De petite taille, comparable à celle d’un moineau, la Linotte mélodieuse présente un chant distinctif qui la rend facilement identifiable dans nos jardins. Sa reconnaissance est-elle à votre portée ?
La place de la Linotte mélodieuse au sein des oiseaux Fringillidés
La Linotte mélodieuse appartient à la famille des Fringillidés, souvent désignés sous le nom de fringilles. Cette groupe rassemble un grand nombre de passereaux répartis en une cinquantaine de genres, totalisant près de 220 espèces différentes. La Linotte constitue un genre à part entière, comprenant quatre espèces distinctes, et évolue aux côtés de genres tels que ceux des Bouvreuils, des Chardonnerets, des Pinsons, des Serins, des Tarins et des Verdiers.
Son mode de vol typique consiste en de rapides battements d’ailes suivis de pauses brèves avec ses ailes repliées, une succession qui définit la façon dont ces oiseaux évoluent dans l’air.
Bien qu’elle puisse prêter à confusion avec le Sizerin flammé, la Linotte mélodieuse chasse principalement sa nourriture en s’élevant un peu plus haut dans les feuillages que cette espèce, notamment dans la zone foliaire des arbres.
Origine du nom de la Linotte mélodieuse
En anglais, cette espèce est appelée “Common Linnet”, ce qui traduit sa présence significative parmi ses congénères. Son classification scientifique repose sur le genre Linaria, avec la dénomination complète Linaria cannabina.
Chacun de ces noms offre un regard différent sur cet oiseau :
- La version anglaise souligne la fréquence de l’espèce, en étant la plus représentée de ses proches collègues,
- Le nom français met en avant la richesse de son chant,
- Le nom scientifique insiste sur ses préférences alimentaires, notamment ses graines.
La beauté de la mélodie chantée par la Linotte mélodieuse la distingue nettement. Son chant, loin d’être monotone, combine une succession complexe de notes variées, parfois rapides, parfois plus disjointes. Le chant du Chardonneret sauvage est parfois confondu avec celui de la linotte, mais il apparaît généralement plus volubile et virtuose, alors que celui de la linotte semble plutôt posé et régulier. On entend surtout cette dernière durant la période précédant la mise en couvée.
Description de la Linotte mélodieuse
Son poids oscille généralement entre 15 et 20 grammes. Son corps mesure environ 13 centimètres, avec une envergure variant entre 21 et 25 centimètres.
La parure du mâle, en période de reproduction, est vivement colorée. Avec l’usure du plumage au fil des saisons, ses couleurs vives deviennent plus discrètes, laissant apparaître des teintes plus sobres.
La poitrine du mâle est d’un rouge profond, souvent divisée par une ligne claire qui se fond dans le blanc du ventre. Sa tête, grisâtre, possède toutefois quelques plumes rouges sur le sommet. Deux petites zones plus pâles se situent au-dessus et sous chaque œil.
Son corps et ses ailes sont d’un brun chaud, avec des plumes primaires et des rectrices largement marquées de blanc. Les flancs sont plus clairs, et les sous-caudales, ainsi que le dessous des ailes et de la queue, sont blanches. Son bec est gris, avec une pointe plus foncée.
La femelle, quant à elle, affiche un plumage beaucoup plus discret, sans rouge. Son costume est une alternance de gris, brun, noir et blanc. Les jeunes ressemblent en grande partie à la femelle, mais avec un contraste plus marqué dans leurs teintes.
alimentation de la Linotte mélodieuse
La Linotte mélodieuse se nourrit principalement de graines de petite à moyenne taille, évitant notamment celles de tournesol mûres qui sont trop grosses. Son alimentation est variée : elle consomme des baies présentes dans les arbustes, mais privilégie surtout les plantes herbacées comme celles de la famille des polygonacées ou des astéracées. Son nom est lié aux graines de lin, qu’elle consomme fréquemment, en plus d’être souvent aperçue dans des champs de chanvre, d’où le nom scientifique Cannabina. La recherche de nourriture varie selon la saison : en été, elle cherche dans la canopée, tandis qu’en hiver, elle fouille le sol pour dénicher ses repas.
reproduction de la Linotte mélodieuse
Ceux qui forment un couple pour la saison ont tendance à évoluer ensemble vers des points d’eau et des lieux d’alimentation avant de bâtir leur nid.
La territorialité se manifeste par le chant du mâle, tandis que la femelle se charge de l’édification du nid. Le site choisi est souvent bas, ce qui peut le rendre vulnérable aux prédateurs, d’où l’expression populaire “avoir une tête de linotte” pour désigner une personne distraite ou peu attentive. Toutefois, le nid étant placé dans des arbustes épineux comme le prunellier ou la ronce, cela limite le risque d’attaque.
Les pertes lors de la saison sont fréquentes, mais la fertilité permet au couple de produire généralement deux nichées, voire trois si les conditions sont favorables. Chaque nichée comprend entre 4 et 6 œufs, généralement pâles ou bleutés, souvent tachés. La femelle construit un nouveau nid pour chaque couvée.
Le nid est élaboré avec des brindilles, des racines, des fibres végétales et de la mousse, tandis que l’intérieur est douillet, garni de laine ou de plumes. Le mâle participe à la construction, en encourageant la femelle par ses chants. La femelle couve seule durant une douzaine de jours, et les jeunes, alimentés par les deux parents, restent au nid environ deux semaines, leur régime passant rapidement de larves et graines d’insectes à une alimentation exclusivement granivore. Après leur envol, la femelle se remet rapidement à couver, laissant souvent le mâle s’occuper encore quelque temps des jeunes.
À la fin de la saison d’amour, vers la fin août, les Linottes mélodieuses rassemblent en groupes plusieurs dizaines d’individus.
Presence de la Linotte mélodieuse en France
Leur habitat privilégié comprend différents types de milieux ouverts à semi-ouverts. La condition clé pour leur installation reste la présence d’arbustes pour la nidification et la recherche de nourriture. Bien qu’on les rencontre principalement dans les plaines, elles vivent également en altitude, jusqu’à plus de 2000 mètres dans les Alpes.
Il s’agit d’une espèce partiellement migratrice : leur présence dans une région dépend de la disponibilité des ressources alimentaires. Lorsqu’un enneigement limite leur approvisionnement, elles migrent vers des zones plus accessibles.
Dans l’Hexagone, ces oiseaux peuvent être observés tout au long de l’année. Une partie des populations, notamment dans le Nord, le Centre et l’Ouest, migre vers le sud ou vers l’Espagne à l’approche de l’hiver. Leur départ se produit généralement entre octobre et novembre, avec un retour progressif au printemps, entre avril et mai.
Si vous apercevez des Linottes mélodieuses près de chez vous, il est conseillé d’éviter de tailler les haies entre avril et mi-septembre afin de ne pas perturber leur cycle de reproduction.