La perdrix grise dévoile son plumage le plus éclatant lors de la parade nuptiale. À l’approche de la période de reproduction, le mâle exhibe fièrement son vêtement rayé et coloré pour séduire la femelle, qui est très impressionnée. Ensuite, le couple monogame organise sa union. Pour ne rien manquer de cette union, direction les champs de céréales, terrain de leur parade nuptiale.
La diversité chromatique de la perdrix n’est pas seulement grise
Appelée aussi Perdix perdix, la perdrix grise appartient à la famille des phasianidés, un groupe d’oiseaux galliformes. Son corps présente une silhouette arrondie avec une queue courte et des ailes également modestes. Elle a des yeux foncés ponctués de paupières inférieures rouges, et ses pattes ainsi que ses doigts sont jaunes. En période de reproduction, la couleur de sa tête devient orangée, tandis que son cou et la partie supérieure de son torse se parent de fines rayures alternant gris foncé et gris clair. Son dos affiche une teinte brun ocré, et ses flancs sont zébrés de nuances tannées et blanches. La perdrix adulte pèse généralement entre 350 et 400 grammes, pour une longueur situant entre 28 et 32 cm.
La signification des marques comme la Lorraine et le fer à cheval
Une méthode fiable pour distinguer le sexe de l’oiseau consiste à observer les plumes scapulaires, qui recouvrent le plumage au repos : chez la femelle, ces rayures forment une croix de Lorraine, tandis que chez le mâle, elles se présentent sous la forme de simples barres verticales. Une autre différence notable est la présence d’une tache « fer à cheval » : cette marque rouille, comportant deux barres transversales visibles sur la poitrine du mâle, est peu développée chez la femelle. Ces caractéristiques ne sont visibles qu’à partir de 17 semaines, lorsque la mue dévoile le plumage adulte.
La répartition géographique de la perdrix grise en Europe
La perdrix grise est présente dans une vaste zone eurasiatique, incluant notamment la majeure partie de l’Europe tempérée, même au-delà de l’Oural. Son habitat couvre le sud de la Suède, la Norvège, la Finlande, ainsi que certaines îles britanniques (sauf l’Irlande et le nord-ouest de l’Écosse). On peut également la retrouver dans le nord de l’Espagne, dans les Balkans (hors régions montagneuses). En France, elle habite principalement la moitié nord du pays ainsi que les zones de moyenne montagne en Auvergne et en Limousin.
Les habitats favorables de la perdrix
Ce oiseau préfère évoluer en terrains ouverts, notamment dans les champs de céréales ou les plaines cultivées avec des cultures comme la betterave ou la pomme de terre. Elle apprécie également les zones bocagères où les haies, bosquets ou broussailles offrent des cachettes naturelles. En revanche, elle évite les forêts denses, les milieux trop humides ou trop herbacés. La perdrix grise peut également fréquenter des zones montagneuses jusqu’à 2 500 mètres d’altitude, pour redescendre en hiver.
La perdrix, un animal grégaire et discret
Ce membre de la famille des galliformes a une tendance à rester près du sol, cependant elle privilégie souvent la course pour se mettre à l’abri plutôt que le vol. Active principalement à l’aube et au crépuscule, elle se nourrit d’herbes, de fruits, de baies, de bourgeons, de graines mais aussi d’insectes et de vers de terre. Au-delà de la période de reproduction, elle se rassemble en petits groupes, souvent soudés pour leur sécurité. Pendant la saison froide ou en période de danger, elle forme des bandes plus ou moins importantes, comprenant adultes et jeunes. Bien que sédentaire, elle peut effectuer de courtes migrations pour fuir des conditions météorologiques défavorables. Lorsqu’elle vole, son vol léger et rapide consiste en des battements bruyants entrecoupés de phases de glisse.
Un régime alimentaire varié, végétal et animal
Les adultes adaptent leur nourriture en fonction de la saison : ce sont des omnivores. Leur menu se compose de feuilles, de fruits, de baies, de graines, mais aussi d’un grand nombre d’insectes tels que les chenilles, les coléoptères ou encore les araignées. En automne, ils accumulent des réserves pour l’hiver. Les jeunes, quant à eux, se nourrissent principalement d’insectes durant leurs premières semaines, leur permettant de croître rapidement, puis ils apprennent à rechercher ces ressources par eux-mêmes avec l’aide de leurs parents.
La perdrix, une mère attentive et protectrice
Formant un couple monogame chaque hiver, la perdrix engage ses démonstrations nuptiales avec des comportements bien précis : le mâle exhibe ses rayures colorées, déploie sa queue et dépose ses ailes à terre. Les partenaires se donnent également des gestes de tendresse en se frottant mutuellement le cou ou la face. La femelle construit son nid à même le sol dans un endroit discret, en utilisant la végétation environnante. Au mois de mai, elle pond jusqu’à une vingtaine d’œufs, qu’elle couve durant environ trois semaines. Très protectrice, elle reste souvent au nid, ne s’éloignant que pour défendre sa progéniture, tandis que le mâle veille à proximité.
La croissance rapide des poussins
Nés autour de la mi-juin, les poussins sont nidifuges, c’est-à-dire qu’ils laissent le nid quelques heures après leur naissance. Ils suivent leurs parents pour se nourrir et apprendre à s’abriter. Capables de petits vols vers l’âge de 10 à 12 jours, ils atteignent une autonomie complète en 16 à 20 jours. La première période de leur vie est cruciale, car nombreux d’entre eux succombent à leurs prédateurs, maladies ou pratiques agricoles comme l’emploi de pesticides, ou en ingérant des insecticides toxiques.
La perdrix, une proie constante
Quelle que soit sa phase de vie, de l’œuf au poussin ou à l’adulte, la perdrix fait face à de nombreux prédateurs : mammifères (renards, fouines, chats sauvages, hérissons, rats, chiens errants), ainsi que des rapaces (busard Saint-Martin, épervier d’Europe) ou encore des corvidés comme la corneille noire et la pie bavarde, qui s’attaquent aux œufs ou aux jeunes. Les prédateurs terrestres chassent en utilisant l’odorat la nuit, tandis que les oiseaux de proie repèrent leur cible en altitude et en plein jour, grâce à leur vue perçante. Ces nombreux dangers contribuent à réguler la population de la perdrix.
Une population en stabilité
Actuellement, la perdrix grise n’est pas une espèce menacée d’extinction. Après une chute de ses effectifs suite à la Seconde Guerre mondiale, ses populations européennes se sont stabilisées, atteignant aujourd’hui des niveaux significatifs. Elle bénéficie donc du statut de « préoccupation mineure » selon les évaluations de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La chasse à la perdrix est autorisée dans toute la France, encadrée par des quotas et un nombre limité de jours de chasse, afin de préserver cet équilibre.
Crédit photo : Marek Szczepanek