Moineau domestique : une présence incontournable dans la nature quotidienne

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Le moineau commun entretient un lien étroit avec les êtres humains : il trouve refuge dans les jardins, construit ses nids sous les toitures, se rapproche des mangeoires ou picore les graines dans les champs cultivés. Présent aussi bien dans les villes que dans les campagnes, cet oiseau, probablement le plus familier de tous les passereaux, est connu de tous. Portrait d’un petit oiseau très répandu.

Qui est le moineau domestique ?

De son nom scientifique Passer domesticus, le moineau domestique appartient à la famille des passéridés. Originaire du sud-ouest asiatique, il s’est rapidement propagé sur tous les continents. Son nom pourrait faire référence à la ressemblance de son plumage avec la robe de bure ou à l’ancien français « moisnel », qui désignait la moisson, une période durant laquelle il aime se nourrir. D’une taille approximative de 15 cm, avec une envergure de 25 cm et un poids d’environ 30 grammes, cet oiseau est facilement reconnaissable à sa silhouette compacte.

Comment reconnaître le moineau domestique ?

Son corps robuste et sa tête plutôt volumineuse, accompagnés d’un bec conique adapté à la granivorie, donnent à cette espèce un aspect particulier. Lorsqu’il est perché, il paraît rondoulet, avec la tête et les pattes repliées. La distinction entre mâle et femelle est marquée, notamment par des différences de plumage :

  • Le mâle arbore une grande bavette noire durant la période de reproduction, une calotte gris clair prolongée d’une tache roux à la nuque, ainsi que des joues de teinte blanche. Un point crème se situe derrière l’œil. Son dos est chaud, mélange de marron et de chamois, avec des rayures noires. La partie inférieure du corps et la queue sont gris-brun, tandis que les épaules tirent sur le châtain. Les ailes, marron, sont traversées par une barre blanche, et la queue est sombre. Son ventre affiche une teinte grisâtre.
  • La femelle, quant à elle, possède un plumage plus discret, presque uniforme dans les tons bruns et gris. Sur le dos et le croupion, des rayures noires sont visibles. La barre alaire blanche est mince, et le bec, ainsi que les pattes, sont plus clairs que ceux du mâle. La femelle ne possède pas de bavette noire distinctive.

Où vit le moineau domestique ?

Ce passereau, très présent à l’échelle mondiale, occupe une vaste aire de répartition. Sa zone d’habitat s’étend depuis les régions arctiques de la Laponie jusque dans les îles Malouines, dans la zone subantarctique. Il est aussi répandu en Afrique, en Asie, aux Amériques et en Océanie. Sur le territoire français, il colonise presque tous les secteurs, à l’exception de la Corse. La nature de cette espèce, dite « commensale », le rapproche des habitats humains, qu’il fréquente aussi bien en milieu urbain que rural. Cependant, il évite les forêts denses et les zones désertiques, préférant des espaces où la végétation, même discrète, fournit de la nourriture, des matériaux pour ses nids et des abris en cas de menace. Les terrains agricoles, accompagnés de jardins, vergers ou haies, constituent son environnement favori.

Que mange le moineau domestique ?

De nature opportuniste et omnivore, ce petit volatile adapte son alimentation selon la disponibilité. À l’état adulte, il consomme principalement des graines, qu’elles soient sauvages ou cultivées, ainsi que des fruits, baies, bourgeons, fleurs et jeunes pousses, ce qui peut parfois déranger les jardiniers. En été, sur les terrasses, il se nourrit de miettes de pain ou de restes d’aliments. Il complète aussi son régime avec de petits invertébrés comme des coléoptères, cigales, sauterelles, hannetons, grillons, chenilles, mouches ou papillons nocturnes. Les oisillons, durant leurs premiers jours, sont exclusivement nourris d’insectes, larves, vers de terre ou araignées. En tant qu’Oiseau utile, il participe à la lutte contre certains parasites, notamment en se nourrissant de pucerons.

Quels sont ses traits de caractère ?

