Doté d’une vitesse pouvant atteindre 115 km/h, le guépard est reconnu comme étant l’animal terrestre le plus rapide au monde. Plus vif encore qu’une idée reçue sauvage, cet animal garde une attitude défensive face à ses concurrents, préférant battre en retraite lorsque d’autres prédateurs tentent de lui dérober sa nourriture. Quel est ce grand félin, haut sur pattes, taillé comme un chien de course, mais pourtant classé parmi les grands félins ?
Le guépard, le plus léger de la famille des grands félins
Connue sous le nom scientifique d’Acinonyx jubatus, cette espèce est un mammifère carnivore appartenant à la famille des félidés. Sa silhouette longue et élancée, évoquant celle d’un lévrier, lui confère une morphologie parfaite pour la course. Avec ses membres graciles, son torse fin et ses pattes longues, cette créature présente une ossature légère et une colonne vertébrale souple qui favorisent ses accélérations fulgurantes. Son poids varie entre 35 et 60 kilogrammes, faisant du guépard le plus léger des grands félins, avec une taille allant d’environ 1,20 m à 1,50 m. La durée de vie moyenne s’établit à 14 ans pour les femelles contre 10 pour les mâles.
Des traits vestigiaux en forme de larmes sur son visage
La tête du guépard est proportionnellement petite comparée à son corps, avec des yeux soulignés par une ligne noire s’étendant jusqu’aux coins de la bouche. Ces marques, souvent appelées « larmes d’encre », l’aideraient à mieux repérer ses proies en réduisant l’éblouissement du soleil. La fourrure de cette espèce est d’un ton fauve à beige pâle, ornée de taches noires de formes rondes ou ovales. La gorge et l’abdomen sont généralement plus clairs, presque blancs, dépourvus de taches. La queue, quant à elle, affiche des anneaux noirs qui se terminent par une touffe blanche, un signal distinctif dans son panthéon visuel.
Conçu pour la vitesse et la course
Ses griffes non rétractiles offrent une excellente adhérence lors de ses accélérations remarquables, notamment dans les virages serrés. Doté d’un crâne profilé, d’un cœur puissant et de poumons volumineux, le guépard est aussi doté de fosses nasales larges permettant une oxygénation optimale lors de ses courses à pleine vitesse. Capable de passer de 0 à 70 km/h en deux secondes, puis de dépasser 90 km/h en une seconde, il peut atteindre son record à 115 km/h, mais uniquement sur une distance limitée à 300 ou 400 mètres. Sur des distances plus longues, il est rapidement dépassé par d’autres prédateurs comme l’antilope.
Un habitat allant de la savane aux déserts
Ce félin privilégie les régions africaines telles que l’Éthiopie, la Somalie, l’Afrique du Sud ou encore le Sahara, où il évolue dans de vastes zones de savanes riches en gibier ou dans des zones désertiques. Le guépard est également présent, mais dans une moindre mesure, dans certains habitats du Moyen-Orient, notamment en Iran ou en Inde.
Les femelles en solitaire, les mâles en groupes
Après la naissance, les jeunes restent avec leur mère pendant plusieurs mois, mais une fois qu’ils deviennent autonomes, les femelles se dispersent pour établir leur propre territoire. En revanche, les mâles tendent à former des groupes coopératifs, généralement avec leurs frères, afin de mieux défendre leur zone, chasser en équipe et partager leurs proies. La société masculine repose souvent sur un mâle dominant, qui décide des stratégies de chasse et contrôle l’accès aux femelles en chaleur. Cette solidarité collective leur permet de faire face ensemble à d’éventuels conflits avec d’autres groupes de mâles.
Des petits particulièrement vulnérables à la naissance
La période de reproduction s’étale sur toute l’année, avec une gestation de plus de trois mois donnant naissance à une portée de trois à cinq petits. Ces derniers naissent aveugles, avec un poids d’environ 300 grammes et une longueur de 30 cm. Bien que leurs yeux ouvrent après une dizaine de jours, leur fragilité en fait des animaux très vulnérables durant leurs premiers mois, avec seulement environ un tiers d’entre eux atteignant l’âge adulte. La mère déplace fréquemment la famille, parfois en la portant dans sa gueule, afin d’éviter la détection par des prédateurs attirés par leur odeur.
Une croissance rapide pour échapper aux dangers
Les jeunes guépards grandissent à un rythme exceptionnel, ce qui leur permet de rapidement se détacher des risques environnants. À seulement trois semaines, ils startup leur marche avec confiance, et vers un mois, leurs dents commencent à apparaître. Environ à six semaines, ils commencent à suivre leur mère pour apprendre à chasser. Lorsqu’ils atteignent le sevrage vers trois mois, ils ont déjà acquis une vitesse suffisante pour fuir d’autres carnivores. Pendant près d’un an et demi, ils restent sous la surveillance de leur mère, qui leur enseigne les subtilités de la chasse et des techniques de survie. À partir de ce moment-là, les frères et sœurs qui se sentent prêts quittent le groupe familial pour vivre leur propre vie.
Chasse diurne et alimentation carnivore
Le régime alimentaire du guépard est essentiellement constitué de petites à moyennes proies, comme diverses espèces d’antilopes, gazelles ou autres petits mammifères ne dépassant pas 40 kg. La chasse se déroule principalement durant la journée, généralement à l’aube ou en fin d’après-midi, car la vue est essentielle pour repérer ses cibles. Il privilégie également ce moment pour éviter la concurrence ou la confrontation avec d’autres grands prédateurs nocturnes. Facilement intimidé par ses rivaux plus robustes, il se concentre sur des proies accessibles pour assurer sa survie.
La technique de chasse sophistiquée du guépard
Le guépard pratique une chasse en deux temps. D’abord, il s’installe en hauteur, sur une termitière ou une souche d’arbre, pour observer discrètement ses environs. Lorsqu’une proie s’isole de son groupe, il s’approche en silence jusqu’à environ cinquante mètres, puis lance une attaque à grande vitesse. Une fois près, il utilise ses puissantes griffes pour déséquilibrer sa proie, la poussant à tomber. Si cette démarche ne suffise pas, il la saisit à la gorge pour l’étouffer. Ensuite, il traîne la carcasse à l’abri pour pouvoir se restaurer tranquillement.
Le guépard, sous la menace constante
Les jeunes sont vulnérables face aux prédateurs plus grands, comme les lions ou les hyènes, ce qui limite leur développement et leur survie. Par ailleurs, une pratique de reproduction entachée par la consanguinité entraîne une baisse de fécondité. Selon la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), cette espèce est classée comme vulnérable. En un siècle, le territoire occupé par le guépard a été réduit de près de 90 %, et certaines sous-espèces, notamment en Iran, au Moyen-Orient ou en Afrique du Nord, risquent aujourd’hui l’extinction. L’homme, qui considère cet animal comme nuisible, le chasse souvent pour protéger ses troupeaux. La diminution de leur habitat naturel, due à la déforestation et au pastoralisme, limite aussi leurs proies naturelles, rendant leur survie incertaine et dépendante des actions humaines.