Facilement identifiable à ses teintes éclatantes de bleu et d’orange, le martin-pêcheur se distingue aussi par son bec effilé, en forme de couteau. Comme son nom l’indique, cet oiseau spécialisé dans la pêche excelle dans l’art de capturer ses proies aquatiques.
Deux catégories de martin-pêcheur
Ce petit oiseau, arborant un plumage allant du turquoise à l’orange vif, évolue à proximité des milieux aquatiques dans des zones chaudes ou tempérées à travers le monde. Il appartient à la famille des Alcedinidés, qui comprend environ 118 espèces réparties en 19 genres, dont Ceyx et Alcedo. Leur taille varie de la plus petite, le martin-pêcheur à tête rousse d’Afrique, ne dépassant pas 10 cm, à la plus grande, le martin-pêcheur de Blyth en Malaisie, atteignant 22 cm.
La particularité du bec en forme de dague
Ce oiseau se distingue aussi par ses couleurs vives : le haut du corps, du manteau aux parties situées derrière la queue, arbore un bleu turquoise, contrastant avec la teinte rousse de ses zones inférieures. Sa gorge, quant à elle, affiche un ton crème. Son bec, long et pointu, est parfaitement adapté pour saisir ses proies. Par ses pattes rouges et très petites, équipées de doigts partiellement soudés, il ne peut pas marcher au sol. Le genre de différence entre mâle et femelle est subtil.
Des habitats aux eaux limpides
Ce petit oiseau est répandu dans l’Ancien Monde, c’est-à-dire en Eurasie et en Afrique. En Europe, il est à la fois migrateur partiel et sédentaire, notamment en France où il niche principalement toute l’année, tout en bénéficiant d’arrivées hivernales d’autres régions européennes. Il privilégie les eaux rapides ou stagnantes riches en poissons, comme les rivières, les étangs et les lacs, autant que ces eaux soient propres et offrent des endroits pour se poser, tels que branches ou poteaux, facilitant ainsi sa pêche.
Passionné par la pêche aux petits poissons
Ce spécialiste de la pêche aime chasser toute petite proie aquatique, notamment des poissons d’une taille allant jusqu’à 7 cm, tels que carpes, gardons ou vairons. Selon l’environnement dans lequel il se trouve, certains sujets consomment également des jeunes amphibiens, des lézards, ainsi que des crustacés comme les crevettes ou écrevisses, ou encore des insectes aquatiques.
Une technique de chasse précise et habile
Son nom provient de sa méthode de chasse : observer sa cible puis piquer rapidement en plongée. Il repère ses proies depuis un perchoir ou en vol stationnaire, puis plonge dans l’eau jusqu’à un mètre de profondeur pour attraper un poisson avec son bec. Avec un mouvement puissant d’ailes, il remonte en surface pour ramener sa prise dans ses pattes ou contre son bec. S’il s’agit d’un petit poisson, il l’avale directement ; s’il est trop gros, il l’écrase contre un perchoir avant de l’ingérer. Il régurgite souvent des parties dures, comme arêtes ou écailles, sous forme de pelotes.
Le nid, une galerie souterraine
Au moment de la reproduction, qui varie selon la région, le martin-pêcheur construit son nid dans une galerie creusée dans une berge ou un arbre creux. En Europe, cette période se situe de mars à juillet. La parade nuptiale inclut des poursuites en vol et des échanges de cadeaux, notamment des poissons pour séduire la femelle. Une fois accouplés, ils construisent ou occupent un trou existant, pouvant atteindre un mètre de longueur, situé en hauteur pour éviter les inondations.
Les parents prennent soin de leur progéniture
Chaque année, le couple peut élever plusieurs nichées, souvent deux ou trois. La femelle pond entre 5 et 8 œufs, qu’elle couve en alternance avec le mâle durant environ trois semaines. À l’éclosion, les jeunes sont nourris de petits poissons, grandissent rapidement, et peuvent quitter le nid dès quatre semaines. Ils effectuent leurs premiers plongons peu après. Pendant ce temps, la femelle peut être à nouveau fécondée, laissant le mâle s’occuper des jeunes.
Un oiseau présent dans différentes régions
Le martin-pêcheur fait face à la prédation de rapaces comme l’épervier ou le faucon hobereau, ainsi que d’autres prédateurs quand il est dans le nid, notamment rats, renards ou hermines. Bien que son habitat soit menacé par la pollution et la dégradation environnementale, il n’est pas en danger critique en Europe. Protégé depuis 1981 en France et classé comme espèce “préoccupation mineure” par l’UICN, sa chasse, son capture ou son extermination sont strictement interdites. En pleine nature, il peut vivre entre 10 et 15 ans.