Le Pic épeiche : un magnifique oiseau des forêts naturelles

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Le Pic épeiche bénéficie d’une protection légale en France depuis près de quatre décennies. Ce formidable oiseau, qui privilégie particulièrement les forêts abritant de vieux arbres, se fait entendre à plusieurs centaines de mètres lorsqu’il tambourine sur les troncs pour se faire remarquer. Doté de caractéristiques anatomiques remarquables, il soulève souvent la curiosité : mais qui est réellement ce pic ?

Caractéristiques essentielles du Pic épeiche

Appelé aussi Dendrocopos major, le Pic épeiche est un représentant diurne de la famille des Picidés, présent dans divers continents comme l’Afrique, l’Asie et surtout en Europe, où il réside de manière permanente. Il évolue principalement dans les milieux forestiers composés ou mélangés de chênes, de charmes, de conifères ou de hêtres. Ce pic est également à l’aise dans les espaces urbains plantés de vieux arbres, tels que les parcs, les jardins, les haies ou les vergers.

Ce représentant peut atteindre une envergure d’environ 40 cm, avec une taille maximale de 24 cm et un poids oscillant entre 70 g et moins de 100 g.

Son apparence est antipode : un plumage sombre sur le dos, contrastant avec un rouge vif situé sous la queue. La tête est marquée par une bande noire s’étendant du bec à la nuque, évoquant une moustache, tandis que les joues sont blanches. Le sommet de la tête et le front arborent également la couleur noire, créant un motif strié en noir et blanc, complété par un large semi-collier blanc, une queue noire ponctuée de blanc, ainsi que des plumes d’ailes rayées de noir et blanc, appelées remiges.

Les différences entre mâle et femelle se distinguent notamment par une petite tache rouge située à l’arrière de la tête chez le mâle, tandis que les oiseaux juvéniles se reconnaissent à leur calotte rouge vive bordée de noir. La femelle, pour sa part, possède une nuque intégralement noire. Hormis cette distinction, elles ont un aspect très proche et une silhouette semblable.

Une anatomie particulière propre à son espèce

Les pattes du Pic épeiche sont courtes et de teinte grise, se terminant par des doigts dotés de griffes puissantes, recourbées, qui lui offrent une excellente adhérence. La disposition de certains doigts tournés vers l’avant facilite son escalade sur les arbres. Sa langue, exceptionnellement longue, est visqueuse et munie d’une extrémité pointue équipée de petits crochets, ce qui lui permet de capturer efficacement ses proies.

Mouvements et déplacement

Ce pic est capable de monter verticalement le long des troncs, de se déplacer latéralement, et de se poser avec aisance. Sa morphologie, notamment la rigidité de ses rectrices (grandes plumes caudales), ainsi que l’os à la base de sa queue, plus volumineux que chez d’autres oiseaux, lui confèrent une stabilité remarquable. Lorsqu’il perce le bois pour se nourrir ou tambouriner, il maintient son équilibre grâce à sa queue rigide, qui joue également un rôle d’amortisseur lors de ses rapides mouvements.

Régime alimentaire

Ce que consomme le Pic épeiche est unique parmi les pics, sa diversité étant un atout majeur. Au moment de la reproduction, il se nourrit principalement de coléoptères, d’araignées, de fourmis et d’insectes xylophages vivant dans le bois. Sa longue langue, dotée de crochets, lui permet de dénicher larves et insectes nichés dans les fissures ou sous l’écorce des arbres.

Après la période de reproduction, son alimentation s’élargit avec des éléments végétaux tels que la sève, la résine, ainsi que des fruits à noyau, des oléagineux, des baies, des bourgeons et des graines issues principalement des conifères. Lorsqu’il fait froid, il n’hésite pas à se servir dans les boules de graisse suspendues dans les jardins ou dans les mangeoires, contribuant ainsi à soutenir l’ensemble des oiseaux en hiver.

Grâce à la configuration spécifique de son bec, à sa puissance et à la musculature de son cou, cet oiseau peut casser des coques de noix ou de noisettes et décortiquer une large gamme d’aliments. Il a également la capacité de piper dans les nids d’autres oiseaux, notamment les mésanges, pour voler les oisillons et en faire une part de son alimentation.

Sensible à son environnement sonore, son ouïe lui permet de localiser avec précision les insectes en train de grignoter sous l’écorce ou dans les fissures, ce qui optimise ses techniques de chasse.

Reproduction du Pic épeiche

Les couples mâle et femelle choisissent généralement une cavité située entre 3 et 5 mètres du sol pour y ériger le nid. Au début du printemps, ils creusent dans de vieux troncs une cavité d’environ 15 cm de diamètre et 30 cm de profondeur, en laissant une entrée de 5 cm. Ce travail leur demande environ un mois. Il arrive qu’ils s’installent dans des cavités occupées par d’autres oiseaux, comme des sitelles ou des mésanges, qu’ils agrandissent pour s’adapter à leur usage.

La femelle pond de 4 à 7 œufs, qu’elle couve durant 10 à 16 jours, principalement le jour. La nuit, c’est le mâle qui prend en charge la couverture. À l’éclosion, les petits sont nourris par les deux parents durant une période de 28 à 37 jours, jusqu’à leur émancipation complète.

Le Pic épeiche appartient à la catégorie des insectivores considérés comme bénéfiques pour l’agriculture. Bien qu’étant une espèce protégée, il voit son habitat menacé par la déforestation, l’introduction d’espèces non indigènes et le réchauffement climatique. Il doit également faire face à des prédateurs comme l’épervier, l’écureuil ou le putois. La protection de cette espèce demeure une priorité : en France, depuis 1981, il bénéficie d’une interdiction totale de destruction.