Le Canard Colvert : Un Oiseau Courant à la Tête Verte

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Tout le monde connaît sûrement le canard colvert ! Cet anatidé emblématique avec ses plumes vertes et bleues irisées sur la tête se voit aussi bien flottant sur des étangs sauvages que déambulant dans les jardins publics urbains. On l’appelle souvent le canard qui aime barboter, car la majorité de sa nourriture se trouve à la surface de l’eau. Focus sur cette espèce la plus répandue et familière à travers le monde.  

À quelle famille appartient le canard colvert ?

Le canard colvert (Anas platyrhynchos) appartient à l’ordre des ansériformes, intégré à la famille des anatidés qui comprend également les oies et les cygnes, ainsi qu’à la sous-famille des anatinés. Avec près de 175 espèces recensées, ces oiseaux de taille intermédiaire à grande occupent tous les continents, sauf l’Antarctique. Leur mode de vie est principalement aquatique (en eaux douce pour la majorité). Leur morphologie se distingue par des pattes palmées courtes, des ailes plutôt petites et étroites par rapport à leur masse, et une musculature pectorale robuste. Parmi leurs traits communs, on trouve un long cou tendu en vol, des femelles qui prélèvent leur duvet pour la construction du nid, et une migration saisonnière dans l’hémisphère nord. On pense que le canard domestique aurait été sélectionné à partir du colvert en Chine il y a environ 4000 à 5000 ans.

Quelle sorte de canard est le colvert ?

Bien que le colvert soit le canard le plus facile à croiser avec d’autres espèces, il existe en plusieurs formes, ce qui témoigne de sa grande diversité morphologique. La nature aime jouer avec cette espèce, donnant naissance à divers hybrides suite à des croisements fréquents avec d’autres canards. Parmi ces variations, les plus courantes sont le colvert à bec jaune (Anas undulata) et celui à bec rouge (Anas erythrorhyncha). La variante la plus répandue reste le colvert commun. La plupart des canards domestiques issus de la nature sont en fait des hybrides de plusieurs de ces formes sauvages. On peut généralement différencier trois grandes catégories de canards selon leur mode de vie :

  • Les canards de surface, aussi appelés canards barboteurs — dont fait partie le colvert —, sont les plus nombreux. Ces oiseaux, évoluant en eaux peu profondes, s’alimentent en piquant la tête dans l’eau tout en gardant leur croupion levé. Ils battent des pattes pour rester équilibrés et ne plongent presque jamais totalement sous la surface ;
  • Les canards plongeurs se distinguent par leur capacité à plonger à des profondeurs variées pour capturer des larves, mollusques et autres invertébrés. Leur silhouette est généralement trapue, avec des ailes courtes et des pattes positionnées vers l’arrière, leur permettant de prendre de l’élan pour s’immerger complètement. Des exemples en sont le fuligule milouinan ou le fuligule morillon ;
  • Les canards piscivores, aussi appelés harles, sont adaptés à la vie en mer, munis de bec pointu et dentelé, rappelant un sourire permanent. Parmi eux, on trouve le harle piette et le harle bièvre, capables de plonger jusqu’à plusieurs mètres de profondeur pour chasser le poisson, même en apnée durant plus d’une minute.

À quoi ressemble le canard colvert ?

Un canard colvert adulte mesure généralement entre 50 et 65 cm de long. Sa envergure varie entre 75 et 100 cm, et son poids oscille entre 750 g et 1,6 kg. La robe du mâle est reconnaissable à ses teintes gris foncé sur le dos, avec un croupion noir et partiellement noir sur les ailes. La tête, d’un vert bleu irisé, comporte un collier blanc distinctif. Son bec, généralement jaune, tire parfois vers le vert, et ses pattes palmées sont orange. Un fort dimorphisme sexuel existe : la femelle, plus petite, arbore un plumage brun tacheté, moins vif, avec une tête plus unie, une calotte brunâtre et un trait sombre autour de l’œil. Son bec est gris-brun avec des touches jaunes-orange en bordure et à l’extrémité. La femelle possède également des rectrices externes blanches, et le miroir bleu sur l’aile est commun aux deux sexes.

Quelle est son aire de répartition ?

