Différences entre la palombe et le pigeon

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Dans la vie de tous les jours, on emploie souvent le terme “pigeon” pour parler de toutes les espèces appartenant au genre Columba. Selon une classification de 2012 du Congrès ornithologique international, ce groupe comprend 33 variétés différentes. La palombe, dont le nom scientifique est Columba palumbus, en fait partie. Elle est aussi connue sous le nom de “pigeon ramier”.

Différences visuelles entre la palombe et le pigeon biset

La palombe, aussi appelée pigeon ramier, se distingue par sa taille parmi les pigeons européens, étant aussi le plus répandu. Son poids varie généralement entre 460 et 570 grammes, avec une longueur qui atteint environ 40 à 42 cm. Son aspect se caractérise par des plumes blanches formant deux plaques situées de chaque côté à la base de son cou, accompagnées de teintes roses, pourpres, vert clair et vert foncé à reflets irisés. Son envergure oscille entre 75 et 80 cm.

En vol, cette espèce est facilement identifiable grâce à la bande blanche située sur la partie supérieure de chaque aile, en plein centre. Lorsqu’elle est posée et que ses ailes sont repliées, cette ligne paraît plus fine et se situe de chaque côté de la poitrine. Seules les adultes possèdent ces plumes blanches, tandis que les jeunes, appelés juvenile, sont majoritairement gris.

Le bec de la palombe affiche une teinte rose pourpre à la base, s’éclaircissant en jaune vers l’extrémité. Les mâles et les femelles se ressemblent beaucoup, mais seul un spécialiste peut distinguer une petite différence : chez le mâle, les taches blanches du cou sont un peu plus prononcées et sa poitrine est légèrement plus colorée que celle de la femelle.

Le pigeon biset, quant à lui, est le plus couramment rencontré en milieu urbain, que ce soit en ville ou dans les villages. Son poids se situe généralement entre 238 et 380 grammes, bien que certains individus bien nourris puissent être plus lourds. Sa taille varie de 29 à 37 cm. Son corps trapu et ses ailes fines donnent un aspect compact. Son envergure atteint une fourchette de 62 à 72 cm. Son plumage affiche une teinte gris-bleu soutenu, avec des nuances vertes et violacées au niveau du cou. Deux lignes noires nettes ornent ses ailes, et il se distingue par ses plumes blanches sur le croupion.

Autres différences notables entre la palombe et le pigeon biset

En termes d’alimentation, la palombe privilégie les feuilles, bourgeons, jeunes pousses, graines, fruits, mais peut aussi consommer occasionnellement des mollusques et des escargots. Elle peut ingérer des éléments végétaux de taille importante, comme un gland ou une cerise. De son côté, le pigeon biset a un régime similaire, mais mange préférentiellement des aliments moins volumineux. En milieu citadin, il se contente souvent de miettes ou de graines trouvées dans l’environnement.

La distinction la plus importante entre ces deux oiseaux réside dans leur lieu de nidification.

La palombe préfère bâtir son nid dans les arbres, en créant une plate-forme peu profonde d’environ 20 cm de diamètre. On peut la repérer dans des jardinières, sur le rebord d’une fenêtre, ou même au sol, dissimulée dans une végétation dense. Son nid, constitué de brindilles espacées, est généralement placé dans un environnement arboré ou végétalisé dense.

Le pigeon biset choisit plutôt des endroits comme des crevasses, des fissures rocheuses ou des cavités d’arbres pour y établir son nid. Lorsqu’il n’est pas à proximité d’un milieu naturel, il peut aussi faire son nid dans des trous ou des structures artificielles, utilisant du bois, des racines sèches, de l’herbe ou même des algues si proche de la mer.

Chez les deux espèces, la saison de reproduction débute généralement entre février et mars. La période de incubation et de soins aux jeunes s’étale sur environ sept mois, permettant aux couples de produire plusieurs nichées par année, jusqu’à trois si les conditions le permettent.

La présence des pigeons à Paris

Dans la capitale française, il est courant d’observer trois types d’oiseaux issus de la famille des pigeons : le pigeon biset, la palombe et le pigeon colombin. Le dernier, le plus petit, mesure en moyenne 31 cm et pèse entre 250 et 350 grammes. Bien que la confusion entre eux soit possible si l’on ne prête pas attention à certains détails, la couleur de leurs iris est un critère fiable :

  • La palombe possède un iris jaune pâle,
  • Le pigeon biset a une irisation orangée ou rougeâtre,
  • Le pigeon colombin affiche une pupille brun foncé.

Le pigeon colombin, discret, préfère se percher en hauteur, souvent sur les toits ou les antennes, et niche dans des cavités naturelles comme celles offertes par les arbres.

Les pigeons sont souvent au centre de discussions, entre ceux qui les apprécient et ceux qui les trouvent envahissants. Même si vous ne les avez probablement jamais vus faire l’objet d’une verbalisation pour nourriture illégale, sachez que cette pratique est interdite par la loi. Une infraction peut entraîner une amende d’environ 68 euros. En effet, les pigeons sont parfaitement capables de se nourrir seuls, et leur présence dans la ville a augmenté avec leur alimentation par l’homme. Leur régime omnivore inclut souvent des déchets, ce qui les conduit à s’installer dans des zones où ils trouvent facilement de quoi manger. Cependant, cette dépendance peut aggraver leurs conditions sanitaires et leur prolifération (voir le dossier : comment faire fuir les pigeons ?).

Les déjections de ces oiseaux peuvent représenter jusqu’à 12 kg par an et par individu, et leurs excréments acides endommagent la pierre des bâtiments. De plus, la présence de cadavres, de nids ou de plumes peut bloquer les conduits d’eau et les gouttières. Pour contrôler leur population, neuf pigeonniers sont gardés à Paris, bien qu’ils ne regroupent qu’environ 1 000 pigeons, soit environ 5 % de la population totale de la ville. D’autres pigeonniers seront éventuellement aménagés dans certains arrondissements sous l’impulsion des autorités municipales pour réguler leur nombre.

La colombophilie, l’art des pigeons voyageurs

Bien que leur rôle dans nos sociétés ait diminué, les pigeons continuent à être associés à des activités spécifiques. Par exemple, l’armée française maintient un pigeonnier militaire au Mont Valérien. Par ailleurs, environ 12 000 passionnés en France pratiquent la colombophilie, c’est-à-dire l’élevage et la compétition avec des pigeons voyageurs. Cette discipline, inscrite au patrimoine culturel immatériel français depuis 2012, représente un héritage précieux.

Les pigeons voyageurs utilisés pour cette activité sont principalement des pigeons bisets. Des concours réguliers permettent à certains de se distinguer, avec des récompenses financières importantes. En 2013, un pigeon champion a été vendu aux enchères pour plus de 300 000 euros.