Parmi les différentes espèces d’oiseaux de la famille des martinets que l’on peut rencontrer en France, le Martinet noir est de loin le plus fréquent. Fréquemment confondu avec l’Hirondelle, il partage avec elle une origine migratoire, mais appartient à une famille distincte. Ce volatile, aujourd’hui sous protection, a vu son nombre décliner de manière significative au cours de la dernière décennie, soulignant l’urgence de préserver cette espèce.
caractéristiques principales du martinet
Le terme « martinet » désigne un groupe d’oiseaux insectivores migrateurs appartenant à la famille des Apodidae. En France, on distingue principalement le Martinet noir (Apus apus), le Martinet à ventre blanc (Apus melba), aussi appelé martinet alpin en raison de sa préférence pour les habitats montagnards, et enfin le Martinet pâle (Apus pallidus), que l’on trouve majoritairement dans le sud du pays.
Le Martinet noir est le plus répandu dans notre pays, s’adaptant principalement aux milieux urbains. Il quitte généralement la France à la fin de l’été pour revenir dès le printemps, après un voyage vers des zones plus chaudes. Durée de présence courte en Europe, il vit en groupes compacts de quatre individus instinctivement bruyants, composés aussi bien de mâles que de femelles. Contrairement à d’autres espèces, il ne forme pas de couples stables.
Ce martinet se caractérise par un bec court tout noir, une queue en forme d’échancrure et un plumage sombre brun noirâtre. Sa gorge, en revanche, est blanche. À l’âge adulte, il atteint une longueur d’environ 17 cm, pour un poids variant de 38 à 45 grammes, avec une envergure de 48 cm. Sa longévité peut atteindre 20 à 21 ans.
Sur le plan physique, il ressemble à l’Hirondelle, mais un regard plus précis permet de le différencier : ses ailes en forme d’arbalète sont plus fines, son corps plus effilé et plus imposant, et son vol est remarquable par sa rapidité. En effet, le martinet peut atteindre des vitesses de 200 km/h lors de courtes escapades aériennes.
le vol ininterrompu du martinet
Une caractéristique étonnante de ces oiseaux réside dans leur capacité à voler pendant de très longues périodes sans se poser : le Martinet noir peut tenir jusqu’à dix mois en vol continu. Ce mode de déplacement, qui ne concerne que la période hors reproduction, représente la quasi-totalité de leur vie active, la part de vie durant laquelle ils évitent de se poser. Ils se posent uniquement pour nicher, pondre et couver leurs œufs. Tout le reste du temps, ils se nourrissent, s’accouplent ou même dorment suspendus dans les airs.
Cette aptitude à effectuer un vol incessant en fait des acrobates naturels, capables de chasser en plein déplacement, de s’accoupler en vol et même de dormir en planant, une particularité impressionnante dans le règne animal.
alimentation du martinet
Entièrement insectivore, le martinet se nourrit exclusivement d’insectes, principalement d’araignées et de coléoptères. La qualité de leur alimentation est cruciale, notamment pour les jeunes, car une alimentation inadéquate peut entraîner des dommages irréversibles à leurs plumes, empêchant tout vol futur.
En chasse, il parcourt jusqu’à 1000 mètres d’altitude en survolant une diversité de milieux tels que villes, prairies, plans d’eau ou zones montagneuses. La capture des proies se fait en plein vol, ce qui témoigne de leur agilité aérienne.
reproduction des martinets
Pour construire leur nid, les martinets récoltent des plumes qu’ils attrapent en vol. Ils privilégient souvent les sites urbains, construisant leurs nids dans des cavités naturelles ou artificielles – interstices dans les murs, gouttières, clochers ou sous les toits. Leur préférence va aux espaces intérieurs plutôt qu’aux arbres, ce qui est atypique pour ce type d’oiseaux.
La femelle ne produit qu’une seule couvée par année, composée généralement de deux ou trois œufs. La période d’incubation s’étale sur environ trois semaines. Après écl Elise, les jeunes prennent leur envol entre 37 et 56 jours selon la région, débutant leur vie aérienne dans un délai relativement court.
protection et défis pour le martinet
En France, cette espèce est strictement protégée, mais sa population a connu une chute de plus de 40 % ces dix dernières années. La pollution, le changement climatique et notamment l’usage intensif de pesticides, affectant la disponibilité en insectes, jouent un rôle majeur dans cette raréfaction. Le martinet dépend entièrement de leur proie pour se sustenter, ce qui complique encore davantage sa survie face à la raréfaction des insectes.
Conformément à la législation, toute destruction des nids de martinets est interdite, mais les rénovations urbaines visant à améliorer l’aspect esthétique ou leurs performances énergétiques contribuent malheureusement à réduire leurs habitats de nidification.
Crédits photos : Banjau n°1 – Pawel Kuzniar n°2