Tenrec ecuadatus) est un petit mammifère qui ne vit que sur l’île de Madagascar. Active la nuit et généralement solitaire, sauf lors de la période de reproduction, cette créature insectivore a traditionnellement été chassée pour sa viande, qui était consommée dans plusieurs îles de l’océan Indien pour nourrir les populations locales. Mais quelles sont précisément ses caractéristiques ? Dans quels environnements peut-on le rencontrer ? Et comment se comporte-t-il au quotidien ?
Une espèce endémique exclusive de Madagascar
Le Tandraka, ou Tangue, représente l’unique espèce du genre Tenrec entièrement native à Madagascar. Toutefois, il fait partie d’une famille riche de plus d’une trentaine d’espèces réparties en plusieurs genres, faisant partie de la famille des Tenrecidae. Bien que son apparence évoque celle du hérisson européen (Erinaceus europaeus), il ne faut pas confondre ces deux mammifères : l’un appartient à la famille Erinaceidae, tandis que l’autre est dans celle des Tenrecidae.
Pour observer le Tandraka, il faut se rendre sur l’île de Madagascar, où il s’adapte à diverses zones tropicales et subtropicales. Que ce soit dans des forêts sèches ou humides, dans les plaines verdoyantes ou dans des zones de savane ou de garrigue, cet animal trouve son habitat. Sa prolifération lui permet aussi de coloniser des terrains cultivés, des jardins ruraux, voire des zones urbaines.
Ce mammifère a également été introduit dans plusieurs autres îles de l’océan Indien, comme les Seychelles, les Comores, Madagascar elle-même ainsi que l’île Maurice et La Réunion. Sur ces territoires, sa chair demeure appréciée, notamment dans la cuisine locale, où il est préparé en civet ou en carry.
Les clés pour reconnaître le Tangue
Plus grand parmi ses proches, le hérisson malgache peut mesurer entre 26 et 39 cm pour un poids oscillant entre 1 et 2 kilogrammes. Les adultes sont en partie couverts de longs poils, tandis que ses jeunes présentent davantage de piquants. Contrairement au hérisson européen, dont le corps est entièrement recouvert d’épines, le Tandraka possède principalement un pelage de poils longs, avec une crête de piquants érigés sur la nuque. La majorité de son corps arbore des tonalités brunes à grisâtres, avec un ventre pouvant aller d’un jaune pâle à un gris blanchâtre. Malgré ce que suggère son nom, ‘ecuadatus’, il possède une petite queue d’environ 1 à 1,5 cm. Ses pattes antérieures sont plus longues que ses postérieures et équipées de griffes acérées. Sa silhouette est compacte, similaire à celle du hérisson commun. Les jeunes, quant à eux, sont zébrés, leur offrant un camouflage avantageux, et sont souvent plus piquants que les adultes.
Son mode de vie et ses habitudes
Habitat et régime alimentaire
Le Tandraka est très adaptable et vit dans une variété de milieux sur les îles tropicales de l’océan Indien, allant des plaines jusqu’à des altitudes supérieures à 2000 mètres. Son activité principale se déroule la nuit, durant laquelle il se nourrit d’un éventail d’aliments : insectes, mollusques, graines, fruits, racines, et parfois même de petits vertébrés comme des batraciens ou de petites souris. Il utilise son museau fin et mobile pour explorer son environnement et détecter sa proie, en s’aidant de ses moustaches pour sonder les crevasses.
Cycle de reproduction
Les périodes de reproduction s’étendent d’octobre à novembre, avec une portée pouvant compter jusqu’à 30 petits, un record parmi les mammifères insectivores. La femelle, très prolifique, met bas entre décembre et janvier. Elle élève ses petits pendant plusieurs mois, généralement jusqu’à leur quarantième jour, après quoi ils restent avec elle pour continuer leur croissance. L’allaitement dure environ 25 jours. Ces mammifères, bien que solitaires, se réunissent parfois pour la reproduction. Les jeunes, une fois grands, suivent leur mère lors des recherches de nourriture, mimant le comportement de petits marcassins.
Hibernation et comportement saisonnier
En période de saison sèche, il arrive que plusieurs Tengrakas partagent le même abri souterrain, surtout durant l’hibernation. Durant cette période, leur habitat souterrain est hermétiquement fermé à l’aide de feuilles et de terre. Au reste de l’année, la femelle prépare son lieu de repos en y déposant une couche de feuilles. Lors de l’activité normale, l’animal peut agrandir son tunnel, atteignant parfois trois mètres de long et aménageant une seconde ouverture pour faciliter la sortie.
Comportement et interaction avec l’environnement
Ce mammifère discret et sauvage évite généralement tout contact avec ses congénères, sauf pour la reproduction. Quand il a des petits, ceux-ci les suivent souvent de manière compacte. La nuit, il devient difficile à repérer, car il préfère se dissimuler. Contrairement au hérisson européen, le Tangue ne se roule pas en boule pour se protéger. Lorsqu’il se sent menacé, il choisit la confrontation en faisant face à l’agresseur. Il répond par des cris perçants, accompagne ses grognements de piquants ou de poils hérissés, et n’hésite pas à sauter ou à mordre si nécessaire.
Introduit dans plusieurs îles de l’océan Indien à proximité de Madagascar, il y est souvent considéré comme une menace pour la biodiversité locale, car il détruit certaines espèces endémiques. Toutefois, il joue aussi un rôle bénéfique en gérant les populations d’insectes nuisibles, notamment en consommant les vers blancs qui envahissent les cultures de canne à sucre.
Très prisée pour sa chair, cette créature qui se déplace avec une démarche caractéristique a failli disparaître en raison du braconnage intensif, notamment sur l’île de La Réunion. Sa chasse, principalement nocturne et à l’aide de chiens, est aujourd’hui réglementée pour préserver l’espèce. En raison de sa possible porteur de leptospirose, il est conseillé de faire vacciner tout animal de compagnie lorsque l’on vit à proximité de ses territoires où il est présent.