Le rôle essentiel du hérisson dans l’entretien de votre jardin

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Il est urgent de mettre un terme à l’utilisation de pesticides nocifs, qui contaminent nos sols et mettent en danger la faune sauvage ! Parmi les alliés précieux du jardinier, le hérisson occupe une place de choix. Ce petit mammifère, doté de piquants, joue un rôle essentiel pour la santé de nos espaces verts, qu’ils soient cultivés à titre amateur ou professionnel. Mais qui est réellement ce mammifère insectivore à la peau hérissée ? En quoi sa présence dans notre jardin est-elle si bénéfique, et quelles astuces adopter pour l’attirer dans notre environnement ?

Qui est le hérisson ?

Le terme « hérisson » désigne plusieurs espèces animales, certaines étant munies de piquants et d’autres non (comme les gymnures en Asie). Cependant, dans cet exposé, nous concentrerons notre attention sur le hérisson européen (Erinaceus europaeus), appartenant à la famille des érinacéidés. Aussi appelé hérisson d’Europe ou simplement hérisson, cet animal mesure généralement entre 22 et 32 cm de long, du museau à la pointe de la queue, et a une hauteur dans la moyenne de 12 à 15 cm. Son poids varie selon la saison, passant de 2,2 kg en hiver à environ 700 g en été, la femelle étant souvent plus mince.

Comment identifier un hérisson d’Europe ?

Ce mammifère possède un masque sombre autour de ses yeux ronds et de son museau effilé. Unique en Europe, il se distingue par sa dorsale couverte de piquants. À l’âge adulte, il peut en disposer jusqu’à 7 500, ces derniers étant constitués de poils très résistants, brun foncé à leur base et gris-beige à leur extrémité. Leur structure creuse, légère, mesure généralement entre 2 et 3 cm de long et sert de défense contre les prédateurs, la capacité de déploiement étant contrôlée par des muscles situés le long du dos. Chaque épine bénéficie d’une durée de vie d’environ 18 mois avant de tomber et d’être remplacée par une nouvelle. La peau de son corps, peu couverte de poils non irritants à la couleur brunâtre, offre un contraste avec la dorsale hérissée. Son squelette comprend 36 dents, ses petites oreilles sont partiellement dissimulées dans le pelage, et sa queue conique mesure entre 2 et 3 cm.

Zones de vie et habitats préférés du hérisson

Ce petit animal est répandu dans toute l’Europe de l’ouest et du nord, depuis la Finlande jusqu’aux régions méditerranéennes, ainsi qu’en Russie. Son environnement idéal doit être riche en végétation, offrant des cachettes naturelles pour échapper aux prédateurs et des sources d’alimentation abondantes. Il privilégie notamment :

  • Les lisières forestières, qu’elles soient de feuillus ou de conifères, où il se réfugie sous les buissons ou dans les piles de feuilles mortes ;
  • Les prés bordés de haies touffues ;
  • Les zones broussailleuses ou arbustives ;
  • Les parcs et jardins résidentiels.

Le processus d’hibernation du hérisson

À l’approche de l’automne, le hérisson se met à manger de façon intensive pour accumuler des réserves de graisse vitales à son survie durant sa période d’inactivité. Il choisit alors un refuge protégé et isolé, comme un amas de feuilles mortes, un tas de bois, un terrier abandonné ou un coin reculé du jardin. Une fois installé, il adapte son métabolisme : sa température corporelle baisse, ainsi que son rythme cardiaque et sa respiration, pour conserver son énergie. Il se roule en boule, entre dans une phase de sommeil profond, pouvant durer plusieurs semaines ou mois selon la météo et la disponibilité de nourriture. Ce repos est ponctué de réveils brefs hebdomadaires. Quand le printemps revient avec des températures plus clémentes et une nourriture plus accessible, il reprend vie, sort de sa torpeur et commence à se nourrir et à se reproduire. Il est crucial de respecter cet état, car toute perturbation pourrait épuiser ses réserves et compromettre sa survie.

Quelles sont ses préférences alimentaires ?

