La teinte jaune et noire de l’abdomen rayé, avec les femelles munies d’un dard, et une taille pouvant atteindre 3 centimètres : il ne fait aucun doute qu’il s’agit de frelons. Bien qu’ils soient généralement peu agressifs, cette espèce souffre d’une mauvaise réputation, d’autant plus depuis l’arrivée de leur cousin venu d’Asie, qui a causé de nombreux préjudices à la faune et à la flore durant les mois estivaux. Que faire en présence d’un nid ? Quelles précautions adopter et lesquelles éviter ? Nous faisons le point pour vous aider à réagir correctement.
Le cycle de vie du frelon
Le frelon appartient à la famille des hyménoptères sociaux, cela signifie que sa société est organisée avec des rôles distincts au sein du nid, notamment entre individus fertiles et stériles. Dès le printemps et l’été, les ouvrières se consacrent à nourrir la reine adulte et les larves, à étendre la structure du nid et à le défendre contre tout intrus. Leur espérance de vie est d’environ trois semaines. Plus tard dans la saison, des mâles et de nouvelles reines apparaissent. Après la fécondation, seules ces dernières survivront à l’hiver, tandis que le reste de la colonie, y compris la reine d’été, disparaîtra. Ce cycle annuel se répète inlassablement.
La variété la plus répandue en France est le frelon européen. Impressionnant par sa taille, souvent bien plus grande que celle des guêpes, il est en réalité moins susceptible d’agresser l’humain. Ce prédateur joue un rôle écologique essentiel en se nourrissant d’insectes nuisibles comme les mouches ou les moustiques, et en participant à la pollinisation florale.
Toutefois, la perception de cette espèce a été fortement altérée par la prolifération récente du frelon asiatique. Ce dernier est connu pour sa prédation sur les colonies d’abeilles, qui sont cruciales pour la pollinisation, représentant près de 80 % de ce processus. La disparition de ces abeilles aurait des conséquences désastreuses pour l’ensemble de la biodiversité. Reconnaissable à son abdomen entièrement jaune avec un simple liseré noir, le frelon asiatique n’est pas plus dangereux pour l’homme que son homologue européen, mais sa expansion pose de sérieux problèmes.
La colonisation des cultures par le frelon asiatique débute au printemps puis s’intensifie durant l’été, causant des dégâts importants et constituant une menace réelle pour la biodiversité locale. Il est impératif de détruire ses nids, que ce soit dans des propriétés privées ou dans l’espace public, tout en respectant les méthodes appropriées.
Nid de frelons : Comment réagir intelligemment ?
Il est crucial de commencer par éviter certaines erreurs. Minimiser la dangerosité du frelon est une erreur majeure. Malgré leur apparence pacifique, ces insectes peuvent devenir très agressifs lorsqu’ils perçoivent une menace pour leur colonie. Lorsqu’ils zèbrent autour d’une table ou entrent dans une demeure, ils n’ont pas l’attitude d’un insectifère attaquant. Leur passivité apparente ne signifie pas qu’ils ne peuvent pas piquer. En réalité, si un frelon ressent que ses larves ou sa reine sont en danger, il mobilisera toute sa colère pour défendre ses intérêts, pouvant attaquer en groupe.
Lorsqu’un intrus s’approche du nid, plusieurs frelons peuvent le piquer à plusieurs reprises. Leur agressivité découle souvent d’une mauvaise réaction humaine : s’éloigner trop tard ou hésiter face à l’agresseur peut coûter cher. La douleur causée par une piqûre multiple peut rapidement conduire à une situation critique, surtout si l’on panique ou si l’on ne sait pas comment se défendre.
Solliciter un professionnel
Il est préférable de ne pas faire appel aux pompiers pour tout nid de frelons, sauf si celui-ci est situé dans un espace public, comme un parc, où la sécurité des passants est en jeu. Pour un nid découvert dans un jardin ou sur une propriété privée, il est conseillé de contacter un spécialiste de la désinsectisation. Ces experts sont formés pour éliminer efficacement tout type de colonies nuisibles tout en assurant leur propre protection.
Ils portent une tenue intégrale avant d’intervenir, afin de se prémunir contre une attaque. La meilleure période pour intervenir est tôt le matin ou en fin de journée, lorsque la majorité des frelons est à l’intérieur du nid et moins actifs. Lors de leur intervention, ils procéderont à l’application d’un insecticide spécifique à l’entrée ou directement dans le nid, dans un environnement calme pour éviter de provoquer une réaction défensive.
La prévention avant tout !
La présence d’un nid dans un espace privé comme un jardin ou une cheminée, ou la fréquentation de lieux où des frelons entrent régulièrement dans les habitations, peut très vite devenir une source de danger, notamment pour les enfants ou les personnes allergiques. Pour limiter ce risque, il existe plusieurs précautions à prendre en amont. La clé est de comprendre comment un nid s’établit, notamment en hiver, lorsque seules les reines fécondées survivantes se réfugient dans un petit abri pour pondre et préparer la prochaine génération. À l’approche du printemps, il est essentiel de vérifier ces endroits, afin de détruire le nid naissant dès l’entrée de la reine.
En période estivale, quand le nid est déjà en place, certaines méthodes naturelles peuvent aider à repousser l’intrus. Les frelons détestent notamment l’odeur de la citronnelle, utilisée sous forme d’huiles essentielles ou de bougies pour éloigner ces insectes. D’autres senteurs puissantes, comme le marc de café, le thym ou l’encens, les perturbent également. La lumière est également un facteur d’attraction ; en soirée, allumer une lampe à l’opposé du jardin évitera de les attirer.
Enfin, une fois le nid détruit par un professionnel, il est primordial de boucher soigneusement tous les accès à cet endroit, notamment dans le cas d’une cheminée ou d’un conduit, car les frelons ont tendance à reconstruire leur colonie au même endroit. Obstruer ces niches permet d’éviter qu’un nouvelle colonie ne se reforme l’année suivante, surtout pendant la période où les reines pondent.
Comment réagir en cas de piqûre ?
La piqûre de frelon, bien qu’elle injecte du venin, n’est généralement pas mortelle, même si l’on peut être piqué à plusieurs reprises. La douleur est souvent intense en raison de la taille du dard. Cependant, pour une personne allergique, la réaction peut devenir grave et entraîner un choc anaphylactique. Les symptômes incluent une urticaire immédiate, un gonflement important (semblable à l’œdème de Quincke), des difficultés respiratoires, une chute de la pression sanguine, ainsi que des troubles digestifs sévères. Sans réaction immédiate, une piqûre peut même entraîner la mort en 15 minutes.
En cas d’urgence, il faut injecter une dose d’adrénaline rapidement, idéalement à l’aide d’un auto-injecteur si la personne est allergique. La première réaction allergique lors d’une piqûre est souvent le signe d’un risque accru lors de prochains encounters. Le traitement consiste alors à disposer d’un stylo auto-injectable d’adrénaline, qui deviendra vital en cas de nouvelle piqûre. La vigilance est de mise, et il est essentiel pour les personnes sensibles de consulter un médecin pour établir un plan d’urgence adapté.