Les cervidés, comme le renne, le caribou, l’élan et l’orignal, appartiennent à la famille des ruminants à doigts pairs, constitué de mammifères qui se nourrissent principalement de plantes qu’ils mâchent après les avoir digérées. Bien que leurs noms évoquent des espèces distinctes, ils désignent en réalité deux groupes principaux. D’où viennent ces différences terminologiques ? Sont-elles liées à des particularités géographiques ou culturelles, notamment entre la France et l’Amérique du Nord ? Et en quoi ces animaux diffèrent-ils vraiment ? Découvrez les réponses à ces questions pour mieux comprendre ces espèces fascinantes.
les termes “renne” et “caribou”
En parlant du mammifère Rangifer tarandus, il est intéressant de noter que la terminologie varie selon les régions. En Amérique du Nord, les habitants désignent souvent cet animal par le terme “caribou”, alors qu’en France, on l’appelle généralement “renne”.
Ce mot “caribou” provient de la langue micmaque, parlée par certains peuples autochtones, où il se dit « xalibu« , signifiant “qui gratte le sol avec sa patte”. Lors de leur arrivée en Nouvelle-France, les explorateurs français ont adopté ce nom pour décrire ces animaux. Plus tard, c’est le terme “renne”, emprunté à la langue lapone, qui a été adopté, notamment pour désigner la jeunesse de cette espèce, désignée par le mot “reino”.
Ce mammifère appartient à la sous-famille des Rangifer tarandus caribou, une subdivision qui se divise en plusieurs branches en fonction de leur habitat et de caractéristiques morphologiques, notamment cinq types différents. L’un d’entre eux, appelé caribou des forêts, ou caribou des bois, est représenté sur les pièces de 25 cents de la monnaie canadienne. Il se trouve principalement dans le Québec, le Labrador et certaines régions de l’Alberta, où sa présence reste limitée.
élan et orignal
Les termes “élan” et “orignal” désignent deux cervidés appartenant au genre Alces. La différence de vocabulaire repose essentiellement sur la zone géographique : “élan” est utilisé en Europe, notamment pour ses populations présentes en Sibérie, en Scandinavie et en Mandchourie, tandis que “orignal” est le terme courant en Amérique du Nord. Cette distinction n’indique pas la présence de sous-espèces différentes, mais reflète plutôt une différence culturelle dans la dénomination.
les différences majeures entre Rangifer tarandus et Alces
Parmi les cervidés, l’élan est le plus massif. Chez les mâles, la masse peut dépasser 700 kg et leur taille atteindre 2,30 mètres au garrot, alors que les mâles renne pèsent en moyenne 130 kg pour une hauteur d’environ 1,30 m.
Les deux espèces possèdent des sabots spécialement adaptés à leur environnement, permettant de marcher dans la neige et les zones humides, tout en facilitant la nage. Leur alimentation se compose principalement d’herbes, d’écorces et de lichens, qu’ils peuvent repérer en allant chercher sous la couche de neige. Les élans, eux, ont la capacité de plonger leur tête sous l’eau pour attraper des plantes aquatiques, pouvant y rester jusqu’à une minute, ce que les rennes semblent moins capables de faire.
Une différence notable concerne également la structure de leurs bois. Chez Rangifer tarandus, mâles et femelles portent des bois, qui ressemblent à des rameaux arborés. En revanche, chez les Alces, seuls les mâles en possèdent, avec des bois aplatis en forme d’éventail, qui tombent à chaque période de mue.
Actuellement, les Alces vivent uniquement à l’état sauvage, tandis que des élevages de Rangifer tarandus existent, notamment en Alsace, à Stosswihr, où une ferme aux rennes permet leur domestication. Même en captivité, ces animaux restent méfiants face à leurs prédateurs naturels, comme les loups ou les ours, et évitent de marcher sur la glace. Ils ont aussi pour habitude de se déplacer en file indienne pour traverser les rivières. Les peuples autochtones de Sibérie, comme les Lakoutes, ont déjà domestiqué l’élan, en l’utilisant comme animal de trait ou de monture, mais il n’a pas été élevé en troupeau de la même manière que les rennes.
L’élan préfère vivre en solitaire durant l’été ou en couple lors de la brève saison de reproduction, qui s’étend de mi-septembre à mi-octobre. En hiver, il peut cependant former des groupes, bien que moins systématiquement que les rennes. Contrairement à ces derniers, les mâles élans ne forment pas de harems.
l’intérêt préhistorique du renne
Au cours de la Préhistoire, l’homme valorisait grandement le renne, les utilités qu’il offrait étant multiples :
Il constituait une source précieuse de viande qui pouvait être conservée par séchage, fournissait des os riches en moelle pour fabriquer des outils ou des bijoux, et ses bois servaient à fabriquer des harpons ou des outils pour travailler la pierre. La graisse de renne était utilisée comme combustible pour l’éclairage, tandis que la peau servait à confectionner des vêtements ou des toits. Les tendons et boyaux étaient transformés en fils pour coudre, et la substance collagène des sabots, entre autres, trouvait des usages divers dans la fabrication d’outils et d’objets pratiques.