Classé généralement comme insectivore, le hérisson est en réalité un animal opportuniste qui consomme aussi bien des aliments d’origine animale que végétale. Son régime préféré inclut une grande variété d’insectes, comme les perce-oreilles, les papillons de nuit, les pucerons, et même des vers de terre, des araignées ou des mollusques tels que les escargots et limaces. Il n’hésite pas à s’attaquer à de petits reptiles ou rongeurs, et à ramasser des œufs ou des oisillons tombés du nid. Sa vision étant médiocre, il s’appuie surtout sur son ouïe fine et son odorat développé pour repérer sa nourriture, y compris les fruits, baies ou champignons qu’il apprécie aussi.

Quelles particularités le distinguent ?

La nuit tombée, le hérisson, animal essentiellement nocturne, devient très actif. Il peut parcourir jusqu’à 4 km durant la nuit en quête de nourriture. Malgré ses pattes courtes, il se déplace rapidement, en évitant notamment de rester immobile. En cas de danger, il adopte la fameuse posture enroulée, hérissant ses piquants pour défendre ses parties sensibles. Il peut rester dans cette position pendant plusieurs heures sans se fatiguer, tout en émettant parfois des grognements ou sifflements pour alerter ou dissuader ses prédateurs.

Mode de reproduction et développement

La période de gestation chez le hérisson oscille entre 35 et 49 jours. La femelle peut donner naissance jusqu’à sept petits, en deux portées annuelles. Les bébés naissent aveugles et dénués d’épines, qui apparaissent quelques heures après. Au début blanche et molle, leurs piquants deviennent bruns et durs entre 2 à 3 semaines, leur permettant d’explorer le monde extérieur avec leur mère. La mère les allaite durant 8 semaines, période à l’issue de laquelle ils deviennent autonomes, ne reconnaissant souvent plus leur mère. Ces jeunes hérissons, une fois adultes, s’éloignent pour vivre leur propre vie, laissant derrière eux une génération qui s’est développée vite mais a une durée de vie relativement courte dans la nature.

Pourquoi le hérisson est-il un allié du jardin ?

Inoffensif pour l’homme, ce petit mammifère devient un allié précieux pour préserver la santé de votre espace vert. Il participe activement à la lutte contre les nuisibles, en dévorant des insectes nuisibles tels que pucerons, chenilles ou limaces. En consommant des fruits ou des graines, il contribue aussi à la dissémination de nombreuses plantes dans le jardin. Son déplacement silencieux et discret évite de détériorer la végétation plus fragile, tout en jouant un rôle clé dans la biodiversité locale. Favoriser la présence du hérisson, c’est agir concrètement pour un jardin équilibré et exempt de pesticides chimiques.

Comment aménager un environnement accueillant ?

Ce petit campeur n’est pas difficile à attirer dans une espace vert bien préparé. Laissez une zone en friche garnie de buissons, d’empilements de feuilles ou de branches, pour lui offrir des cachettes naturelles. Installer un abri en bois ou une caisse recouverte de feuilles, placés dans un endroit sec et isolé, permet de créer une halte confortable. Veillez à y laisser un peu d’eau fraîche, surtout lors des périodes sèches. Évitez toute utilisation de produits chimiques, comme les pesticides ou anti-limaces, qui peuvent être toxiques pour lui. En proposant une nourriture adaptée, comme des croquettes pour animaux de compagnie sans pain ni lait, vous aiderez ce dernier à se nourrir sans danger. Laissez-le construire librement son nid, en lui offrant un espace sécurisé où il pourra se réfugier quand il en ressent le besoin.

La protection du hérisson : un enjeu majeur

Les jeunes hérissons connaissent souvent une forte mortalité, surtout durant leur première année, principalement à cause de la circulation, des pesticides ou de leur prédateurs naturels tels que les hiboux, renards ou chats. Leur espérance de vie à l’état sauvage est généralement d’environ trois ans, mais ils peuvent vivre jusqu’à 10 ans en captivité. La préservation de cette espèce est essentielle, notamment en raison de sa protection totale par la législation française depuis l’arrêté du 23 avril 2007. Ce cadre réglementaire interdit la capture, la vente ou la migration de ces animaux, ainsi que la destruction de leurs habitat de reproduction ou de repos. En cas de hérisson blessé, il est recommandé de contacter un centre de sauvegarde ou un vétérinaire spécialisé plutôt que de tenter de le garder chez soi, car cela pourrait constituer une infraction.