Solutions efficaces pour repousser les ragondins

Accueil » Les animaux sauvages » Mammifères » Solutions efficaces pour repousser les ragondins

Les ragondins sont capables de creuser des galeries sous terre, ce qui fragilise considérablement les digues et entraîne une érosion accrue des terrains situés à proximité. Ce processus peut provoquer plusieurs problèmes, notamment l’augmentation des risques d’inondation dans les zones environnantes, ainsi que la déstabilisation des bases de ponts et de barrages. En plus de concurrencer la faune indigène et d’endommager les cultures agricoles, ces nouveaux arrivants peuvent également devenir porteurs de maladies transmissibles à l’humain et aux animaux domestiques. C’est pourquoi leur présence a été réglementée et leur classification comme espèce nuisible a été établie. Dans cet article, nous évoquons quatre stratégies légales et efficaces pour limiter l’impact des ragondins sur votre jardin, votre potager ou vos terres cultivées.

Qui sont ces rongeurs ?

Le ragondin, dont le nom scientifique est Myocastor coypus, est un gros animal semi-aquatique originaire d’Amérique du Sud. Bien qu’il ressemble au castor, il est généralement plus petit, avec une longueur allant de 40 à 60 cm, et possède une queue plus fine. Ses incisives orange vif, solides et en croissance continue, lui permettent de ronger bois et autres matériaux durs. La concentration de fer dans leur émail leur confère cette teinte distinctive. Ces rongeurs vivent en général près des rivières, des marais et des zones humides, où ils creusent des terriers et se nourrissent de plantes aquatiques. À l’origine importés pour leur fourrure en Europe, en Amérique du Nord, et ailleurs, ils sont aujourd’hui considérés comme une espèce invasive dans plusieurs régions du monde.

Quels sont les dégâts provoqués par les ragondins ?

Ces rongeurs engendrent divers désagréments, à la fois écologiques, agricoles, et sanitaires. Parmi eux :

  • Leur activité de creusement sous terre fragilise le sol, provoquant ou accentuant l’érosion des berges et des digues, ce qui peut entraîner des inondations. Ces dégradations nécessitent souvent des interventions coûteuses pour renforcer les structures et les protections.
  • En se nourrissant principalement de végétation aquatique, ils contribuent à la dégradation des habitats humides, ce qui nuit aux espèces endémiques qui en dépendent pour survivre. Leur expansion rapide peut aussi les mettre en concurrence avec certains animaux sauvages, comme les amphibiens ou les oiseaux aquatiques.
  • Dans le contexte agricole, leur présence peut nuire aux cultures proches des zones humides, en endommageant notamment les jeunes plantations ou en perturbant les systèmes d’irrigation.
  • Ils sont également porteurs de maladies transmissibles à l’homme et aux animaux domestiques. La leptospirose, par exemple, peut provoquer des symptômes graves ou fatals si elle n’est pas traitée. La transmission se fait par contact avec de l’eau ou de l’urine contaminée. De plus, ils peuvent transmettre la douve du foie, un parasite pouvant affecter bovins, ovins ou chiens.

La législation française concernant les ragondins

Face aux nombreux risques qu’ils représentent, la France a encadré leur gestion. L’arrêté du 30 juin 2015 a classé le ragondin comme une espèce susceptible de causer des nuisances, permettant aux autorités de prendre des mesures pour limiter leur propagation. Cette législation vise à protéger les activités agricoles, les infrastructures, la biodiversité locale et la santé publique. La régulation des ragondins doit respecter des règles strictes, notamment en termes de bien-être animal. Les méthodes employées, telles que certains pièges ou armes, doivent être sélectionnées pour être efficaces tout en limitant la souffrance de l’animal. La destruction doit donc rester dans un cadre strict, en conformité avec la loi et dans le respect des pratiques éthiques.

Quelles stratégies pour éviter qu’ils ne causent des dégâts ?

Lorsque des ragondins détériorent votre propriété, la législation autorise le propriétaire à intervenir pour les déloger. Voici quatre moyens couramment employés, qui allient efficacité et respect de l’environnement :

Le piégeage

Il est possible de capturer un ragondin en déclarant simplement cette activité à la mairie. Des pièges de première catégorie, conçus pour la capture vivante, ne nécessitent pas d’autorisation spécifique. Divers modèles existent, comme des cages ou boîtes à ragondins, munies d’appâts tels que des morceaux de fruit ou de carotte. Placés à l’entrée de leur terrier ou sur la berge, ces pièges doivent être vérifiés quotidiennement. En cas de capture accidentelle d’un animal protégé, il faut le relâcher immédiatement dans son environnement naturel.

La technologie à ultrasons

Les appareils à ultrasons représentent une méthode dissuasive très efficace, car les ragondins ont une ouïe particulièrement sensible. Ces dispositifs, fonctionnant sans bruit pour les humains, émettent des vibrations inaudibles mais pénibles pour les rongeurs. Faciles à trouver en magasins ou en ligne, ils se placent stratégiquement près des zones à protéger. Leur efficacité commence généralement après 3 à 15 jours de fonctionnement, avec une réduction progressive des activités de ces animaux, pouvant couvrir jusqu’à plusieurs centaines de mètres.

Les barriers physiques

L’installation de clôtures solides constitue une solution physique pour empêcher les ragondins d’accéder à vos espaces cultivés ou à votre jardin. Ces barrières doivent être suffisamment hautes et enfouies dans le sol sur une trentaine de centimètres pour éviter toute tentation ou possibilité d’accès. Leur mise en place ne requiert pas forcément d’autorisation, sauf dans certains environnements protégés ou zones sensibles où il peut être utile de vérifier la réglementation locale.

La gestion des habitats

Une approche préventive consiste à réduire l’attractivité de votre terrain pour les ragondins. En éliminant les végétaux aquatiques envahissants ou en créant des barrières physiques comme des enrochements, vous pouvez limiter leur accès à des ressources alimentaires essentielles. Modifier votre environnement de cette manière peut contribuer à dissuader leur installation, surtout si elle est complétée par d’autres méthodes de contrôle.

La chasse au ragondin : une option autorisée ?

Le ragondin étant une espèce chassable, il est possible de réguler ses populations par la chasse, à condition de respecter la législation en vigueur. Pour cela, il faut obtenir un permis de chasse et faire appel aux structures compétentes, comme l’Association Communale de Chasse Agréée (ACCA). La chasse doit se faire dans le respect du bien-être animal : emploi de méthodes rapides, adaptées, et en évitant toute souffrance inutile. Il faut également noter que l’usage de cartouches à plomb est interdit en zone humide. La chasse peut réduire localement le nombre de ragondins, mais en raison de leur forte capacité de reproduction, il est conseillé de combiner cette technique avec d’autres méthodes de gestion pour un résultat durable.