyau coloré des mers tropicales

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Le nom scientifique du poisson mandarin, Synchiropus splendidus, reflète parfaitement la beauté éclatante de son corps. Originaire des eaux tropicales, principalement de l’océan Pacifique, cette espèce est très prisée par les amateurs d’aquariums, surtout ceux qui ont une certaine expérience en la matière. Bien qu’il soit de petite taille, le dragonnet mandarin illumine les aquariums marins avec ses couleurs vives, ses motifs complexes et ses reflets chatoyants. Voici un aperçu d’une création naturelle exceptionnelle.

Qui est le poisson mandarin ?

Aussi appelé dragonnet mandarin, gobie mandarin ou poisson cachemire, cet animal marin appartient à l’ordre des perciformes et à la famille des callionymidés. Ces poissons, qui vivent près du fond, regroupent une vingtaine de genres avec près de 200 espèces, souvent désignées par le nom de « draconnets » en raison de leur apparence singulière, dépourvue d’écailles. Le nom latin splendidus souligne leur teinte éclatante, tandis que le terme mandarin évoque l’habillement traditionnel coloré des hautes sphères gouvernementales chinoises.

Quelles sont ses spécificités physiques ?

Le poisson mandarin possède une tête en forme de triangle surmontée de deux grands yeux mobiles. Sa petite bouche allongée est équipée de multiples rangées de petites dents. La différence de taille et de forme entre le mâle et la femelle est notable : le mâle peut atteindre 8 cm de long, avec un museau plus pointu, tandis que la femelle est plus petite et a un ventre proéminent. Les deux sexes portent deux nageoires dorsales, dont le premier rayon, plus mou, est beaucoup plus développé chez le mâle. Lorsqu’il est abaissé, cet extrait peut se replier et atteindre la base de la queue. Les orifices branchiaux sont de minuscules ouvertures tubulaires.

Quelles sont les nuances de couleurs du poisson mandarin ?

Synchiropus splendidus se distingue principalement par ses motifs haute en couleurs, surtout chez le mâle lors de la période de reproduction. La palette varie d’un individu à l’autre, mais la majorité présente une base marron-orange ponctuée de lignes sinueuses, de taches vertes et bleues vives, souvent soulignées de noir. On trouve aussi des touches jaunes dispersées. La présence de chromatophores bleus, appelés cyanophores, explique cette coloration. Ces cellules pigmentaires renferment une phycocyanine, une protéine qui absorbe la lumière rouge et réfléchit la lumière bleue, donnant cette teinte si particulière, surtout visible sur des zones fines comme les nageoires.

La particularité de la peau du poisson mandarin

Dépourvu d’écailles, ce poisson possède une couche épaisse de mucus qui lui sert de protection. Cette peau visqueuse agit comme une barrière contre les parasites et les prédateurs, tout en contenant des toxines censées dissuader toute attaque. Bien qu’il y ait des indications que cette substance puisse avoir une certaine toxicité pour les humains, aucune étude n’a confirmé ce risque. La couleur vive du corps pourrait également servir d’avertissement, signalant sa toxicité potentielle, une stratégie commune chez de nombreux animaux avec une livrée très colorée.

Où trouve-t-on le poisson mandarin ?

Ce poisson fréquente principalement les eaux chaudes de l’océan Pacifique sud-ouest, notamment autour du Japon, des Philippines, de l’Indonésie et de l’Australie, ainsi qu’au large de la Nouvelle-Calédonie. Il évolue généralement à une profondeur maximale de 18 m, dans les zones à fond rocheux ou en éboulis, présentes dans les lagons tropicaux, les récifs coralliens et les lagunes abritées. Sa démarche se fait généralement en suivant les contours du relief, évitant la pleine eau, et il passe beaucoup de temps à se nourrir de micro-crustacés nichés dans les interstices de leur habitat. Son refuge favori est souvent trouvé parmi les oursins diadème, dont il profite pour se protéger et se nourrir de parasites, formant une relation symbiotique bénéfique aux deux espèces.

Comment se reproduit le dragonnet mandarin ?

Lors du crépuscule, ces poissons sortent de leurs caches pour des rituels de reproduction spectaculaires. Le mâle réalise une parade en dessinant des cercles autour de la femelle, en élevant ses nageoires et en exhibant ses couleurs les plus éclatantes. S’il obtient le signal de la femelle, il l’élève en plaçant ses pelviennes sous les siennes. La plupart du temps, la reproduction a lieu en pleine eau, où le couple dépose simultanément leurs œufs et leur sperme, assurant la fécondation. Si dans la nature, leur promo des œufs est quotidienne, leur reproduction en milieu artificiel reste très difficile, voire impossible, pour les aquariophiles amateurs.

Le poisson cachemire est-il grégaire ?

Malgré l’éclat de leur apparence, ces poissons sont souvent plutôt solitaires ou timides dans un environnement captif et peuvent rester cachés pendant plusieurs jours. Leur comportement social est également marqué par une forte agressivité, notamment entre mâles, qui peut mener à des combats parfois fatals. Même au sein d’un même couple, des querelles sont souvent observées. Il n’est donc pas conseillé de rassembler un grand groupe de poissons mandarins dans un même aquarium, sauf si l’espace et l’environnement sont optimaux. En revanche, ils cohabitent généralement bien avec d’autres espèces de récif, à condition de leur garantir une alimentation adaptée, car leur petite bouche limite leur ingestion de nourriture, leurs laissant souvent une partie à la merci des autres.

L’élevage du poisson mandarin est-il simple ?

Ce poisson peut vivre en aquarium si l’on maîtrise ses besoins spécifiques, notamment en matière d’alimentation. Dans leur habitat naturel, ils se nourrissent principalement de petits invertébrés, tels que des vers ou des crustacés. Le commerce offre des alimentations en flocons ou granulés, mais celles-ci sont rarement suffisantes. Il faut souvent leur donner des proies vivantes, comme des crevettes d’eau salée ou des vers noirs, déposées sur des roches ou dans le sable pour simuler leur environnement naturel. Certains individus s’acclimatent et peuvent vivre en captivité, mais d’autres refusent tout sauf leur nourriture sauvage, rendant leur élevage difficile. Par conséquent, leur soin est plutôt réservé aux aquariophiles expérimentés, qui maîtrisent la reproduction en milieu contrôlé.