Ce mammifère étonnant, souvent appelé le paresseux à deux doigts, possède une particularité remarquable : sa fourrure change de teinte en fonction des précipitations. Passant la majorité de son temps à dormir, il évolue exclusivement dans la végétation arboricole, ne descendant que pour ses besoins naturels. Sa répartition géographique couvre principalement l’Amérique latine, illustrant son adaptation aux forêts tropicales de cette région.
Qui est le paresseux à deux doigts ?
Le paresseux à deux doigts, dont le nom scientifique est Choloepus didactylus, appartient à un groupe de mammifères arboricoles qui fait partie de la famille des mégalonychidés. Cette espèce se distingue par ses deux doigts sur chaque membre, contrairement à son cousin, l’aï, qui possède trois. Avec une taille oscillant entre 60 et 85 centimètres et un poids de 4 à 8 kilogrammes, ce mammifère partage un mode de vie et un habitat communs avec ses proches, vivant principalement dans les arbres.
Son apparence : à quoi ressemble le paresseux ?
Le cou du paresseux à deux doigts est très court, donnant naissance à une tête globuleuse, orientable jusqu’à trois quarts de rotation grâce à ses neuf vertèbres cervicales. Son visage est marqué par un nez retroussé, de grands yeux expressifs et de petites oreilles peu marquantes. Ses membres antérieurs sont équipés de deux griffes incurvées, longues de 7 à 8 centimètres, et ses pattes postérieures en comportent trois, toutes spécialement adaptées pour l’accroche aux branches. Sa mâchoire, équipée de 18 molaires, lui facilite la consommation de sa diète principalement foliaire. Son odorat est également très sensible, jouant un rôle essentiel dans sa survie.
Une fourrure unique en son genre
Sa toison se développe dans une direction peu ordinaire : du ventre vers le dos, un phénomène associé à son mouvement inversé lorsqu’il se déplace. La particularité de sa fourrure brunâtre réside dans sa capacité à abriter des microalgues, qui varient en couleur selon la quantité de pluie, offrant ainsi un camouflage naturel parfait. Lorsqu’il se recroqueville dans une boule, l’unau ressemble à un nœud ou à une termitière, ce qui le cache efficacement des prédateurs. Toutefois, son pelage, chargé de parasites comme termites, coléoptères et acariens, permet à ces organismes de s’y installer, ce qui rend sa toilette régulière essentielle.
Son habitat et ses déplacements
Ce mammifère se limite principalement aux forêts tropicales d’Amérique centrale et du Sud, notamment au Venezuela, en Colombie, en Guyane, en Équateur, au Pérou, au Brésil et au Suriname. Il vit dans la canopée et reste rarement au sol, sauf pour ses besoins, généralement une fois par semaine ou moins. Doué pour nager, il peut traverser des rivières ou fleuves pour atteindre d’autres zones de forêt. Son déplacement se fait lentement, à moins de 2 km/h, ce qui explique sa vulnérabilité lorsqu’il quitte la sécurité des branches.
Son alimentation
Ce herbivore consomme principalement les végétaux présents dans son environnement immédiat : feuilles, bourgeons, tiges, fruits et petites branches. Parfois, il complète son alimentation avec des insectes, qu’il ingère occasionnellement. Sa digestion est très lente, ce qui permet aux aliments de rester longtemps dans son estomac, facilitant leur assimilation. Pour s’hydrater, il se nourrit de rosée ou de l’eau retenue dans les végétaux et les creux des arbres.
Son mode de vie
Le paresseux à deux doigts consacre une grande partie de sa journée au sommeil, allant jusqu’à 18 heures. Léthargique et actif principalement la nuit, il dort, se nourrit et se reproduit tout en restant suspendu dans les arbres. Grâce à ses longues griffes, il se déplace avec une certaine agilité despite sa lenteur légendaire. Bien qu’il soit un excellent grimpeur, sa vitesse d’environ 0,5 à 1,5 km/h le rend très vulnérable lorsqu’il se trouve sur le sol. Il ne descend que ponctuellement pour évacuer ses déchets, en creusant un trou au pied de l’arbre, ce qui entraîne une perte de poids temporaire importante.
Reproduction et cycle de vie
Ce mammifère adopte un mode de vie solitaire, ne se retrouvant avec ses congénères que durant la saison de reproduction. Lors de cette période, il devient plus actif. Le mâle, attiré par une femelle en chaleur, la rejoint par marche ou natation, puis ils s’accouplent pendant deux jours. Après une gestation d’au moins six mois, la femelle donne naissance dans la canopée, restant suspendue par les pattes. Le nouveau-né, pesant environ 300 à 400 grammes, s’accroche au ventre de sa mère, qu’il tète pendant plusieurs semaines. Il sera sevré vers 6 à 8 mois, puis cherchera son propre territoire. La maturité sexuelle apparaît vers 3 ans pour la femelle et entre 4 et 5 ans pour le mâle.
Son statut de conservation
Au sol, le paresseux à deux doigts doit faire face à la menace de grands prédateurs tels que l’ocelot ou le jaguar. Certains rapaces, comme l’aigle harpie, peuvent même s’en prendre aux jeunes dans la végétation. Actuellement, il est classifié comme espèce concernée par une faible préoccupation, selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Néanmoins, la déforestation, la chasse pour sa viande et la maladie constituent des menaces pour sa survie. Sa longévité est d’environ 20 ans à l’état sauvage, pouvant atteindre 30 ans en captivité.