Bergeronnette des ruisseaux : l’oiseau au ventre jaune et au comportement distinctif

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Comme son nom l’indique, la bergeronnette des ruisseaux fréquente principalement les zones proches des eaux courantes qui bougent rapidement. Ce petit passereau arborant un plumage discret se démarque par un ventre d’un jaune vif. Lorsqu’il se nourrit, il adopte une posture caractéristique en secouant régulièrement sa queue, un comportement que l’on peut facilement repérer.

Fiche d’identité de la bergeronnette des ruisseaux

Ce volatile, scientifiquement désigné sous le nom de Motacilla cinerea, aime évoluer dans des milieux ouverts en herbes hautes, souvent en proximité immédiate d’un plan d’eau. Il appartient à la famille des Motacillidés, regroupant de petits à moyens oiseaux caractérisés par une silhouette mince, une queue longue, des pattes élancées et des doigts dotés de larges ongles. On distingue généralement trois sous-espèces de bergeronnettes des ruisseaux :

– Motacilla cinerea cinerea, présente dans les Îles Canaries, en Europe, en Afrique du Nord, ainsi qu’en Sibérie jusqu’au Japon ;

– Motacilla cinerea patriciae, endémique des Açores ;

– Motacilla cinerea schmitzi, spécifique à Madère.

Description physique de la bergeronnette des ruisseaux

Ce passereau présente une différence marquée entre les sexes. En période nuptiale, le mâle se distingue par sa bavette noire qui tranche sur sa moustache et ses sourcils blancs fins. Son visage et son dos sont de teinte gris-cendre, alors que son ventre, tout comme son croupion, exhibe une couleur jaune éclatante. La femelle, durant cette période, ressemble au mâle, mais ne possède pas de bavette noire, et ne montre que quelques petites taches grisâtres. Ses pattes sont de coloration rosée. Lors de l’hiver, le mâle perd sa bavette, ce qui lui confère une apparence plus proche de celle de la femelle : les parties inférieures sont moins jaunes, sauf au niveau des sous-caudales, et ses flancs deviennent blanchâtres. La longueur moyenne de l’oiseau est d’environ 18 cm pour un poids d’environ 18 grammes.

Répartition géographique

La zone d’habitat de la bergeronnette des ruisseaux s’étend depuis les îles de l’Atlantique, telles que les Canaries, Madère et les Açores, jusqu’aux régions de la Sibérie, puis couvre toute l’Eurasie. En été, les populations présentes en Eurasie migrent vers le sud, en particulier près de la Mer Rouge, du Golfe persique, en Inde, ainsi qu’en Asie du Sud-Est et en Indonésie. En Europe du Nord, elles migrent généralement vers le sud du continent ou vers l’Afrique du Nord. Dans son habitat d’origine en Europe de l’Ouest, notamment en France, l’espèce n’est pas totalement migratrice, car elle se montre plutôt sédentaire, mais descend en altitude pour éviter les températures hivernales rigoureuses.

Type d’habitat privilégié

Ce passereau est étroitement lié à la proximité de l’eau, préférant les ruisseaux à courant vif, peu profonds, où il trouve à la fois sa nourriture et son lieu de nidification. Il fréquente des zones boisées, des campagnes ouvertes, ainsi que des régions montagneuses, pouvant atteindre 4000 mètres d’altitude dans l’Himalaya. Durant la période de reproduction, il peut aussi se retrouver en bordure de lacs ou de canaux, souvent pour construire son nid dans une crevasse, un trou ou tout autre espace végétal, ou encore entre des rochers ou des racines. Hors période de reproduction, il fréquente une diversité d’habitats, allant des plaines aux côtes, en passant par les estuaires, les chemins forestiers, les zones agricoles et même les environnements urbains dès qu’une source d’eau est présente.

Comportement et habitudes

Ce passereau se caractérise par sa manière de se déplacer au bord de l’eau. Contrairement à l’attitude sautillante du moineau, il marche principalement. Lorsqu’il chasse au sol, il se déplace rapidement à l’aide de ses longues pattes, en agitant sa queue de haut en bas aussi souvent qu’il s’immobilise. Ce mouvement vertical est une marque distinctive de son allure, lui ayant autrefois valu le surnom de « hoche-queue ». En hiver, il forme souvent de petits groupes pour dormir ensemble. En période de reproduction, le mâle défend vigoureusement son territoire avec un chant clair, en volant pour montrer son dynamisme, et en exhibant ses plumes jaunes pour impressionner ses rivaux ou protéger son espace.

Alimentation

Son régime alimentaire est principalement constitué d’insectes aquatiques et de leurs larves, qu’il capture sur les rives. Il consomme aussi des crustacés macro-invertébrés, de petits mollusques et, parfois, des têtards présents dans l’eau. La bergeronnette chasse en marchant, courant ou en volant sur de courtes distances, en utilisant un perchoir pour repérer ses proies. Elle ne rechigne pas non plus à ingurgiter des insectes terrestres comme les scarabées, orthoptères ou araignées.

Reproduction

Dans la partie ouest de l’Europe, la période de nidification s’étend généralement de fin mars ou début avril jusqu’en août, avec la possibilité de produire une ou deux autres nichées dans la saison. Une fois l’emplacement choisi, le couple construit un nid à partir de brindilles, d’herbe, de racines et de mousse, formant une plateforme avec une coupe centrale. La femelle y dépose 4 à 6 œufs, brillants, de couleur crème ornés de taches grises. Après une incubation de 11 à 13 jours, les jeunes sont nourris par les adultes pendant deux à trois semaines, puis prennent leur envol. Les parents peuvent refaire une nouvelle couvée après la première.

Protection et état de conservation

Actuellement, la bergeronnette des ruisseaux n’est pas considérée comme en danger. Sa capacité d’adaptation à divers environnements lui permet de maintenir une population stable et largement répartie. On a d’ailleurs observé une expansion de ses populations en Scandinavie, probablement en lien avec le réchauffement climatique. En France, cette espèce bénéficie d’une protection totale depuis 1981 : il est interdit de la chasser, de la tuer ou de capturer ses individus. De plus, la destruction de ses nids ou œufs est proscrite. En moyenne, sa durée de vie dépasse rarement quatre ans.