La majorité des blattes sont équipées de deux ensembles d’ailes, mais posséder des élytres ne leur garantit pas toujours une capacité à voler. La plupart adoptent plutôt une stratégie de chute contrôlée pour échapper à un danger imminent, en se laissant tomber d’un point à un autre. Ce comportement est principalement réservé aux mâles de certaines espèces, même si parmi nos cancrelats domestiques, beaucoup ont la faculté de planer, notamment chez ceux qui vivent à l’état sauvage. Mais alors, quels sont les cafards capables de voler ou de glisser dans les airs, et lesquels pourraient éventuellement atterrir dans votre lit ou sur votre canapé si une invasion venait à se produire ? La réponse se trouve dans la suite de cette lecture.
Les cafards adeptes du vol pour fuir ou se déplacer
Au sein de la famille Blattella englobant de nombreuses sous-espèces, seules quelques-unes exploitent le vol comme moyen d’échapper à un danger ou, pour celles qui évoluent verticalement, pour atteindre rapidement le sol afin de chercher de la nourriture. Leur silhouette fine et aplatie leur permet de se déplacer avec rapidité, atteignant des vitesses pouvant aller jusqu’à 5 km/h par rapport à leur taille. Leur exosquelette souple leur confère une grande flexibilité, leur permettant de se faufiler à travers des interstices souvent invisibles à l’œil humain. Chez ces espèces, les femelles ont généralement perdu leurs ailes, alors que ce sont surtout les mâles qui en disposent et qui ont la capacité de voler ou de planer.
La blatte germanique, un nuisible capable de planer
En France, la blatte germanique est la plus fréquente parmi les cafards indésirables. Elle est également présente sur tous les continents sauf en Antarctique. Son rôle dans la transmission de certains agents pathogènes la rend particulièrement problématique pour la santé humaine. Sa croissance est extrêmement rapide, ce qui facilite son infestation. Bien que le vol ne soit pas leur principale méthode de déplacement, ces insectes peuvent déployer leurs deux paires d’ailes pour se laisser glisser d’un endroit à un autre ou atterrir en douceur, surtout en situation de danger ou lorsqu’ils cherchent à se déplacer plus rapidement.
Le cafard oriental, également capable de planer
Très présent dans nos habitations, le cafard oriental peut utiliser ses ailes pour effectuer de courtes traversées aériennes. Cependant, leur utilité est limitée puisque ses surfaces ailées sont réduites, notamment chez la femelle. Leur corps massif et leur incapacité à adhérer aux surfaces lisses font que ces cafards préfèrent ramper plutôt que voler. Ils sont principalement actifs dans les zones sombres et humides, comme les garages ou les sous-sols.
Les cafards du Surinam
Ce groupe inclut des insectes xylophages, ovovivipares et reproducteurs par parthénogenèse. Seuls les mâles sont capables de planer, leur taille pouvant atteindre 10 cm de long. Ces blattes creusent le bois pour se nourrir et peuvent grimper sur des surfaces en verre, ce qui explique leur utilisation comme animaux de compagnie ou pour nourrir d’autres espèces. Même si elles prennent leur envol, ce phénomène se limite généralement à de courtes distances.
Les invasions de cafards nuisibles ont tendance à être principalement des espèces qui privilégient la vie au sol ou dans les endroits obscurs, où elles se reproduisent et se nourrissent. La majorité ne volent que lorsque c’est nécessaire, et seuls les adultes disposent d’ailes déployables.
Les cafards capables de voler sur de courtes distances
Seules quelques rares espèces nuisibles possèdent une morphologie leur permettant de voler efficacement sur de longues distances. En milieu naturel, certains cafards sauvages, comme ceux des bois, ont des élytres suffisamment développés pour leur permettre de se propulser dans l’air.
