Le sanglier, scientifiquement appelé Sus scrofa, est un mammifère principalement résidant dans les zones forestières. Membre de la famille des Suidés, cet animal partage avec le castor sa capacité à agir en tant qu’espèce ingénieure, en élaborant des stratégies pour échapper à la chasse. Mais savez-vous précisément ce que cet animal adore manger ? La réponse se dévoile dans cet article.
Découvrir davantage sur le sanglier
Appartenant à la famille des Sus scrofa, cet animal sauvage se divise en différentes espèces et classifications sous-familiales, chacune présentant ses spécificités.
Les différentes dénominations du sanglier
Chez ces animaux, le mâle est désigné par le terme de « sanglier », tandis que la femelle est appelée « laie ». Les jeunes sont souvent nommés « marcassins ». La nomenclature évolue selon leur âge :
– Jusqu’à 6 mois, on parle de marcassin, caractérisé par un corps rayé ;
– Entre 6 et 12 mois, on le nomme « bête rousse » en raison de sa teinte roux et de la perte de ses rayures ;
– Entre 1 et 2 ans, on considère un mâle comme adulte, parfois appelé « bête noire » ou « bête de compagnie » ;
– À partir de 2 ans, il est désigné comme « ragot » ;
– À 3 ans, on parle de « tiers-an » ;
– Entre 4 et 5 ans, on le nomme « quartanier » ;
– À 6 ans, on l’identifie comme un « vieux sanglier » ;
– Dès 7 ans, un vieux mâle est considéré comme un « grand vieux sanglier ».
Les sangliers solitaires ont pour appellation celle d’individus vivant seuls. Les phacochères, quant à eux, sont également classés comme une sous-famille distincte au sein de ces espèces.
Les traits physiques du sanglier
D’un point de vue morphologique, cet animal se distingue par une silhouette robuste, notamment par un cou large. Sa tête conique se termine par un groin puissant, et son pelage dense présente un mélange de poils rêches et de duvet. La coloration d’un sanglier mature oscille généralement entre le gris et le brun. Il possède de petites oreilles triangulaires, droites, et une queue dotée de pinceaux de poils qui se dresse lorsqu’il est alerte ou agressif.
Une de ses caractéristiques remarquables concerne la présence de canines développées. Les défenses supérieures, courbées vers le haut, ainsi que celles de la mâchoire inférieure n’ont de cesse de pousser tout au long de sa vie. Naturellement, le sanglier aiguisent ses défenses en les frottant l’une contre l’autre, ce qui renforce leur efficacité.
Répartition géographique du sanglier
Principalement observés en Europe et en Asie, ces animaux sont également présents en petites populations dans des régions telles que l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et le nord-est de l’Australie. Les mâles, plus grands que les femelles, peuvent atteindre 160 kg et 1,15 m de hauteur au garrot en Europe, tandis que les femelles sont généralement plus petites, autour de 100 kg et 0,60 m au garrot. La taille varie aussi selon les régions, avec des individus plus petits en Sardaigne ou dans le sud de l’Eurasie.
Habitudes et mode de vie
Ce mammifère a une activité principalement nocturne. Il préfère vivre seul ou en groupes nommés hardes, composés de 6 à 20 individus, et occupe généralement un territoire qui lui est propre. Cependant, ses déplacements nocturnes peuvent couvrir plusieurs kilomètres, élargissant ainsi son aire de vie à plusieurs milliers d’hectares. La saison, la disponibilité alimentaire et l’heure du jour influencent ses déplacements.
On repère la présence des sangliers par leurs souilles, des zones de boue dans lesquelles ils se baignent afin de se protéger contre les parasites, de se frotter aux arbres pour marquer leur territoire, ou encore de réguler leur température corporelle. Ils aiment aussi se reposer dans des abris creusés dans le sol appelés bauges, hors de vue. Malgré leur tendance à grogner et à produire du bruit, ils peuvent faire preuve d’une grande discrétion lorsqu’ils se sentent menacés.
Les différentes facettes de l’alimentation du sanglier, un omnivore spécialisé
Selon son environnement naturel, le régime alimentaire du sanglier s’adapte largement. On le trouve dans divers milieux comme les jungles, les zones semi-désertiques, les forêts ou encore des régions subtropicales. Par exemple, le potamochère du Cap (Potamochoerus larvatus), qui évolue en Afrique, fréquente surtout les savanes denses et les forêts, tandis que le phacochère de Somalie (Phacochoerus aethiopicus) privilégie les habitats semi-arides.
