Bergeronnette à longue queue : un petit passereau discret mais identifiable

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Crédit photo : Derek Keats

L’unicité de la bergeronnette à longue queue réside dans son milieu de vie : elle se plaît autant dans les zones montagneuses, les forêts que près des plans d’eau. Pour l’apercevoir, il faut se rendre en Afrique subsaharienne où cette espèce se divise en plusieurs sous-espèces dispersées à travers de nombreux pays. Cet oiseau, généralement solitaire, développe une vie monogame et territoriale, tout en étant connu pour remuer constamment sa queue.

Qui est la bergeronnette à longue queue ?

Appartenant à l’ordre des passériformes et à la famille des motacillidés, la bergeronnette à longue queue, ou Motacilla clara, est un petit passereau de près de 20 cm, avec une masse d’environ 25 grammes. Ce groupe, comprenant une cinquantaine d’espèces, évolue généralement dans des milieux herbacés, souvent aux abords de plans d’eau. Le nom du genre, Motacilla, provient du latin « motare » qui signifie « remuer », en référence à son comportement constant d’agitation de la queue. On distingue actuellement trois sous-espèces, en fonction de leur zone géographique :

  • Motacilla clara clara : présente en Éthiopie ;
  • Motacilla clara chapini : répartie de Sierra Leone au Gabon, en RDC et en Ouganda occidental ;
  • Motacilla clara torrentium : couvrant l’est de l’Ouganda jusqu’au Kenya, au Rwanda, en Angola et en Afrique du Sud.

Comment reconnaître la bergeronnette à longue queue ?

Ce passereau se distingue par sa silhouette fine et élancée, ainsi que sa longue queue, qui dépasse parfois celle des autres espèces du même genre. Son plumage présente une face et des parties supérieures grises, tandis que son ventre est entièrement blanc, accentué par un large collier noir sur la poitrine. Les ailes sont noires, ornées de rémiges ternes largement bordées de blanc. Sa queue, bicolore, affiche une teinte noire centrale et un bord blanc à l’extérieur. La tête arbore un sourcil blanc étroit, renforcé par des lores noirs. Son bec fin, allongé, et ses pattes hautes sont noirs, et cette espèce ne montre pas de différences visibles entre mâles et femelles. Chez les jeunes, le plumage est plus sombre, moins contrasté, sans le collier noir caractéristique.

Où trouver la bergeronnette à longue queue ?

Originaire des régions subsahariennes, cette espèce possède une répartition éclatée. La sous-espèce clé, la forme nominale, évolue en Éthiopie montagneuse, alors que Motacilla clara chapini s’étend dans l’ouest et le centre de l’Afrique. La population la plus vaste, Motacilla clara torrentium, couvre une trentaine de pays allant du Congo jusqu’à l’Afrique australe. Naturellement, la bergeronnette à longue queue est sédentaire sur son territoire, mais certains individus peuvent effectuer de petits déplacements saisonniers, en particulier en Afrique de l’ouest.

Son habitat de prédilection

Ce passereau privilégie les environnements humides, souvent à des altitudes allant jusqu’à 2000 mètres. Il fréquente les forêts de montagne, les rives rocheuses des cours d’eau rapides, ainsi que les cascades et chutes d’eau où il n’a pas peur de se montrer. La marche le long des sentiers forestiers est une manière efficace de le repérer. On le croise aussi dans les plaines, notamment près de collines boisées ou de fourrés denses, toujours à proximité de cours d’eau courant fortement.

Que consomme la bergeronnette à longue queue ?

Ce petit oiseau est principalement insectivore, ciblant principalement les mouches et autres diptères. Son alimentation comprend divers insectes comme les larves, les éphémères, libellules, papillons et coléoptères. De temps en temps, il ingère aussi des limaces, de petits poissons ou des têtards. Sa chasse se déroule le long des rivages, dans le sable ou la terre humide, où elle saute d’un support à un autre, grimpe sur branches, patauge dans l’eau peu profonde, et attaque ses proies en vol. Sa capacité à capturer rapidement des insectes en voletant au-dessus de l’eau la rend très efficace, même si ses ailes courtes limitent ses déplacements longue distance.

Son mode de vie

Le cri de cette bergeronnette se rapproche d’un bourdonnement tsiiit, tandis que son chant mêle notes aiguës et trilles joyeuses. Très dynamique, elle ne cesse de bouger, remuant constamment sa queue. Elle ne forme pas de colonies ou de dortoirs, préférant de loin vivre en solitaire ou en couple. La vie en couple, souvent monogame et territorial, dure généralement toute une vie, chaque partenaire restant à ses côtés de façon fidèle.

La période de reproduction

Même si elle vit souvent en couple toute l’année, la saison des amours est marquée par une parade nuptiale colorée. Le mâle déploie sa queue en éventail, la baisse et la fait vibrer devant la femelle, tout en se déplaçant au sol. Des poursuites aériennes accompagnent aussi cette mise en scène. La reproduction varie selon la région : en Afrique australe, elle s’étale d’août à mai, avec un pic entre septembre et décembre, alors qu’en autres parties du continent, elle peut se produire dans une période différente, allant de janvier à novembre.

Où construisent-elles leur nid ?

Les bergeronnettes montent souvent leur nid dans des sites qu’elles fréquentent depuis plusieurs années. Elles préfèrent les endroits rocheux, dans des cavités naturelles ou artificielles, tels que des fissures sur une falaise, ou dans des structures comme un mur de barrage ou un pont. Elles peuvent aussi utiliser des végétaux accumulés ou des creux d’arbres situés près de l’eau. Les deux adultes participent à la construction ou à la réparation du nid, constitué d’une structure volumineuse tissée avec des herbes, mousse, racines, fibres végétales, feuilles, radicelles et poils, sur une base humidifiée puis séchée.

La reproduction et l’élevage des oisillons

Une fois la reproduction engagée, la femelle pond généralement entre 1 et 4 œufs. Les deux parents assurent l’incubation pendant environ deux semaines, en se relayant régulièrement. Après l’éclosion, ils nourrissent et couvent les petits, qui commencent à voler vers 14 jours, tout en restant sous la surveillance des adultes plusieurs semaines supplémentaires, jusqu’à un mois et demi.

La situation de la bergeronnette à longue queue face à la menace

Les principaux prédateurs incluent certains rapaces, mammifères carnivores et serpents. Malgré une certaine popularité sur son territoire, l’espèce n’est pas considérée comme en danger à une échelle globale et figure dans la catégorie « préoccupation mineure » de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Cependant, certaines populations locales subissent la pression de la dégradation de leur habitat, due à l’expansion humaine, à la déforestation et à la construction d’infrastructures comme des barrages. La pollution de l’eau constitue aussi une menace. Des mesures de protection ont été mises en place dans plusieurs pays ; par exemple, en Afrique du Sud, la bergeronnette bénéficie de lois de conservation, tout comme au Zimbabwe et en Zambie, où sa chasse et sa capture sont interdites. La durée de vie en liberté tourne autour de 4 à 5 ans.