Il s’agit probablement de la passerine la plus sédentaire, car une fois dans un environnement qui lui convient, il y demeure année après année, à toute saison. Très grégaire, il apprécie la compagnie de ses semblables et niche souvent en colonies délimitées par une certaine proximité. La nuit, de nombreux moineaux se regroupent dans des dortoirs communs, où ils peuvent être plusieurs centaines. La journée, ils forment des groupes, parfois mixtes avec d’autres petites espèces, et préparent leur fuite rapide en cas de danger, en s’envolant vers les branches proches.

Comment se forment les couples de moineaux ?

En général, la période de reproduction commence au printemps, mais le mâle commence à annoncer son territoire dès janvier, en se perchant en hauteur et en vocalisant. Il engage ensuite une parade nuptiale : il se met face à la femelle, bombe le torse, relève la queue, agite ses ailes et chante pour attirer son attention. Lors de cette parade, il peut se laisser tomber au sol avec les ailes légèrement entrouvertes et émettre des cris pour séduire sa partenaire. Une fois qu’ils forment un couple, celui-ci reste généralement fidèle durant toute la saison de reproduction.

Où niche le moineau domestique ?

Lorsqu’il dispose d’un site de nidification intact, le moineau réutilise souvent le même emplacement d’une année sur l’autre. Il construit typiquement un nid dans une cavité en hauteur : fissures d’un bâtiment, dessous de tuiles, avancée de toit, ou encore dans un trou d’arbre, une haie ou un nichoir. Il peut également nicher dans le mobilier urbain comme les lampadaires, ou déloger un nid d’oiseau voisin, comme celui d’une hirondelle. En zone méridionale, il peut préférer un nid dans une branche d’arbre, dans la fourche d’un arbre.

Comment sont élevés les petits moineaux ?

Le nid, bâti par les deux parents, a une forme de boule simple, souvent à ouverture latérale, avec une structure lâche composées de matériaux végétaux, de plumes et de crins. La première ponte intervient généralement entre la fin avril et le début mai. La femelle dépose entre 2 et 5 œufs, qu’elle couve durant 11 à 14 jours, en alternance avec le mâle. À leur sortie de l’œuf, les jeunes sont nourris principalement d’insectes et de larves, complétés ultérieurement par des graines ramollies. Les poussins peuvent voler après environ deux semaines, mais restent sous la surveillance des parents et attendent 15 jours avant de devenir totalement indépendants. Après la naissance d’une nichée, le couple peut réitérer l’opération deux ou trois fois par saison.

Le moineau est-il une espèce menacée ?

Malgré la fréquence de plusieurs couvées par an, la survie des jeunes est fragile, avec un taux de mortalité élevé chez les adultes, pouvant atteindre 55% dans certaines saisons. Plus de 80% des oisillons en revanche ne dépassent pas leur premier anniversaire. Parmi les prédateurs, on compte notamment le chat domestique, l’épervier d’Europe, la chouette hulotte, l’effraie des clochers, ainsi que certains mustélidés comme le loir et la belette. Depuis vingt ans, on observe un déclin significatif des populations en Europe, peut-être en lien avec la réduction des habitats agricoles, une diminution des graines disponibles en hiver, la prolifération de prédateurs, la dégradation des sites de nidification due à la rénovation des bâtiments, ou encore la contamination par des maladies, polluants ou collisions avec des véhicules.

Le moineau domestique est-il protégé ?

En dépit de ce déclin, cet oiseau demeure commun et largement répandu. Sur le plan international, il est classé en catégorie “risque faible” par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). En France, il bénéficie d’une protection totale conforme à l’arrêté ministériel du 29 octobre 2009, qui réglemente la protection des oiseaux sur tout le territoire. Il est interdit de détruire, mutiler ou capturer ses individus ou ses nids et œufs, ainsi que de détériorer ses sites de reproduction et d’hivernage. En captivité, il peut vivre jusqu’à 13 ans, mais dans la nature, son espérance de vie est généralement limitée à trois ans.