Il appartient à la catégorie des animaux fouisseurs, ce qui signifie qu’il creuse le sol à la recherche de ses aliments préférés. Sa diète omnivore lui permet de consommer une variété d’aliments, allant des végétaux aux sources animales.
Une alimentation diversifiée
Les sangliers raffolent notamment des champignons, en particulier des truffes. Ils complètent leur alimentation avec des organismes vivants tels que vers de terre, mollusques, insectes, larves, ainsi que des petits vertébrés, comme des rongeurs, des amphibiens, des lézards ou des oiseaux, qu’ils trouvent morts ou vivants. Leur comportement alimentaire peut ainsi être très opportuniste.
Bien qu’ils ne s’attaquent généralement pas aux grands mammifères, en période de famine extrême, ils peuvent chasser ou attaquer des animaux blessés, voire des femelles qui viennent de donner naissance.
Les composants végétaux de leur régime
Ils consomment toutes sortes de végétaux, en intégrant des racines, tubercules, rhizomes, fruits, noix, céréales, ainsi que tous types de fruits secs. Leur appétit pour les glands, noisettes et autres graines est évident, tout comme leur intérêt pour la végétation cultivée.
Les espèces comme le potamochère du Cap ou le phacochère de Somalie ont un régime principalement herbivore, mais elles peuvent aussi ingérer, de façon occasionnelle, des insectes ou des fourmis qui se trouvent dans leur environnement.
Une tendance nécrophage
Enfin, ces animaux ne rechignent pas à consommer des carcasses d’animaux morts. Ces nécrophages profitent de ces ressources lorsque d’autres sources viennent à manquer ou en complément de leur alimentation habituelle.
Variations dans l’alimentation selon l’habitat naturel
Les choix alimentaires du sanglier diffèrent également en fonction de leurs zones géographiques spécifiques. Voici un aperçu de leurs régimes en fonction des différentes espèces :
Le phacochère de Somalie (Phacochoerus aeethiopicus)
Ce spécimen se nourrit principalement d’insectes et de végétaux, notamment :
- graminées ;
- racines, tubercules et bulbes ;
- arbustes ;
- fruits ;
- fumier ;
- insectes et charognes en cas de nécessité.
Le phacochère commun
Il partage une alimentation similaire à celui de Somalie mais se spécialise davantage dans :
- les herbes basses ;
- les racines ;
- les baies sauvages.
Le potamochère du Cap (Phacochoerus Larvatus)
Esprit totalement omnivore, il privilégie principalement :
- racines, tubercules, rhizomes et autres bulbes ;
- fruits ;
- larves d’insectes ;
- invertébrés ;
- petits vertébrés ;
- charognes.
Le sanglier (Sus scorfa)
En fonction des saisons, il modifie son alimentation et consomme :
- des végétaux verts ;
- des produits agricoles, notamment des céréales ;
- des noix, des fruits et des racines ;
- des petits animaux comme des rongeurs ou des jeunes animaux ;
- des œufs, des insectes, des charognes et des vers.
Comprendre ce que mangent les marcassins
Après la naissance, la laie nourrit ses petits avec du lait maternel. La nourriture diversifiée commence vers l’âge de 2 mois, quand les jeunes quittent la tanière pour explorer leur environnement. Bien qu’ils commencent à manger autre chose, le lait demeure leur principale source d’alimentation jusqu’à l’âge de 6 mois.
Une fois sevrés, ils s’aventurent dans des zones où ils peuvent trouver leur nourriture, souvent sous la supervision des mâles plus âgés. Toutefois, dans les groupes plus importants, les adultes peuvent entrer en compétition avec les jeunes pour accéder à la nourriture, ce qui peut entraîner des altercations fréquentes, parfois mortelles pour certains jeunes.
Les enjeux liés à l’alimentation du sanglier par l’Homme
Les sangliers sont des animaux très chassés, notamment pour leur viande, mais ils sont aussi perçus comme des nuisibles. Leur prolifération rapide constitue une menace pour certaines cultures agricoles et pour la biodiversité locale. En effet, ils ont tendance à s’introduire dans les champs pour s’alimenter, causant des dégâts importants.
De plus, leur ingérence dans les élevages peut s’avérer problématique, car ils peuvent attaquer les jeunes animaux ou détruire des installations. Lors des battues, il arrive que des laies soient abattues, laissant les marcassins orphelins, avec peu de chances de survie. Si vous apercevez un jeune sanglier seul et apeuré, il est conseillé de le confier à un centre de soins spécialisé, car sa survie dans la nature est souvent compromise face aux prédateurs et aux dangers environnants.