Chez tous les mammifères, le processus de développement in utero est lié à un dispositif essentiel : le cordon ombilical. C’est par ce lien que le jeune reçoit la nourriture et l’oxygène nécessaires à sa croissance jusqu’à la naissance. Après celle-ci, ce cordon est généralement sectionné, laissant une trace qui deviendra le fameux nombril. Toutefois, tous les mammifères ne portent pas de cette cicatrice bien visible : les différences dans leur mode de reproduction expliquent cette diversité.
Quelle est la fonction du nombril ?
En réalité, le nombril n’a aucune utilité concrète pour l’organisme. Il représente simplement la marque de la séparation du bébé de sa connexion à la mère via le cordon ombilical, un vestige de cette relation vitale. La section du cordon lors de la naissance laisse une zone cicatricielle qui, en grandissant, devient le nombril. Ce trait est propre aux mammifères qui se développent en étant reliés à leur mère par un placenta, permettant à l’embryon d’évoluer dans un environnement riche en nutriments et en oxygène.
Les mammifères dits « placentaires » regroupent toutes ces espèces dont l’embryon se développe à l’intérieur de l’utérus, protégés par le placenta. Parmi eux, on trouve l’humain, mais aussi le chien, le chat, le cheval ou l’éléphant. En revanche, certains mammifères n’ont pas de nombril, une particularité liée à leur mode de reproduction différent.
Les différentes catégories de mammifères
Il est peu connu que la grande famille des mammifères se catégorise en trois grands groupes : les placentaires, les monotrèmes et les marsupiaux. Seuls ces deux derniers n’ont pas de cicatrice ombilicale visible. Les monotrèmes, comme l’ornithorynque ou l’échidné, sont considérés comme des formes très anciennes, pondant des œufs plutôt que de donner naissance à des petits vivants. Les marsupiaux, à l’image des kangourous ou koalas, mettent au monde des jeunes très fragiles qui continuent leur développement dans une poche ventrale. La caractéristique commune à tous ces groupes, hors les mammifères placentaires, est l’absence de cicatrice ombilicale visible.
Les mammifères placentaires, quant à eux, ont une reproduction plus sophistiquée : ils portent leurs petits dans l’utérus jusqu’à leur terme, assurant une croissance plus avancée avant la naissance.
Où doit-on chercher le nombril chez les animaux ?
Chez les chiens et chats, le nombril se situe le long de la ligne médiane, généralement en dessous de la cage thoracique. Sa présence est discrète : il apparaît comme une petite cicatrice peu proéminente ou un léger renflement, souvent difficile à percevoir à cause de la fourrure. Au même titre, chez le cheval, le nombril se trouve aussi sur le ventre, légèrement derrière le sternum. Chez les poulains nouveau-nés, le cordon ombilical peut rester visible pendant quelques jours avant de tomber, et il est primordial de le surveiller pour prévenir toute infection.
Comment les animaux coupent-ils le cordon ombilical ?
Chez de nombreuses espèces, c’est instinctivement la mère qui mord le cordon après la naissance pour le séparer. Cette manière de faire réduit les risques d’infection et accélère la séparation. Elle peut également lécher la zone pour la nettoyer et favoriser la cicatrisation. Certains animaux, comme les chevaux, laissent le cordon se déchirer naturellement lorsque l’animal se lève. Pour les animaux domestiques dont la mère ne coupe pas le cordon, la intervention vétérinaire devient nécessaire pour effectuer cette opération dans de bonnes conditions.
Pourquoi le nombril humain est-il si évident ?
La forme du nombril chez l’humain dépend principalement de la façon dont le cordon a été coupé et cicatrisé. Lors de la naissance, c’est la personne qui acère le cordon à une certaine longueur, puis celui-ci sèche et tombe. Selon la manière dont la peau réagit, le nombril peut former un creux (« innie ») ou un excès de tissu qui déborde légèrement (« outie »). La présence d’une hernie ombilicale, qui apparaît sous forme d’un renflement, résulte souvent d’une faiblesse musculaire, mais elle disparaît généralement d’elle-même en grandissant. En dehors des situations pathologiques, la forme du nombril n’a aucune conséquence médicale.
Est-il possible de modifier la forme du nombril ?
Lors de la naissance, la coupure du cordon est avant tout une nécessité médicale visant à préserver la santé du nouveau-né. La forme du nombril se dessine ensuite naturellement, influencée en partie par la génétique. Il n’est pas courant que le médecin cherche à façonner spécifiquement cette cicatrice. Si, à l’âge adulte, on souhaite changer la forme de son nombril, il est possible d’avoir recours à une intervention chirurgicale spécialisée, appelée ombilicoplastie. Cependant, cette opération comporte des risques et doit être envisagée après une information complète sur ses implications.
Le nombril peut-il être sujet à une infection ?
Une infection du nombril, appelée ombilite, peut toucher n’importe qui, à tout âge. Elle est surtout fréquente chez les nouveau-nés ou chez ceux qui ont un piercing au nombril. Ses symptômes se traduisent par une rougeur, un gonflement, de la douleur, un écoulement purulent ou une odeur désagréable. Parfois, une fièvre ou des frissons peuvent accompagner l’infection. En cas de suspicion, il est essentiel de ne pas manipuler ou gratter la zone pour éviter d’aggraver la situation. La consultation d’un médecin est nécessaire afin qu’un traitement adapté, souvent à base d’antibiotiques ou de soins locaux, puisse être mis en place rapidement pour éliminer l’infection.