Le globicéphale : un grand cétacé mystérieux et impressionnant

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Le globicéphale commun, souvent appelé globicéphale noir, est un cétacé qui passe inaperçu, contrairement aux dauphins ou aux baleines. Pourtant, cette créature marine possède des traits physiques particulièrement surprenants. Découvrez tous ses secrets dans ce dossier.

Profil physique du globicéphale noir

Ce mammifère marin appartient au groupe des odontocètes, c’est-à-dire des cétacés à dents, et fait partie de la famille des delphinidés. Deux espèces sont reconnues : le globicéphale du Pacifique, également appelé tropical, et le globicéphale commun ou noir. Le nom « globicéphale » trouve ses racines dans le latin « globus » (pour globe) et le grec « kephalos » (pour tête), illustrant particulièrement la forme remarquable de sa tête.

Les caractéristiques physiques du globicéphale commun

Ce cétacé se distingue d’abord par sa stature impressionnante. Les mâles peuvent atteindre 6 mètres de long et peser jusqu’à 3,5 tonnes, tandis que les femelles sont un peu plus petites, affichant une taille comprise entre 4,5 et 5,5 mètres pour un poids oscillant entre 1 et 2,5 tonnes. La différence de taille entre sexes témoigne du dimorphisme sexuel. La tête du globicéphale est facilement identifiable grâce à l’absence de bec, remplacée par un melon ronds et proéminents, particulièrement développé chez les mâles + âgés. La couleur de son corps est principalement noire, mais il arbore un plastron blanc qui s’étend du cou au ventre, jusqu’à la fente génitale. La nageoire dorsale se distingue par sa longueur, sa largeur peu développée et sa forme arrondie, chaque individu ayant une marque unique due à des cicatrices ou blessures. Les nageoires pectorales, quant à elles, sont longues, fines et peuvent couvrir près d’un quart de la longueur totale du corps.

Habitat et zones d’observation du globicéphale noir

Ce cétacé préfère explorer principalement les eaux profondes, bien qu’il puisse parfois se rapprocher des côtes pour chasser. En France, par exemple, il est régulièrement repéré dans le golfe de Gascogne. La Méditerranée accueille également une population assez courante. L’Atlantique constitue un autre de ses habitats fréquents, à l’exception des zones tropicales situées entre 20° Nord et 30° Sud. Il est aussi présent dans les eaux plus froides de l’hémisphère Sud, notamment dans la région indopacifique, au sud de 30° de latitude, et autour des terres antarctiques françaises (TAAF).

Lors de ses plongées, le globicéphale peut descendre jusqu’à 600 mètres de profondeur, avec une immersion typique de 10 à 15 minutes entre 50 et 200 mètres. Sa vitesse de nage oscille entre 4 et 7 km/h en moyenne, pouvant atteindre brièvement 40 à 45 km/h sur de courtes distances.

Alimentation du globicéphale commun

Ce mammifère se nourrit principalement de céphalopodes, en particulier de calamars et de seiches. Selon son environnement, ses habitudes alimentaires peuvent varier : s’il rencontre peu de calamars, il consomme d’autres poissons comme la morue, le hareng ou le maquereau, ou encore des crevettes.

pour couvrir ses besoins, chaque individu doit ingérer entre 30 et 100 kilogrammes de nourriture par jour, en fonction de sa taille, de son sexe et des périodes de l’année.

Reproduction et espérance de vie

Très peu d’informations sont disponibles sur les modalités de reproduction du globicéphale, qui se déroule en pleine mer. Il semble que la maturité sexuelle soit atteinte entre 5 et 10 ans chez les femelles, et entre 12 et 18 ans chez les mâles. L’espèce adopte un mode de reproduction polygame, avec une période d’accouplement principalement en été ou à l’automne. La gestation dure entre 14 et 16 mois, après quoi la mère donne naissance à un seul petit. Elle lui consacre ses premiers années, le sevrage intervenant généralement vers l’âge de deux ans mais avec des cas d’allaitement jusqu’à 13 ans. La longévité des mâles peut atteindre environ 50 ans, tandis que celle des femelles peut dépasser 70 ans.

Comportement social et vocal du globicéphale

Extrêmement sociable, ce cétacé évolue en groupes de dix à vingt individus, qui se regroupent régulièrement pour former des bandes beaucoup plus grandes, pouvant compter des centaines, voire des milliers de membres. Chaque groupe est souvent composé de descendants d’une même femelle, avec à sa tête des mâles qui assurent la protection et participent à l’éducation des jeunes. Les jeunes globicéphales, notamment ceux de 13-14 ans, jouent également un rôle dans la surveillance de la troupe, tout comme certaines femelles qui consacrent beaucoup de temps à leurs petits. Cette forte cohésion peut conduire à des échouages collectifs : si le leader du groupe se perd, tombe malade ou est désorienté, l’ensemble du groupe peut suivre sans distinction. Toutefois, ces phénomènes d’échouage massif sont plus courants chez le globicéphale tropical que chez celui des eaux tempérées ou froides.

Son répertoire sonore est très riche : il utilise principalement des sons comme des sifflements, des ronflements ou des bourdonnements pour communiquer et s’orienter dans l’océan. On le surnomme parfois les « canaris de la mer » à cause de leur bavardage incessant, puisqu’ils peuvent produire jusqu’à 280 sons par minute.

Il est aussi courant de voir ces cétacés nager près des navires, souvent dans leur sillage ou à leur étrave, d’où l’appellation « dauphin pilote » ou « baleine pilote ». Malgré leur présence fréquente à côté des embarcations, ils restent en général peu curieux des hommes, manifestant une simple curiosité plutôt que de l’agressivité. Il ne faut cependant pas confondre cette espèce avec une véritable baleine, car leur comportement et leur taille diffèrent.

Protection et enjeux de conservation

En milieu marin, le globicéphale est principalement prédateur des orques et des requins. Il fait face à diverses menaces anthropiques, telles que la pollution, les perturbations sonores dues au trafic maritime, les collisions avec des navires ou la capture accidentelle dans des filets. La dégradation de son habitat, la présence de déchets plastiques ingérés et le dérangement lors des opérations de pêche contribuent également à sa vulnérabilité. Bien qu’il bénéficie d’une protection officielle depuis 1970 grâce à la convention de Berne, il reste régulièrement chassé dans certaines régions, notamment lors des activités traditionnelles aux îles Féroé. Cependant, à l’échelle mondiale, cette espèce n’est pas considérée comme en danger imminent d’extinction.

Si vous avez l’opportunité d’observer un groupe de globicéphales lors d’une sortie en mer, il est essentiel de respecter un code de conduite responsable : garder une distance d’au moins cent mètres, éviter de perturber leur parcours naturel, ne pas chercher à les approcher ou à les effrayer, et s’abstenir de jeter des déchets dans l’eau. La préservation de leur espace vital est primordiale pour assurer leur survie et la coexistence harmonieuse avec l’homme.