Ce poisson marin, dont l’aspect évoque celui d’une anguille, peut dépasser les 3 mètres de longueur. Pour l’observer, il suffit d’explorer les épaves où il aime se dissimuler. Son invisibilité en journée et sa présence constante nocturne en font une créature fascinante à connaître.
fiche d’identité du congre
Le congre commun (Conger conger) appartient à la famille des poissons élancéiformes appelés congridés. Souvent surnommé anguille de mer, il ne doit pas être confondu avec l’anguille européenne (Anguilla anguilla), qui évolue aussi bien en eau douce qu’en eaux salées. Les congridés, présents dans le monde entier, regroupent environ 150 espèces réparties dans une trentaine de genres. Parmi elles, deux espèces méditerranéennes, le congre des Baléares (Ariosoma balearicum) et le congre à queue noire (Gnathophis mystax), se distinguent. Leur apparence serpentiforme leur a permis de développer de multiples adaptations à la vie enfouie dans le substrat, notamment leur mince orifice branchial qui évite le remplissage des branchies de sédiments lors de l’enfouissement.
description du congre
Le corps du congre est remarquablement long et recouvert d’un mucus épais qui va du brun foncé au gris clair, voire blanc sur le ventre. Les nageoires dorsale, anale et caudale forment une seule nageoire continue, bordée de noir, débutant derrière les pectorales. Sans nageoires pelviennes, il présente une tête aplatie avec une bouche large aux lèvres épaisses, prolongeant l’arrière de l’œil. Sa mâchoire supérieure est légèrement avancée et son ensemble de dents longues et fines lui permet de se nourrir efficacement. Sa taille moyenne avoisine 2 mètres, mais il peut atteindre ou dépasser 3 mètres. Son poids varie entre 10 et 60 kilogrammes.
zone de présence du congre
Ce poisson est répandu dans la Mer du Nord, l’Atlantique et la mer Méditerranée. Il est généralement fréquent, voire abondant dans les zones où la sédimentation est importante. Pendant la journée, il préfère s’abriter dans des cavités naturelles ou artificielles comme des épaves ou des fissures rocheuses, et sort principalement la nuit pour chasser. Son alimentation le conduit souvent à explorer les côtes rocheuses ou les structures portuaires, riches en proies ou en carcasses. Il affectionne aussi les fonds meubles et dégagés qui facilitent ses déplacements nocturnes.
régime alimentaire du congre
Habitant nocturne, le congre chasse des poissons, mollusques, crustacés, céphalopodes, et n’hésite pas à attaquer des proies de grande taille. Lors de ses mouvements nocturnes, il se déplace lentement et surprend ses victimes avec un coup de queue puissant. Sa force de mâchoire lui permet de briser la carapace des crustacés comme les homards ou les tourteaux, ou d’arracher les tentacules des poulpes.
activité du congre
En journée, il reste tapi dans ses refuges et ne quitte ses cachettes qu’à la tombée de la nuit pour chasser. Malgré sa nature solitaire, il partage parfois son abri avec d’autres congre, notamment dans les épaves. Il cohabite aussi avec des crevettes qui l’aident à éliminer les débris et possibles agents infectieux, en se nourrissant des restes laissés par le poisson. Ce partenariat profite aux deux espèces, assurant un nettoyage mutuel.
cycle de vie du congre
Le congre ne se reproduit qu’une seule fois au cours de sa vie, effectuant alors un long voyage migratoire vers des zones de reproduction situées en eaux profondes, entre 1000 et 4000 mètres de profondeur. Mâture vers l’âge de 8 ans, il est ovipare, ce qui signifie que la fécondation a lieu à l’extérieur du corps après l’éjection simultanée des œufs et du sperme. La femelle dépose des millions d’œufs, qui, une fois fertilisés, deviennent des larves nommées leptocéphales. Ces larves ont une tête fine en forme de feuille et un corps duveté, dérivant dans le plancton durant une à deux années, suivant les courants. À l’approche des côtes, elles métamorphosent en alevins. Après la reproduction, le congre meurt. Sa durée de vie peut atteindre environ 40 ans chez ceux ayant une croissance tardive ou en captivité.
<!– crédit photo : sheraca – CC BY-NC-ND 2.0 –>