Cet animal, dépourvu de prédateurs naturels, évoluerait tranquillement dans la savane, prenant plaisir à s’immerger dans la boue. Après avoir frôlé l’extinction, le rhinocéros continue de subir la pression du commerce illégal de ses cornes, souvent à tort, qui leur sont attribuées des propriétés curatives.
Cinq variations de rhinocéros
Le rhinocéros, un mammifère herbivore faisant partie de la famille des rhinocerotidés et de l’ordre des périssodactyles, se divise en cinq catégories actuellement présentes dans le monde. Deux d’entre elles vivent en Afrique, à savoir le rhinocéros blanc et le noir. Les trois autres, en danger critique d’extinction, habitent principalement en Asie : le rhinocéros indien, celui de Java et celui de Sumatra. Le rhinocéros blanc d’Afrique est la population la plus nombreuse, représentant près de 75 % de l’ensemble, tout en étant le plus grand, juste après l’éléphant, qui reste le plus imposant de tous les terrestres.
Des rhinocéros à cornes ou à corne unique
Ces mammifères massifs partagent plusieurs caractéristiques : un corps robuste, de petits yeux, une peau épaisse de teinte grise ou brune, des jambes courtes et épaisses, ainsi qu’une mauvaise vue mais une excellente ouïe. Leur structure osseuse leur confère généralement trois doigts par pied, chacun équipé d’un ongle. Leur taille peut atteindre environ 4 mètres de long et 2 mètres de haut, et leur poids dépasse parfois 3 tonnes pour le rhinocéros blanc d’Afrique. La distinction la plus marquante est la présence de leurs cornes : deux espèces – Java et Indien – n’en possèdent qu’une seule. À l’image de l’éléphant, ils émettent un barrissement, et leur espérance de vie varie entre 35 et 50 ans, selon les variétés.
La boue : un allié naturel pour leur confort et leur défense
Les rhinocéros fréquentent uniquement deux continents : l’Afrique et l’Asie. Là où leur habitat naturel consiste surtout en zones de savane ou de forêts denses, ils vivent généralement à proximité d’un point d’eau. C’est là qu’ils aiment se rouler dans la boue, un remède contre la chaleur, qui sert aussi à repousser les insectes parasites et à protéger leur peau solaire.
Leur alimentation épicée et variée
En tant qu’herbivores, ces grands mammifères se nourrissent principalement de feuilles, d’herbes, de branches ligneuses, d’arbustes, de broussailles, et parfois de fruits. Leur lèvre supérieure préhensile leur permet de saisir facilement les végétaux épineux, notamment les acacias, en se gardant de se piquer grâce à leur peau épaisse, pouvant atteindre 40 mm d’épaisseur. Ils utilisent aussi leurs cornes pour dégager des branches hautes. Lorsqu’elles le permettent, ils consomment également des fruits dans leur environnement.
La vie solitaire des rhinocéros
Bien qu’on puisse parfois les voir en petits groupes, la majorité des rhinocéros mène une vie plutôt solitaire. Leur territoire peut être vaste, et ils partagent parfois des points d’eau avec d’autres individus, mais la solitude est leur mode de vie principal. Lors des bains de boue, ils sont souvent accompagnés d’oiseaux nettoyeurs, comme des pique-bœufs ou des hérons, qui cherchent à se nourrir de parasites présents sur leur peau. Le rhinocéros blanc, plus sociable que ses autres cousins, peut former des groupes, mais il peut aussi réagir avec agressivité si dérangé. En situation de menace, ils n’hésitent pas à attaquer.
Combat nuptial chez le rhinocéros
Les mâles, en mode polygame, se battent à coup de cornes lors des périodes de reproduction. Gagnant, le plus fort marque son territoire à l’aide d’urine et de déjections. La parade nuptiale inclut des courses et des affrontements avant l’accouplement. Après une gestation de 15 à 18 mois, une mère donne naissance à un petit de 40 kg, sans corne à la naissance, qui peut se tenir debout peu après sa naissance et se déplacer seul rapidement.
La mère protectrice et son jeune rhinocéros
Les liens entre une femelle et son petit sont très forts, s’étendant sur deux années ou plus. Après la naissance, la mère reste dans les buissons quelques jours, avant d’emmener son progéniture lors de ses déplacements. Lors des premières semaines, elle fait preuve d’une grande agressivité pour défendre son bébé contre tout adversaire, y compris d’autres rhinocéros. Lorsqu’ils atteignent la maturité, les jeunes quittent le giron maternel, soit en étant chassés, soit parce que la femelle a mis bas à nouveau, pour vivre une vie indépendante.
La valeur et la menace des cornes de rhinocéros
Les cornes, utilisées comme arme de défense ou d’attaque, ont paradoxalement été la cause de la menace d’extinction de leur espèce. Constituées de kératine, une protéine fibreuse aussi présente dans nos cheveux et ongles, elles alimentent un commerce illicite alimenté par des croyances populaires. Celles-ci leur prêtent des vertus curatives et aphrodisiaques, non vérifiées à ce jour, ce qui pousse à broyer ou tailler ces cornes pour fabriquer des infusions ou des sculptures.
La menace humaine et la lutte pour leur survie
Si certains jeunes ou rhinocéros malades peuvent être attaqués par des prédateurs comme le lion, la majorité des adultes en pleine santé n’ont comme ennemi que l’homme. Le braconnage, motivé par la demande pour leurs cornes, a fortement réduit leur nombre, avec une chute d’environ 90 % depuis 1970. Toutefois, grâce à des initiatives de conservation, la population de rhinocéros blancs a connu un certain redressement. Les autres espèces restent en danger extrême. la lutte contre le braconnage se poursuit sur le terrain, et des programmes de reproduction en captivité sont déployés pour favoriser leur réintroduction dans la nature à terme.