Les oursins : compréhension et habitats

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L’oursin demeure un mystérieux résident des fonds marins, notamment parce qu’il est difficile d’observer ses activités sous sa carapace épineuse. Si l’on connaît principalement ceux qui évoluent proche des côtes, certains spécimens vivent dans des profondeurs abyssales où la lumière n’atteint jamais. Ces créatures, qui s’adaptent à une diversité de conditions climatiques, peuvent avoir une longévité impressionnante, dépassant souvent le siècle.

Quelle nature d’animal est l’oursin ?

Ces organismes appartiennent à un groupe d’ invertébrés marins appelés échinodermes, comprenant des espèces telles que les étoiles de mer ou encore les concombres de mer. Leur particularité réside dans leur squelette calcaire, leur symétrie spécifique souvent quintuplée, et leur locomotion assurée par une multitude de petits pieds adhésifs et translucides. Leur système circulatoire repose sur une circulation aquifère, facilitée par un réseau interne de canaux.

  • Un squelette constitué de plaques calcaires ;
  • Un corps présentant une symétrie pentaradiée, notamment visible lorsqu’ils sont séchés ;
  • Une mobilité grâce à des centaines de pieds ambulacraires, fins et adhésifs ;
  • Un ensemble d’organes alimentés par un système aquifère.

Classés parmi les échinoïdes, les oursins ont une forme presque sphérique, recouverte de pointes et d’une coquille symbolisant leur surnom de « châtaignes de mer ». Leur nom scientifique, d’origine grecque, évoque leur apparence, et ils sont aussi désignés sous les termes d’« échinidés » ou de « hérissons marins ».

Que sont les oursins irréguliers ?

On distingue deux grandes catégories d’oursins : ceux dits réguliers, dont la bouche est orientée vers le bas, et ceux dits irréguliers, qui présentent une silhouette plus aplatie. Les oursins irréguliers ont souvent une surface supérieure légèrement bombée, avec une face inférieure plane qui comporte l’anus, et des côtés sans pieds tubulaires, leur appareil masticatoire étant réduit ou absent. Leur morphologie s’est spécialisée pour creuser et se nourrir dans les sédiments meubles. Parmi eux, on trouve par exemple le dollar des sables (Clypeaster subdepressus) et l’oursin-cœur (Echinocardium cordatum).

Quelles caractéristiques physiques leur sont propres ?

Dans cet exposé, nous nous concentrerons surtout sur ceux qui sont les plus communs le long de nos côtes, à savoir les oursins réguliers. En France, les espèces les plus exploitées sont notamment l’oursin violet (Paracentrotus lividus) et l’oursin vert (Psammechinus miliaris). Leur structure interne est formée de plusieurs plaques calcaires qui, assemblées rigoureusement, constituent leur test ou coquille. Sur cette dernière, des piquants appelés radioles et des pinces défensives appelées pédicellaires assurent leur protection. Leur silhouette sphérique présente cinq segments égaux rayonnant à partir d’un centre, sans bras comme chez les étoiles de mer. Ils disposent de 5 rangées de pieds ambulacraires, qu’ils utilisent pour se déplacer grâce à un mécanisme hydraulique interne. Leur appareil masticateur, connu sous le nom de « lanterne d’Aristote », est constitué de cinq dents autour de l’œsophage, avec un anus placé de l’autre côté, en position dorsale.

Quelle taille peut atteindre un oursin ?

La taille des oursins oscille généralement entre 3 et 10 cm de diamètre. Cependant, certaines espèces comme l’oursin rouge géant (Mesocentrotus franciscanu) peuvent atteindre 20 cm, sans considérer leurs épines. Plus impressionnant encore, l’oursin abyssal Sperosoma giganteum peut dépasser les 30 cm de diamètre avec ses piquants. Parmi les plus grands, on trouve aussi les oursins-lances (du genre Eucidaris) et ceux du groupe des diadémidés, par exemple Diadema setosum, dont les épines peuvent dépasser 30 cm, donnant un diamètre total pouvant atteindre 70 cm.

À quoi servent principalement leurs épines ?

Les épines, caractéristiques uniques de l’oursin, jouent un rôle crucial dans leur déplacement très lent et leur défense contre les prédateurs. Selon l’espèce, leur coloration varie du rose au bleu électrique, en passant par le rouge ou le vert, avec parfois des extrémités blanches ou entièrement blanches. Chez certaines variétés, comme l’oursin crayon (Heterocentrotus mamillatus), les pointes sont molles ou non acérées. Ces animaux utilisent aussi d’autres stratégies de protection, comme la sécrétion de toxines ou le déclenchement de couleurs vives annonçant leur toxicité, notamment chez l’oursin de feu ou rouge. Certaines espèces adoptent plutôt un camouflage, avec des colorations discrètes telles que le noir, le marron ou le beige, pour se fondre dans leur environnement marin.