Cet oiseau se trouve dans toute la partie Nord de la planète : Europe, Amérique du Nord et Asie. Il évite généralement les milieux désertiques, les zones de toundra ou de haute montagne. Son introduction a été progressive dans d’autres régions, notamment en Océanie et en Australie. Lors de la saison de reproduction, il migre vers le sud, vers des zones plus chaudes, comme l’Afrique du Nord ou l’Asie mineure, mais peut aussi rester sédentaire si la nourriture est abondante. En France, on le trouve pratiquement partout, sauf en altitude dans les Alpes et les Pyrénées, ainsi qu’en Corse.

Quel est l’habitat du canard colvert ?

Le colvert fréquente toutes zones où l’eau douce, saumâtre ou salée est accessible pour son alimentation et sa nage. Sa préférence va aux rivières, canaux, lacs, étangs et berges riches en végétation. Il est aussi souvent aperçu dans les parcs urbains où il profite des mares. Après la période de reproduction, il privilégie les zones avec des baies, des estuaires ou des côtes basses, où il peut se nourrir de végétation et de petits organismes aquatiques.

De quoi se nourrit le canard colvert ?

Son alimentation est très variée : il consomme aussi bien des végétaux que des animaux, ce qui en fait un omnivore. En plongeant la tête dans l’eau, il peut attraper des poissons, des larves d’insectes, des mollusques ou des amphibiens, ainsi que des invertébrés comme escargots, limaces ou lombrics. Au menu figurent aussi des graines, des racines ou les jeunes pousses de plantes aquatiques telles que les roseaux ou les herbes. En période de disette, il peut se rabattre sur le sol pour brouter des végétaux terrestres.

Quel est le mode de vie du canard colvert ?

Naturellement calme et amical, le colvert évolue en groupes sociaux lors de la saison de reproduction ou des migrations, preuve de sa nature grégaire. Il manifeste ses ambitions par des cocoricos et des caquètements, surtout la femelle, tandis que le mâle émet quelques sons nasillards. Sa respiration rapide lui permet d’atteindre des vitesses pouvant dépasser les 80 km/h, la tête et le cou tendus en avant, un comportement typique des oiseaux de cette famille.

Comment se reproduit le canard colvert ?

La période de reproduction débute généralement à la fin de l’automne, avec la formation de couples au printemps. Le mâle débute sa parade nuptiale en affichant un plumage gonflé, en nageant en cercles autour de la femelle, puis en poussant des sifflements et grognements pour séduire. En France, la nidification se produit entre février et juin, dans des sites dissimulés au sol ou dans la végétation, souvent à proximité de points d’eau. Le couple s’accouple et la femelle construit un nid avec des herbes, tapissé de duvet et de plumes. Elle y dépose entre 4 et 18 œufs, qu’elle couve pendant environ 4 semaines. Après l’éclosion, les canetons quittent rapidement le nid pour suivre leur mère ; leur maturité sexuelle n’est atteinte qu’à un an. La femelle peut naître une ou deux nichées par an, selon la réussite de la première.

Comment sont élevés les canetons du colvert ?

Le nid est dissimulé dans la végétation, sur le sol, souvent dans une cavité ou à la base d’un arbre. La mère façonne un creux avec des herbes, où elle dépose ses œufs, puis les couve durant 4 semaines. À leur sortie, les poussins suivent parent rapidement, parfois dès 48 heures après l’éclosion, et restent sous la surveillance de leur mère pendant environ deux mois. Leur croissance s’accélère rapidement, puisque leur maturité sexuelle se manifeste vers leur première année. La femelle ne reproduit qu’une seule fois par an, mais si la première nichée est perdue, elle peut en produire une autre. Une fois la saison terminée, le couple se sépare pour refaire une nouvelle union lors du prochain cycle de reproduction.

Colvert : quel est son statut de conservation ?

En tant qu’espèce très présente et adaptable, le canard colvert n’est pas considéré comme menacé. Il doit cependant faire face à la disparition de certains habitats humides, bien que ses populations restent stables en majorité. Son statut officiel, selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), est « préoccupation mineure ». La réglementation européenne le protège via la Directive Oiseaux, ainsi que par diverses conventions telles que la Convention de Bonn et la Convention de Berne, qui encadrent la chasse et le commerce. Son espérance de vie peut atteindre 29 ans en captivité, mais la moyenne en liberté reste souvent comprise entre 5 et 10 ans, selon les conditions de vie.