Guide pour l’adoption d’un hérisson : législation, précautions et bonnes pratiques

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Lorsqu’un hérisson se présente dans votre jardin ou est trouvé en mauvaise posture lors d’une promenade, il peut susciter l’envie de le sauver ou de l’accueillir chez soi. Cependant, il est important de se demander si cette démarche est conforme à la législation et quelles précautions doivent être prises pour agir dans le respect de l’animal et de la loi.

La protection officielle du hérisson

Le hérisson bénéficie d’une protection réglementaire inscrite dans l’annexe III de la convention européenne de Berne, un accord signé par la France, l’ensemble des pays membres et l’Union européenne. Cette convention oblige les États à préserver la biodiversité locale, à réduire l’impact des aménagements humains sur la faune sauvage, et à favoriser l’éducation à la nature. En France, depuis 1981, cette espèce est officiellement protégée, renforcée par un arrêté spécifique datant de 2007.

La nécessité de ce cadre législatif repose sur une décroissance alarmante de leur population, estimée à 40 % en deux décennies. Bien que peu d’études ciblent précisément les hérissons, cette chute est extrapolée à partir des tendances observées chez de petits mammifères insectivores. La mortalité routière, le braconnage, et l’usage massif de pesticides qui réduisent leur principale nourriture, les insectes, contribuent à leur déclin. Toutefois, rassurez-vous : selon les experts, le hérisson n’est pas en danger immédiat de disparition dans la prochaine décennie, contrairement à certaines rumeurs alarmistes.

Son statut de protection interdit formellement de le capturer ou de le détenir. Même dans le but de lui offrir un refuge temporaire, le maintien d’un hérisson dans un espace clôturé est proscrit. En cas de non-respect, des sanctions financières peuvent atteindre 300 000 euros, notamment si l’animal provient d’un environnement protégé comme un parc national ou une réserve naturelle. Ce modèle concerne également le transport de l’animal. Si vous constatez qu’une personne a capturé ou détient un hérisson illégalement, vous pouvez signaler la situation aux autorités compétentes, comme l’Office national de la chasse et de la faune sauvage.

Que faire si vous croisez un hérisson en difficulté ?

En cas de découverte d’un hérisson en détresse, la démarche recommandée consiste à prendre contact rapidement avec un centre de soins pour animaux sauvages proche de votre localisation. Selon la situation, ce centre pourrait vous autoriser à lui confier l’animal, permettant ainsi une prise en charge par des spécialistes. Cette étape est cruciale pour éviter toute infraction lors d’un éventuel contrôle routier. Notez que, malgré leur apparence mignonne, les hérissons restent des animaux sauvages, nécessitant une manipulation délicate et spécialisée.

Il est déconseillé de leur donner du lait ou des croquettes, car leur fragile physiologie ne leur permet pas de digérer facilement ces aliments. La complexité de leurs soins implique une évaluation précise de leur condition, qui varie selon leur sexe, la présence de parasites ou leur état d’hydratation. Un hérisson qui semble se rétablir peut rapidement décliner si les soins ne sont pas adaptés ou s’il est relâché prématurément.

Comment participer à la sauvegarde des hérissons

Les experts insistent sur le fait que nourrir artificiellement les hérissons n’est pas conseillé. Leur nature sauvage doit être respectée pour garantir leur survie. En période de forte chaleur ou de sécheresse prolongée, une simple coupelle d’eau claire suffit à leur offrir un point d’hydratation. Il est également possible de suspender quelques croquettes pour chats, pour leur donner un apport supplémentaire. Lorsqu’il fait plus froid, il faut prolonger cette alimentation en adaptant la quantité et la fréquence, pour éviter de brusquer leur rythme naturel.

La création d’un abri accessible et protégé peut aussi contribuer à leur sécurité. Par exemple, il est facile de fabriquer une petite cabane à partir d’une planche appuyée contre un mur, stabilisée avec une pierre, ou d’assembler quelques parpaings pour former une cache. Il faut laisser une ouverture de 12 cm pour permettre au hérisson d’entrer. L’idéal est de positionner cette cache à proximité d’une haie ou d’un espace naturel, et de la garnir de feuilles mortes, de paille ou de copeaux. Couvrir le dessus avec une bâche en plastique protège le nid de la pluie.

Si votre jardin est propice à leur installation, évitez de laisser traîner outils ou équipements susceptibles de leur faire du mal, comme des tronçonneuses ou des râteaux, afin de préserver leur intégrité physique.

pourquoi il ne faut pas adopter un hérisson

Le hérisson, créature nocturne, à tendance à vivre seul et est naturellement très timide. Sa mobilité étendue lui permet de parcourir de longues distances pour chercher de la nourriture ou un partenaire. En été, il ne reste généralement pas plus de 2 ou 3 jours dans le même nid. Sa nature incompatible avec la vie en captivité, combinée à son comportement territorial limité, rend son enfermement injustifié et nuisible à son équilibre.

De plus, ces petits mammifères peuvent être porteurs de maladies et parasites transmissibles à l’homme, tels que la salmonellose, la teigne ou la gale. Bien que leur apparence charmante et leurs piquants puissent inciter à les manipuler, il est fortement conseillé de faire preuve de prudence et de porter des gants si vous êtes amené à les toucher.

Certains évoquent l’idée que capturer ou élever un hérisson pourrait contribuer à préserver l’espèce en facilitant leur reproduction en captivité. Cependant, cette pratique risque surtout de rendre ces animaux malheureux, tout en étant illégale. La meilleure façon d’aider leur population demeure leur protection dans leur habitat naturel.

Pour ceux qui souhaitent réellement s’impliquer, devenir « capacitaire hérisson » représente une option. Cela nécessite de faire une demande officielle auprès de la direction départementale de la protection de la nature. La formation pour obtenir le certificat, d’environ 70 heures, doit être suivie d’un examen. Ce parcours demande un engagement personnel sérieux, dédié à l’apprentissage et à la prise en charge responsable de ces animaux.

plongée dans l’univers du hérisson

Véritable allié au jardin, le hérisson, carnivore, joue un rôle essentiel contre les nuisibles en se nourrissant de limaces, d’escargots et de vers de terre. Il doit également faire face à ses principaux prédateurs comme le blaireau ou le renard. Son cycle de vie est rythmé par une hibernation hivernale, après laquelle il devient actif de avril à septembre. La période de reproduction, généralement à la sortie de l’hiver, donne naissance à des petits appelés « choupissons », qui naissent sans épines, mais en deviennent rapidement couverts d’une centaine en quelques heures.