Un membre peu connu de la faune européenne est le chien viverrin. Originellement élevé pour sa fourrure en Asie, cet animal a été introduit dans d’autres régions du monde. Très apprécié au Japon, où il symbolise la prospérité, il est en revanche perçu comme invasive dans notre continent. Sa présence a été signalée en France, ce qui témoigne de sa capacité à s’adapter dans plusieurs environnements européens.
Qui est le chien viverrin ?
Appartenant à l’ordre des carnivores et à la famille des canidés, le chien viverrin, aussi appelé « tanuki », est un mammifère dont la silhouette rappelle celle d’un raton laveur ou d’une martre. Très populaire au Japon, où il est considéré comme un symbole de chance, il occupe également une place dans la mythologie locale, incarné sous la forme d’un yōkai, un esprit forestier doté de pouvoirs magiques et d’attributs particuliers. Aujourd’hui, il apparaît fréquemment dans la culture populaire, notamment dans les jeux vidéo, la bande dessinée et le cinéma d’animation.
Comment différencier le chien viverrin ?
De taille semblable à celle d’un renard, cet animal mesure généralement entre 50 et 70 cm de long, avec une hauteur au garrot comprise entre 25 et 30 cm. Sa queue alourdie atteint une vingtaine de centimètres, et son poids varie selon le sexe, l’âge et la période de l’année, oscillant entre 4 et 6 kg en été et pouvant atteindre 10 kg en hiver. Son aspect rappelle celui d’un mustélidé, avec des pattes courtes, tandis que son masque facial sombre et la couleur variée de sa fourrure, segmentée par des nuances de brun, rouge, noir et ivoire, évoquent celui d’un raton laveur. Son pelage se compose d’une couche laineuse grisâtre, recouverte d’un manteau tacheté de diverses couleurs.
Comment le chien viverrin est-il arrivé en Europe ?
Présent principalement en Asie orientale, notamment en Chine, en Corée, au Japon et dans le nord du Vietnam, ce mammifère a été introduit en Europe au début du XXe siècle pour sa fourrure. Des élevages ont été développés dans la région de l’ex-Union soviétique, et entre 1928 et 1955, plusieurs centaines d’individus ont été relâchés volontairement dans la nature dans le but d’étendre son habitat. Cette expansion rapide l’a mené jusqu’en Scandinavie, en Pologne, en Allemagne et dans d’autres pays d’Europe centrale, malgré les dénonciations des associations de protection animale au sujet des atrocités liées à la chasse à la fourrure.
Comment le chien viverrin est-il arrivé en France ?
La première observation documentée en France remonte à 1975 en Moselle, à Schwerdorff. Une deuxième occurrence a été enregistrée dans l’Aisne quelques années plus tard, en 1979. La reproduction de l’animal dans le pays a été confirmée en 1988 en Haute-Saône. Les experts proposent deux hypothèses pour expliquer sa présence : d’une part, sa dispersion naturelle à partir des régions frontalières avec l’Allemagne, où il est déjà établi ; d’autre part, des évasions de spécimens détenus dans des parcs zoologiques, cirques ou par des particuliers, ayant échappé à leur contrôle.
Quelles sont ses habitudes alimentaires ?
En tant qu’omnivore, le chien viverrin consomme une grande variété d’aliments aussi bien d’origine animale que végétale. Son régime inclut de petits mammifères tels que les campagnols ou la souris, des reptiles, des mollusques comme les limaces, des amphibiens, des oiseaux et leurs œufs, ainsi que des charognes à base de viande ou de poisson. Il s’adapte aussi à des ressources végétales, notamment des baies, des champignons ou des produits cultivés comme le maïs ou les vignes. Opportuniste, il profite de tout ce qui lui tombe sous la dent, y compris les déchets en milieu urbain, ce qui est courant dans certaines régions du Japon où il fouille souvent les ordures ménagères.
Quel mode de vie adopte le chien viverrin ?
Solitaires ou en petits groupes, ces mammifères privilégient les habitats forestiers situés à basse altitude (moins de 700 mètres), proches de plans d’eau bordés de buissons ou de roseaux, ainsi que les zones de sous-bois humide. Contrairement à d’autres canidés, il n’enterre pas de terriers, mais préfère occuper des habitats abandonnés par d’autres animaux ou se loger à même le sol, dans un trou d’arbre ou dans un tas de branches. Actif principalement au crépuscule et la nuit, il passe la journée à dormir ou à se cacher. La particularité du chien viverrin est de hiberner, même partiellement, durant l’hiver, de décembre à février, en restant à l’abri sauf lors des journées plus chaudes.
Le chien viverrin peut-il être gênant ?
En raison de son statut de espèce invasive, il est considéré comme une menace pour la biodiversité locale. En effet, ses activités peuvent porter atteinte aux populations d’oiseaux lors de la saison de nidification ou aux cultures agricoles par des dégâts. Depuis 2019, il figure sur la liste européenne des espèces exotiques envahissantes préoccupantes. Selon la législation, il est interdit de l’importer, de le maintenir en captivité, de le transporter ou de le lâcher intentionnellement dans la nature. La chasse et la piégeage sont autorisés toute l’année, sous réserve de l’autorisation préfectorale, afin de limiter sa propagation.
Comment se reproduit-il ?
Accordant peu d’importance à la vie sociale, le chien viverrin vit généralement seul ou en couple, mais peut aussi se rassembler avec d’autres individus. La période de reproduction débute en février, à la sortie de l’hiver, avec un cycle de rut d’environ deux à trois semaines. Après une gestation d’environ deux mois, la femelle donne naissance à une portée pouvant aller de 3 à 7 petits, nés aveugles et couverts d’un pelage laineux. Leur vision s’améliore dès la première semaine, et ils dépendent du mâle pour l’alimentation et la protection jusqu’à leur sevrage vers 10 mois. La maturité sexuelle est atteinte à un an.
Le chien viverrin est-il en danger ?
Ce mammifère n’est pas actuellement en danger, grâce à sa capacité à coloniser et à s’adapter rapidement. Parmi ses prédateurs naturels figurent le loup, le lynx, l’aigle royal, le hibou grand-duc, ainsi que le chien domestique. Les collisions avec des véhicules représentent aussi une cause de mortalité fréquente. Bien que vulnérable face aux menaces comme la peur ou la difficulté à traverser les routes, il n’est pas considéré comme une espèce menacée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). La durée de vie moyenne du chien viverrin est d’environ 7 ans.