Les ursidés forment une famille de mammifères principalement présents dans l’hémisphère nord, avec quelques populations réparties dans certaines zones de l’hémisphère sud. Leur habitat couvre une diversité d’écosystèmes, allant des forêts tempérées aux vastes étendues glaciales de l’Arctique, illustrant leur grande capacité d’adaptation à des environnements variés. Avant de s’intéresser à leur alimentation, il est essentiel de préciser de quelle espèce d’ours il est question.
Quelle espèce d’ours considère-t-on ?
L’ours brun (Ursus arctos) est reconnu comme l’une des espèces d’ours les plus répandues, avec des territoires allant de l’Amérique du Nord à l’Asie, en passant par l’Europe. En Amérique du Nord, il colonise principalement l’Alaska, tandis qu’en Europe, il se retrouve dans les régions scandinaves et en Russie. En Asie, ses zones de présence s’étendent de la Sibérie jusqu’au Moyen-Orient. Son habitat peut varier de la toundra arctique aux forêts épaisses, en passant par les montagnes et même des zones périurbaines où il peut dénicher de la nourriture humaine.
L’ours noir d’Amérique (Ursus americanus) est localisé en Amérique du Nord, couvrant les États-Unis et le territoire canadien, sauf dans les régions les plus sèches ou glaciales du nord du Canada. Il s’adapte à une variété d’habitats forestiers, qu’il s’agisse de marécages, de forêts ou de montagnes boisées. Sa capacité à cohabiter avec l’homme lui permet souvent de s’aventurer dans des zones résidentielles à la recherche de nourriture.
L’ours polaire (Ursus maritimus), grand carnivore terrestre, évolue dans l’Arctique. Sa silhouette et ses caractéristiques physiques, telles qu’une fourrure épaisse, une couche de graisse importante et de larges pattes agissant comme des raquettes, lui permettent de survivre dans un environnement glacé et neigeux.
L’ours à lunettes (Tremarctos ornatus), aussi appelé ours andin, est la seule espèce d’ours native d’Amérique du Sud. Il réside principalement dans les forêts de montagne des Andes, de la Bolivie au Venezuela.
L’ours malais (Helarctos malayanus) est la plus petite des espèces d’ours. On le trouve dans les jungles tropicales d’Asie du Sud-Est, de la péninsule malaise à certaines régions indonésiennes, où il s’adapte aux climats chauds et humides.
Les différentes habitudes alimentaires
La diversité des habitats occupés par ces ours implique qu’ils ne partagent pas tous le même régime alimentaire. Pour mieux comprendre leur alimentation, il est utile d’étudier chaque espèce en détail.
L’ours brun est un omnivore particulièrement opportuniste et polyvalent. Son régime varie selon la saison et la disponibilité locale des ressources, mais on peut distinguer plusieurs grandes catégories d’aliments.
Il consomme une variété de végétaux, tels que des baies, des fruits sauvages, des herbes, des feuilles, ainsi que des racines et des bulbes. À l’automne, il privilégie souvent les glands et les noix pour augmenter son stock de graisse en vue de l’hiver.
En complément, il mange des protéines animales, représentant entre 75 et 80 % de son alimentation. Cela inclut principalement des poissons (notamment lors des migrations de saumons), de petits à moyens mammifères comme les lapins et autres rongeurs, ainsi que des oiseaux, leurs œufs, et parfois des insectes tels que les fourmis ou les termites.
Il n’hésite pas à profiter des carcasses d’animaux rencontrées lors de ses déplacements, surtout quand ses autres ressources alimentaires sont moins abondantes.
L’ours noir américain, lui aussi omnivore, adapte sa nourriture en fonction de l’habitat et des saisons. Son alimentation se compose majoritairement de fruits, de racines et de tubercules. Il consomme également de nombreux insectes, comme les termites et les fourmis, qui lui apportent protéines et lipides. Sa chasse peut s’étendre à de petits mammifères, voire à des animaux plus grands si l’occasion se présente facilement.
En zones périurbaines, cet ours peut devenir très opportuniste, en fouillant dans les poubelles ou en visitant les jardins pour y dérober des aliments ou des cultures, ce qui peut poser des problématiques de conflits avec l’humain.
La diète de l’ours polaire se distingue par son prisme principalement carnivore. Il dépend principalement des phoques, notamment le phoque annelé et le phoque barbu. Pour chasser ces mammifères, il guette près des trous de respiration dans la glace ou brise la surface glacée pour accéder à ses proies. Il se nourrit aussi de carcasses de baleines, d’oiseaux marins et de leurs œufs.
Les ours vivant dans les forêts tropicales, comme l’ours à lunettes et l’ours malais, ont des régimes alimentaires très spécifiques à leur environnement. L’ours à lunettes privilégie principalement une alimentation herbivore : feuilles, fruits, et sève sont ses principales ressources. Il extrait la sève des palmiers en grattant l’écorce avec ses puissantes griffes. Quant à l’ours malais, il se nourrit principalement de fruits, mais n’hésite pas à chasser de petites proies. Son habileté à grimper aux arbres lui permet aussi de se délecter de miel contenu dans des ruches sauvages.
Adaptations physiques en fonction de leur alimentation
Ces différentes espèces ont développé des caractéristiques physiques leur permettant d’exploiter au mieux leur environnement et leur régime alimentaire.
Leur dentition en témoigne : des molaires spatulées, larges, sont adaptées pour broyer des végétaux, tandis que de fortes canines leur servent à déchirer la viande et à se défendre. Ces dents leur donnent la capacité de consommer une large palette d’aliments.
Leur système digestif est également conçu pour maximiser leur digestion. L’estomac de ces mammifères est volumineux, conçu pour stocker une grande quantité de nourriture afin de faire face à l’hibernation. Leur intestin, plus court que celui des herbivores, limite la digestion des fibres végétales, mais leur microbiome intestinal s’adapte aux saisons pour optimiser l’assimilation des nutriments, aidant à décomposer les fibres ou à extraire l’énergie nécessaire selon la période.
Pendant la saison d’hibernation, leur métabolisme ralentit considérablement. De façon remarquable, ils recyclent l’urée en protéines, ce qui leur permet de préserver leur masse musculaire lorsque leurs réserves alimentaires s’épuisent durant plusieurs mois sans alimentation active.
Leur rôle dans l’écosystème
Les habitudes alimentaires des ours jouent un rôle clé dans le maintien de la santé des écosystèmes qu’ils fréquentent. Leur comportement contribue à moduler la population des proies et facilite la dissémination des plantes. En consommant des fruits et des graines, puis en parcourant de longues distances avant de les excréter, ils participent à la propagation végétale, ce qui favorise la régénération forestière et la diversité végétale.