Les membres du genre Corvus appartiennent à la grande famille des corvidés, regroupant environ cinquante espèces souvent désignées par des noms tels que corbeau, corneille ou choucas. La plupart arborent un plumage noir, ce qui complique parfois leur distinction à l’œil nu.
Les trois principales espèces fréquemment confondues en France
Dans leur aire de répartition, il arrive fréquemment que l’on confonde le Corbeau freux, le Grand Corbeau et la Corneille noire. Lorsqu’on observe un de ces oiseaux sans en connaître l’espèce, on a tendance à les qualifier globalement de “corbeau”. Voici quelques éléments pour vous aider à différencier ces animaux.
Durant les périodes de nidification, les Corneilles noires, les Corbeaux freux, les choucas et les grands corbeaux se mêlent souvent, rendant l’identification plus complexe. C’est également au moment où ils cherchent leur nourriture dans les déchets que leurs différences se perçoivent le mieux.
La Corneille noire
La Corneille noire (Corvus corone) se caractérise par un plumage uni, noir brillant, comprenant ses pattes, son bec et ses yeux. Chez les jeunes, l’œil est gris durant plusieurs mois. Avec l’âge, leur plumage devient parfois plus terne, avec des tonalités brunes. Son bec, par rapport à celui des autres corvidés, est relativement court.
Elle ne pratique pas le vol plané, préférant un déplacement actif en battant vigoureusement ses ailes. Bien que ses ailes soient larges, sa sédentarité semble avoir réduit cette capacité de glisse. Au sol, elle opte pour un saut pour avancer, contrairement aux corbeaux qui marchent.
La Corneille noire est la plus bruyante des corvidés. Son cri, long et puissant, évoque souvent un “raaaah”, donnant l’impression d’une colère ou d’une agitation.
Le Corbeau freux
De taille comparable à celle de la Corneille noire, le Corbeau freux (Corvus frugilegus) possède un bec gris avec une zone de peau nue de couleur claire à sa base. Sa tête se distingue par une forme plus anguleuse et un front plus marqué, forme qui s’atténue en vol où son corps adopte une silhouette fuselée et élancée.
Son plumage est plus lâche et semble parfois ébouriffé, tandis que sa queue longue et en forme de coin dépasse souvent la position de repos des ailes. Son cri est un peu plus court et plus aigu que celui de la Corneille.
En vol, il est facilement repérable grâce à sa capacité à planer, contrairement à la Corneille noire, qui ne plane pas.
Le grand corbeau
Le Grand Corbeau (Corvus corax) est la plus imposante des espèces, avec un bec puissant qui paraît proportionnellement plus petit à sa tête. Sa queue longue en forme de coin, comme pour les autres grands corvidés, est visible lorsqu’il vole en position stationnaire. Son envergure dépasse largement celle du Corbeau freux, atteignant de 115 à 160 cm contre 81 à 94 cm.
Grâce à sa taille et à la portée de ses ailes, il peut atteindre de très grands altitudes et effectuer des cercles aériens. Présent dans de nombreux mythes, le rôle sacré qu’il occupait chez les Celtes est encore visible aujourd’hui dans des sites comme la Tour de Londres, où une troupe de corbeaux est entretenue en permanence. Selon une ancienne croyance, la disparition des corbeaux aurait des conséquences catastrophiques pour la monarchie britannique, mais cette tradition a été maintenue principalement depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les capacités cognitives des corvidés
Les corvidés sont réputés pour leur intelligence remarquable, notamment le corbeau, considéré comme l’un des oiseaux les plus intelligents.
Une étude menée en 2017 en Suède a montré que les grands corbeaux peuvent prévoir des situations et prendre des décisions pour obtenir une récompense future, une compétence qui, jusqu’alors, était réservée aux grands singes et à l’être humain.
Les corneilles noires ne sont pas en reste en termes d’intelligence. Si elles sont apprivoisées jeunes, elles peuvent révéler un comportement joueur et curieux. Attention cependant à leur attirance pour le regard : elles peuvent devenir problématiques si elles s’attachent à vos yeux ou à votre visage.