Attirant pour sa bouille adorable et sa queue en panache remarquable, l’écureuil est aussi considéré comme un symbole de prévoyance, notamment par sa capacité à accumuler de la nourriture pour faire face aux périodes difficiles. Continuellement à l’affût, il fréquente principalement les forêts, les parcs et jardins, où il évolue souvent dans un tempérament plutôt isolé.
L’écureuil roux, la seule espèce indigène
Les mammifères de l’ordre des rongeurs regroupent une douzaine d’espèces en Europe, dont la moitié est présente naturellement. Parmi elles, le plus emblématique reste l’écureuil roux, qui est la seule espèce originaire du territoire français. Sa fourrure cuivrée, son ventre blanc et sa queue volumineuse facilitent son identification. La queue, pouvant atteindre 23 cm, sert surtout à équilibrer l’animal lorsqu’il se déplace dans les arbres. Vivant exclusivement en milieu arboré, il mesure entre 18 et 25 cm et pèse autour de 330 grammes. Bien qu’il ne soit pas encore menacé en France, sa présence est surveillée, notamment en Grande-Bretagne où la compétition avec l’écureuil gris a entraîné une diminution de sa population.
Dans le cas de l’écureuil gris, originaire d’Amérique du Nord, il s’agit du plus imposant de la région, pouvant atteindre 600 g. Introduit en Europe à la fin du XIXe siècle, cet écureuil s’étend rapidement, notamment en Angleterre, provoquant des déséquilibres écologiques et économiques. Son adaptation aux forêts de feuillus et son poids font qu’il est moins agile que le roux dans les arbres, ce qui facilite sa différenciation.
Le tamia de Sibérie, aussi appelé écureuil de Corée, a été introduit volontairement en France dans les années 1960 via le commerce d’animaux de compagnie. Présent principalement en Île-de-France et en Picardie, il construit des terriers terrestres pouvant servir de refuge et de lieu pour la reproduction. Son pelage se distingue notamment par des raies sombres le long de son dos et sur sa queue.
L’écureuil de Pallas, originating d’Asie orientale, a été introduit en France dans les années 1960 puis a étendu son habitat dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Considéré comme invasif, il peut concurrencer l’écureuil roux en matière de nourriture et causer des dégâts aux cultures ou aux installations humaines. Plus massif, avec un pelage dorsal brun olive et un ventre rouge, il diffère également par sa taille.
Un animal extrêmement actif
De nature diurne, l’écureuil exploite généralement la lumière du matin jusqu’au soir pour ses activités. Son mode de vie est principalement solitaire, sauf durant la période de reproduction. Durant cette phase, il se montre très territorial, cherchant activement des partenaires et défendant son espace. Curieux par nature, il fréquente souvent les branches et les jardins urbains, se laissant approcher dans certains cas. Agile, il se déplace rapidement, sautant d’un arbre à un autre ou courant le long des troncs, parfois à plus de 30 mètres de hauteur. En fin de journée, il regagne son nid, où il reste jusqu’au lendemain. Bien qu’il ne fasse pas d’hibernation, il adapte son comportement face au froid en réduisant ses activités.
Un arboricole qui sait aussi se déplacer au sol
Les écureuils, que l’on retrouve sur tous les continents, ont des modes de vie variés selon leur espèce. La plupart, comme l’écureuil roux, vivent majoritairement dans les arbres, y construisant leurs nids en hauteur, souvent dans des fourches de branches. Ces abris, conçus à partir de brindilles entrelacées et tapissés de mousse, sont généralement multiples pour échapper aux prédateurs. Les écureuils ronds les préfèrent dans les forêts de conifères comme les pins ou les épicéas, alors que le gris est davantage associé aux forêts feuillues. Certaines espèces, telles que le tamia sibérien, construisent quant à elles des terriers à même le sol.
Leur rôle dans l’environnement
Les écureuils sont omnivores, avec une préférence pour une alimentation de type végétarien. Aux beaux jours, ils parcourent leur territoire pour se nourrir de baies, fleurs, fruits, graines ou pommes de pin. Ils consomment également des champignons, des noisettes, de l’écorce ou des graines, et parfois quelques insectes ou œufs d’oiseaux. Leur habitude d’enterrer des réserves leur permet d’assurer leur alimentation pendant l’hiver. Lorsqu’ils oublient certains caches, ces graines peuvent germer spontanément, contribuant ainsi au reboisement local et à la régénération des forêts.
Reproducteur prolifique
Deux périodes principales de reproduction rythment la vie de l’écureuil, en hiver et au printemps. La femelle peut avoir plusieurs cycles œstraux, mais n’est fécondable qu’un seul jour par cycle. Après une gestation d’environ six semaines, elle donne naissance à une petite portée de trois à quatre jeunes, principalement entre février et avril, ou de mai à août si les conditions sont favorables. Lorsqu’un danger est détecté, la mère peut emporter ses petits dans un autre nid. Les jeunes ouvrent les yeux vers un mois, restent nourris par leur mère durant six semaines, puis commencent à explorer leur alimentation et quittent le nid vers la même période. La mortalité dans cette phase est élevée, en raison notamment des prédateurs. La maturité sexuelle est atteinte vers un an, permettant à la population de se renouveler rapidement.
Menaces et conservation
Les principaux ennemis naturels de l’écureuil roux incluent la martre-des-pins, le renard, le chat sauvage, certains rapaces ou encore le chien, sans oublier le chat domestique. Certains oiseaux comme les pies agissent par stratégies de prédation collective pour capturer ces petits rongeurs. Cependant, les facteurs humains tels que la fragmentation des habitats, les collisions avec les véhicules ou la compétition alimentaire posent de plus grandes difficultés pour leur survie. La durée de vie moyenne en liberté est d’environ sept ans, pouvant atteindre dix années en captivité. En France, cette espèce est protégée et figure à l’annexe III de la convention de Berne, soulignant son importance pour la biodiversité.