Foulque macroule : un échassier noir au bec blanc à connaître

Accueil » Les animaux sauvages » Oiseaux » Foulque macroule : un échassier noir au bec blanc à connaître

Les grands groupements de foulques visibles sur les étendues d’eau attirent naturellement l’attention. Ces oiseaux noirs, reconnaissables à leur bec blanc, ne cherchent pas à se dissimuler et sont très bruyants lorsqu’ils se rassemblent. Il s’agit d’une espèce d’oiseaux aquatiques facilement observable, souvent en grands rassemblements, qui ne passent pas inaperçus.

Profil de la foulque macroule

La foulque macroule (Fulica atra), communément nommée judelle, appartient à la famille des rallidés et à l’ordre des gruiformes. Elle se divise en plusieurs sous-espèces :

  • Fulica atra lugubris et Fulica atra novaeguineae en Nouvelle-Guinée ;
  • Fulica atra australis en Australie, en Tasmanie et en Nouvelle-Zélande.

Sa taille moyenne est d’environ 39 cm, avec une envergure comprise entre 70 et 80 cm, et son poids oscille entre 575 et 800 grammes.

Caractéristiques et description de la foulque

Ressemblant à une poule d’eau par sa silhouette, la foulque se distingue par un bec et une plaque frontale d’un blanc frappant, qui peut prendre une teinte rose chez les adultes en période de reproduction. La tête est entièrement noire, tandis que le plumage global affiche une couleur gris anthracite très sombre. Son corps est robuste, doté d’ailes courtes et arrondies, et de pattes de couleur gris-vert avec des tarses et des pieds gris clair agrémentés de bandes jaunes et de touches de rouge orangé vers le talon.

Spécificités distinctives de la foulque

Contrairement à la majorité des membres de sa famille, la foulque macroule est dotée d’aptitudes exceptionnelles en plongée, grâce à des expansions latérales de ses doigts ressemblant à des lobes ou des plumes. Ces longues orteils indépendants facilitent ses déplacements aquatiques en lui permettant de propulser efficacement après un saut. Adaptée aux habitats marécageux, cette particularité lui permet aussi d’évoluer rapidement dans des eaux épaisses tout en évitant les prédateurs.

Répartition géographique de l’espèce

La foulque macroule se rencontre sur plusieurs continents : en Europe, en Afrique du Nord, en Asie centrale et méridionale, ainsi qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les populations du nord de l’Europe migrent durant l’hiver vers des régions plus chaudes, notamment le bassin méditerranéen, le nord de l’Afrique jusqu’au Sahara, ou encore le sud de l’Asie. En France, la majorité des oiseaux migrent vers le sud, vers la péninsule ibérique, laissant la place aux hivernants venus du nord pour occuper ces zones humides en saison froide. Parmi les sites majeurs pour l’hivernage, on trouve la Camargue et le lac du Bourget en Savoie.

Types de milieux où elle évolue

La foulque macroule privilégie autant que possible les environnements aquatiques variés : lacs, étangs, cours d’eau, mares, ainsi que ces eaux peu profondes ou fortement végétalisées. Elle fréquente aussi des eaux salines ou saumâtres comme les lagunes, les estuaires, les ports ou les baies maritimes. Son habitat préféré est généralement composé de zones peu profondes riches en végétation immergée ou bordée de végétation rivulaire. Bien qu’elle puisse revenir sur la terre ferme pour se reposer ou se nourrir, elle reste proche de l’eau, surtout en période de reproduction, où elle cherche des endroits calmes et bien végétalisés pour ses nichées.

Régimes alimentaires

Son alimentation est essentiellement végétarienne lors de la belle saison, où elle consomme principalement des plantes immergées ou émergentes. Elle pêche en surface ou en plongée sous l’eau, atteignant parfois plus de 2 mètres pour récupérer des algues, comme des characées, des potamots, des myriophylles ou des renoncules. En dehors de la saison de reproduction, sa diète devient plus variée, intégrant insectes, larves, vers, œufs de poissons ou d’oiseaux aquatiques, ainsi que mollusques terrestres ou aquatiques, notamment des limaces ou des moules zébrées. En hiver, elle se rassemble en groupes dans les prairies humides avoisinantes pour y fouiller herbes et invertébrés.

Comportement et habitudes sociales

En dehors de la période de reproduction, la foulque macroule adopte un comportement très social et grégaire. On la voit souvent former des rassemblements massifs, parfois en milliers, sur les eaux stagnantes ou en mouvement. Blindée de vigilance, elle n’hésite pas à se montrer bruyante et à alerter ses congénères en cas de danger à travers un cri strident. Durant la saison des amours, le mâle devient très territorial : il marque son territoire avec des vocalises assertives et n’hésite pas à chasser tout intrus qui s’approche.

Mode de reproduction

La période de reproduction en Europe s’étend généralement de mars à juillet, avec la possibilité de deux pontes par saison. Le nid, construit dans une végétation flottante ou peu profonde, consiste en un amas de plantes locales comme des tiges, des feuilles, des roseaux ou des herbes. La femelle y dépose entre 5 et 10 œufs beige clair tachés de brun, qui seront couvés alternativement par les deux adultes durant un peu plus de trois semaines. À leur éclosion, les jeunes sont nourris par les parents et peuvent commencer à chercher leur propre nourriture après un mois. Bien qu’ils puissent s’envoler à partir de deux mois, ils restent souvent avec leur famille longtemps, aidant même à nourrir une éventuelle deuxième nichée.

état de conservation

La foulque macroule jouit d’une large distribution et est généralement considérée comme une espèce commune. Évaluée comme étant en préoccupation mineure par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), elle n’est pas aujourd’hui classée comme menacée. Sa résilience s’explique par sa capacité à s’adapter à divers environnements, y compris les zones urbanisées et les nouveaux habitats créés par l’homme. En France, cette espèce fait l’objet d’une chasse réglementée. Sa longévité moyenne se situe entre 15 et 18 ans dans la nature.