Le faucon pèlerin, doté d’une silhouette compacte, est reconnu comme l’un des plus rapides des oiseaux de proie, surtout lorsqu’il est en plongée. Son habitat naturel privilégie les zones escarpées où il peut facilement se percher, avant de s’élancer dans les airs pour capturer ses proies avec précision. C’est un rapace au vol impressionnant, capable de surprendre par sa vitesse et sa précision.
Profil du faucon pèlerin
Appartenant à la famille des falconidés, le faucon pèlerin — ou Falco peregrinus — fait partie des oiseaux diurnes de taille petite à moyenne, comprenant aussi des espèces comme les caracaras. Le nom “falcon” provient du mot latin “falx”, qui désigne une faux, en référence à la forme de ses ailes effilées et arquées. Chasseur de renom mondial, ce rapace se décline en 22 sous-espèces réparties sur tous les continents, sauf l’Antarctique.
Son visage, une signature distinctive
Le faucon pèlerin possède une silhouette robuste et une tête d’un noir profond, ronde, qui contraste avec sa carrure. Sur ses joues, une large tache sombre, appelée simplement “moustache”, est présente dans toutes ses variantes. Son bec, court et crochu, est doté d’une excroissance particulière qui lui permet de trancher la colonne vertébrale de ses proies avec précision. Les parties du bec, de la circonvolution oculaire et des pattes arborent une couleur jaune.
différence entre mâle et femelle
La femelle, mesurant entre 46 et 54 cm, est nettement plus grande que le mâle, avec une envergure pouvant atteindre 113 cm. Leur plumage se distingue par de légères nuances : le mâle affiche des tons gris clairs, parfois bleutés, avec une gorge blanche ou peu marquée. La femelle, quant à elle, a une robe plus sombre, tirant vers l’anthracite, parsemée de taches noires sur la gorge. Les jeunes ont tendance à arborer un plumage brun ardoisé sur le dessus, avec des faces inférieures tachetées durant leur première année.
Présence fréquente en France
Ce rapace est partout dans le monde, à l’exception des régions situées en Antarctique. En Europe, en Asie, en Afrique, en Australie, ainsi qu’en Amérique du Nord et du Sud, il fréquente divers îlots et archipels en Océanie. En France, il occupe une vaste zone allant des Ardennes au Pays basque, comprenant les Pyrénées, les Alpes, le Massif central, ainsi que des régions comme le Lot, la Dordogne et la Bourgogne, notamment le Jura. Il peut aussi être observé dans le sud, jusqu’en Corse, ainsi que sur le littoral normand et breton.
Les préférences d’habitat
Pour s’établir, le faucon pèlerin privilégie des sites escarpés, comme des falaises ou des corniches, propices à la nidification, ainsi qu’une abondance de proies. Il s’adapte à différents environnements ouverts, que ce soit en bord de mer ou en montagne, pouvant atteindre 2 000 mètres d’altitude dans les Alpes du Nord. En hiver, il fréquente également les plaines, attiré par des rassemblements d’oiseaux, sa principale source de nourriture.
Un appétit d’acier
Son régime alimentaire est très varié selon la saison et la région. Grâce à son point de vue stratégique depuis les falaises, il peut repérer rapidement ses cibles en vol. Principalement carnivore d’oiseaux, il chasse en utilisant la technique d’affût, posté en hauteur avant de plonger à grande vitesse pour attraper ses proies. Il cible surtout des oiseaux de petite et moyenne taille tels que mésanges, geais, pigeons, étourneaux, etc. Lorsqu’il ne parvient pas à capturer sa victime dans le vol, il peut la heurter avec force pour la faire tomber au sol et la terminer avec ses serres. Son alimentation peut aussi inclure quelques insectes ou petites chauves-souris.
Le lieu de nidification
Au printemps, le mâle adopte un comportement de parade en réalisant des spectacles aériens et en émettant des cris distinctifs pour attirer sa partenaire. Lors du vol nuptial, les partenaires évoluent en cercles au-dessus du site de nidification, avec des déplacements en piqué à plus de 350 km/h, simulant parfois des attaques en plongée. La femelle, lors de ces échanges, peut se retourner sur le dos, permettant au couple de toucher ses serres ou ses plumes. La décision de nidifier est souvent prise dans une cavité naturelle située en hauteur sur une falaise, puisque ces oiseaux construisent leur nid directement sur le sol, dans ces cavités, renforçant la défense contre d’éventuelles intrusions.
La reproduction et la croissance des jeunes
Au début du printemps, la femelle pond généralement deux à trois œufs. Ils sont incubés alternativement par les deux parents pendant environ un mois. Les oisillons, recouverts d’un duvet blanc crème, restent au nid durant leur période d’apprentissage du vol et de la chasse, estimée à deux mois. Lorsqu’ils deviennent plus autonomes face à la baisse d’approvisionnement, ils quittent le site pour chercher leur propre territoire. La survie des jeunes est particulièrement fragile durant leurs deux premières années, avec une mortalité pouvant atteindre 50 %, principalement due à la difficulté de se nourrir ou à la prédateurs.
Des prédateurs parmi les rapaces et autres
Les principaux prédateurs du faucon pèlerin, notamment ses œufs, oisillons et jeunes, sont d’autres grands rapaces comme les aigles ou le faucon gerfaut, mais aussi des espèces comme le hibou grand-duc. Dans certains contextes, il peut aussi être la proie de mammifères comme le raton laveur, le renard ou le vison, ainsi que de certains corvidés. Au cours des années 1960, l’utilisation massive de pesticides en agriculture a fortement réduit ses populations à l’échelle mondiale. Cependant, grâce à la mise en place de protections légales, notamment en Europe avec la Convention de Berne, puis à une meilleure gestion des traitements phytosanitaires, sa population a connu un redémarrage. La durée de vie moyenne à l’état sauvage est d’environ 13 ans, pouvant atteindre 20 ans en captivité.