Le moineau, un oiseau omniprésent dans les villes et jardins

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Le petit oiseau connu comme le moineau est particulièrement répandu dans les zones urbaines, où sa présence est quasi incontournable. Très attaché à un mode de vie en groupe, il aime chanter en harmonie avec ses semblables, souvent perchés sous les toits. Que ce soit en milieu citadin ou dans les espaces ruraux, il entretient une relation étroite avec l’homme, bénéficiant de ses offres de gîte et de nourriture.

Profil et classification du moineau

Appartenant à l’ordre des passériformes, un groupe d’oiseaux percheurs facilement identifiables par leurs doigts longs, avec une disposition caractéristique de trois vers l’avant et un vers l’arrière, le moineau appartient à la famille des passéridés. En France, on distingue généralement trois principaux types : le moineau domestique ou franc (Passer domesticus), le moineau friquet (Passer montagnus) et le moineau soulcie (Petronia petronia).

Description physique du moineau

Ce petit oiseau, à la silhouette compacte, se distingue par son bec noir, épais et conique. Le mâle affiche une tête large, aplatie, avec une calotte et des joues de teinte grise, plus claire que le reste de son corps. Ses yeux, petits, ronds et sombres, sont soulignés par une large tache qui s’étend de chaque côté de la tempe jusqu’à la base du bec, s’élargissant vers le bas pour former un type de bavette. Son ventre est généralement pâle, allant du blanc au gris ou crème selon la région. Leurs pattes, roses, complètent cette apparence. Durant la saison de reproduction, le mâle arbore une livrée plus vive accentuée par une bavette noire large. La taille typique du moineau est d’environ 14 cm, avec une envergure d’environ 25 cm, et un poids oscillant entre 25 et 35 grammes.

Le mâle et la femelle : une différence notable

Chez le moineau domestique, la distinction entre sexes est évidente. La femelle, plus discrète, affiche un plumage moins coloré, dominé par des tons de gris beige. Son dos et ses ailes sont brun clair rayé de noir, la tête châtain avec un sourcil beige, et son dessous est blanc avec une teinte grise. Son bec est brun avec parfois une nuance de jaune à la base. Les jeunes, quant à eux, ressemblent à la femelle mais avec des couleurs atténuées : bec plus pâle, sourcil moins marqué et une barre alaire peu visible.

Caractère et comportement du moineau

Ce passereau est considéré comme l’un des plus « casa­niers » en Europe de l’Ouest. La majorité de sa vie se déroule dans le lieu de naissance, peu importe la saison. Très sociable, il aime la compagnie de ses congénères, formant souvent de grandes colonies, souvent composées uniquement de moineaux ou mêlées à des friquets. En groupe, il cherche sa nourriture et dort dans des dortoirs collectifs où plusieurs centaines d’individus peuvent bivouaquer, bruyamment, avant la tombée de la nuit.

Le chant du moineau

Souvent associé à des pépiements, le moineau ne possède pas un chant complexe. Il émet plutôt une succession de petits gazouillis et cris courts et répétés. Dès janvier, les mâles deviennent très vocaux pour délimiter leur territoire, notamment celui du nid, généralement placé en évidence sur un toit ou une branche dépourvue de végétation dense.

Son habitat naturel

Le moineau domestique colonise un large éventail de milieux jusqu’à 2000 m d’altitude, préférant en général les zones où l’humain intervient. Il est plus nombreux en campagne, notamment dans les régions agricoles, autour des fermes et jardins, vergers, haies, potagers, poulaillers, tas de compost ou de fumier. On le croise également en ville, où il trouve des espaces verts, des matériaux pour construire ses nids et un abri face aux dangers. Cependant, sa présence régresse dans les grandes agglomérations, où l’urbanisation réduit ses sites de nidification, et il évite les forêts ou les zones très arides.

Construction et emplacement du nid

À partir de mars, le couple construit un nid avec des matériaux tels que herbes sèches, paille, plumes, crin, poils d’animaux ou fibres naturelles. La structure, souvent en boule, peut se désagréger sous le vent. Il s’installe dans des endroits variés, souvent entre les tuiles et la façade, à une hauteur suffisante pour prévenir les attaques de prédateurs ou les pillages. Le moineau n’hésite pas à occuper des nichoirs ou à chasser d’autres occupants, comme ceux de l’hirondelle de fenêtre, ou même à se niché sous un lampadaire, derrière l’ampoule.

Cycle de reproduction

Le début de la saison de reproduction, dès la fin de l’hiver, est marqué par des parades nuptiales intensives. Plusieurs mâles entourent une femelle, en criant, avec le bec levé et la poitrine bombée, ailes entrouvertes et queue dressée. La femelle répond par des coups de bec, et des affrontements peuvent survenir entre mâles, même sans présence de femelle. La relation est généralement monogame pour la saison. Les œufs, généralement deux à huit, sont de couleur grisâtre ou blanche, parsemés de taches brunes. La couvaison dure environ deux semaines, pendant lesquelles les parents se relaient. Les petits naissent aveugles, nus et principalement alimentés par un mélange de graines et de larves. Après quinze jours, ils quittent le nid, puis sont totalement indépendants dix jours plus tard. Environ deux semaines après l’envol, la femelle peut commencer une nouvelle couvée, pouvant aller jusqu’à quatre dans une année.

Alimentation du moineau

Ce passereau est considéré comme omnivore, capable de manger une grande variété d’aliments. Son régime principal consiste en graines, fruits, jeunes pousses et bourgeons tendres. Opportuniste, il ne rechigne pas à consommer des insectes, larves, petits invertébrés ou débris humains trouvés dans les élevages, silos ou décharges. Son alimentation se fait principalement au sol, où il sautille tout en agitant sa queue nerveusement.

Principaux prédateurs

Dans son environnement proche, le moineau doit faire face à divers prédateurs. Les chats domestiques constituent les plus grands dangers. En vol, il est ciblé par des oiseaux rapaces comme le faucon crécerelle, le hobereau ou même certains vautours. Ses nids peuvent être ravagés par des rats, fouines ou écureuils, qui profitent de ses sites de nidification pour s’attaquer à ses œufs ou ses jeunes.

Le moineau : un allié ou un ennemi ?

Bien qu’il se nourrit principalement de graines et jeunes pousses, le moineau peut devenir un nuisible dans les jardins, où il s’attaque aux nouvelles semences ou détruit certains fruits mûrs. Il peut aussi causer des pertes dans les cultures céréalières. Toutefois, il joue un rôle bénéfique en jardinage : il aide à lutter contre certains insectes nuisibles, comme les coléoptères, pucerons et autres parasites végétaux, en se nourrissant de leurs œufs ou jeunes larves. Il est important de rappeler que cette espèce est protégée : aucun nid ne doit être détruit entre mai et août.