Où peut-on repérer des oursins ?

Présents dans tous les océans, ils s’adaptent à un large éventail de climats, allant des eaux chaudes tropicales aux eaux glaciaires de l’Antarctique (Sterechinus neumayeri). Leur profonde répartition est très variable : la majorité vit dans les eaux peu profondes (jusqu’à 50 mètres), où la nourriture est abondante, sur des surfaces rocheuses ou dures. Certains, comme l’oursin cactus (Dermechinus horridus), peuplent aussi les abîmes inaccessibles à la lumière, dans des zones très profondes. La famille des pourtalesiidae, en forme de bouteille, évolue quant à elle dans des zones extrêmes, à plusieurs kilomètres de profondeur. La sédentarité guide souvent leur choix d’habitat : les oursins réguliers préfèrent les substrats durs, tandis que les irréguliers peuplent surtout les fonds sableux ou meubles.

Que mange un oursin ?

Leur diète repose principalement sur des végétaux, notamment des algues, ce qui en fait des herbivores. Leur déplacement lent leur permet de lècher ou grignoter les biofilms et végétaux fixés sur la roche, à l’aide de leurs dents spécialisées. Certains spécimens peuvent également s’alimenter en consommant des invertébrés sessiles ou mobiles, comme des mollusques ou des crustacés. Les oursins enfouis dans le sable, en revanche, se nourrissent en filtrant les particules organiques dans le sédiment ou en capturant de petites proies en suspension. Par exemple, l’oursin porte-lance (Cidaris cidaris) est une espèce abyssale, nécrophage et carnivore, qui se nourrit de morts ou de petits animaux vivants dans les profondeurs.

Comment vivent-ils ?

La majorité des oursins se déplacent lentement et en se réfugiant souvent dans les anfractuosités rocheuses ou parmi la végétation marine. Leur comportement est généralement nocturne, sortant pour se nourrir à la tombée de la nuit, tout en restant proches de leur cachette. Les oursins irréguliers, souvent très sédentaires, se camouflent en étant partiellement enterrés dans le sable ou la vase, consommant les petits organismes présents à proximité sans chercher à se déplacer beaucoup. Leur interactions avec d’autres animaux varient : certains sont solitaires et territoriaux, comme l’oursin de récif (Echinometra lucunter), qui repoussent ou mordent ceux qui s’approchent de leur habitat. D’autres, en revanche, forment d’amples groupes pour se protéger, se nourrir ou se reproduire, comme l’oursin vert.

Comment se reproduisent-ils ?

Leur reproduction repose en grande partie sur un processus externe, où le mâle libère une prouesse de spermatozoïdes dans l’eau, simultanément avec la femelle libérant ses ovules. La rencontre aléatoire des gamètes, portée par les courants marins, mène à la fécondation. Les œufs fécondés donnent naissance à des larves planctoniques appelées échinopluteus, qui vivent en suspension pendant plusieurs mois. Au fil du temps, ces larves se métamorphosent, acquérant la symétrie caractéristique des adultes, prête à évoluer vers une nouvelle vie sous-marine.

Quels sont les prédateurs naturels de l’oursin ?

Malgré leur coque impénétrable et leurs épines acérées, les oursins doivent faire face à plusieurs prédateurs aquatiques, notamment les étoiles de mer, certains poissons tels que les poissons-perroquets ou chirurgiens, ainsi que des murènes qui utilisent leurs dents pour briser leur défense dure. Des crustacés comme les grands crabes ou les homards sont également en mesure de dévorer ces organismes en leur cassant la coquille. Sur la surface, des oiseaux marins comme les goélands ou cormorans ne rechignent pas à s’attaquer à ces animaux piquants quand l’occasion se présente.

Quelle espérance de vie ont les oursins ?

La longévité des oursins diffère selon chaque espèce et dépend aussi des conditions environnementales. En Méditerranée, par exemple, l’oursin violet vit typiquement entre 5 et 10 ans, mais certains individus peuvent atteindre 20 ans dans un environnement optimal. Parmi les espèces plus anciennes, l’oursin pourpre (Strongylocentrotus purpuratus) peut vivre jusqu’à 70 ans, tandis que l’oursin rouge peut espérer dépasser le siècle. Des specimens exceptionnels ont été estimés à plus de 200 ans, témoignant de leur robustesse et de leur longévité exceptionnelle.