La blatte australienne, une espèce prête à s’envoler
Appelée Periplaneta australasiae, cette espèce aux ailes longues est largement répandue dans le monde, en particulier en Australie où elle a été introduite, probablement depuis l’Afrique. Elle prospère dans les environnements chauds et humides, se nourrissant de végétation ou de décomposés d’origine animale. Dans nos foyers, c’est une omnivore capable de dévorer une grande variété d’aliments, de graisses, de viandes, mais aussi des matériaux non alimentaires comme des œufs d’ongles, des cheveux, des insectes morts, du cuir, ou des papiers.
Le loboptère, un cafard européen capable de voler
Le Loboptera decipiens est une espèce répandue dans la région méditerranéenne. La femelle, plus volumineuse que le mâle, est incapable de voler. Les adultes mesurent entre 13 et 30 mm, avec un corps noir profond bordé de blanc crème sur le thorax et le ventre. Cette blatte sauvage préfère vivre à l’extérieur, sous le bois ou dans les zones naturelles. Toutefois, le mâle peut effectuer de courtes envolées quand l’occasion se présente.
Le cafard de Cuba, un véritable expert du vol
Ce cafard, adulte, peut atteindre 15 mm pour le mâle et 24 mm pour la femelle, et possède une capacité remarquable à voler. De couleur allant du vert pâle au jaune, il se trouve typiquement à Cuba, dans les Caraïbes, en Floride ou au Texas. Actif aussi bien de jour que de nuit, il est capable de projeter son corps dans l’air grâce à ses élytres denses, permettant de coloniser de nouveaux endroits. Ces insectes sont souvent utilisés comme animaux de compagnie ou comme source de nourriture pour certains reptiles ou araignées.
Le plus grand des cafards volants
Le Megaloblatta spp, originaire d’Amérique Centrale et d’Amérique du Sud, peut atteindre une longueur de 10 cm et une envergure de 18 cm lorsqu’il déploie ses ailes. Bien qu’impressionnant, il ne représente pas une menace pour l’homme ni un ravageur. La couleur noire de ses nymphes et de ses adultes accentue leur taille impressionnante. Ces blattes aiment les environnements chauds et humides, se nourrissant principalement d’écorce et grimpant souvent dans les arbres. Pour communiquer ou se défendre, ils utilisent également la stridulation.
Comment fonctionnent les organs du vol chez la blatte ?
La structure des ailes est similaire chez toutes les blattes, qu’elles soient nuisibles ou non. Leur morphologie ne leur permet pas de supporter le poids de leur corps sur de longues distances, c’est pourquoi leurs ailes fines sont surtout adaptées pour soutenir un saut ou ralentir une chute. Chez la majorité des femelles, la capacité de voler est absente ou très limitée, car leurs ailes postérieures sont souvent trop courtes.
Les blattes possèdent deux paires d’ailes : le paire supérieure, résistante et opaque, protège leur corps, tandis que la paire inférieure, plus fragile et translucide, leur sert à effectuer des sauts ou de courtes planées. Ce n’est qu’à l’instant de leur dernière mue, lorsque leur corps devient celui d’un adulte, que leurs ailes se développent pleinement. Seules les imago, ou adultes, peuvent utiliser leurs ailes pour voler ou planer.
Une morphologie conçue pour ramper et se dissimuler efficacement
La silhouette compacte et aplatie de ces insectes leur permet de se déplacer rapidement dans des espaces confinés. Leur exosquelette robuste leur offre une grande résistance, tout en restant flexible, ce qui leur permet de s’aplatir et de se glisser dans les moindres fissures. Leur cerveau et leurs organes sensoriels, situés dans leurs antennes, leur confèrent une excellente capacité à détecter les mouvements, la nourriture ou la présence d’autres insectes. En général, ils évitent la lumière du jour et préfèrent la pénombre ou l’obscurité totale. Même si un jour, par malchance, vous les croisez en plein jour, leur rapide disparition ne vous laissera que peu d’espoir de leur faire face.
Tout en étant utile à la décomposition de la matière organique, ces insectes peuvent aussi transporter divers agents pathogènes. Pour prévenir une invasion ou contrôler leur présence chez vous, il est conseillé d’intervenir rapidement en sollicitant des professionnels spécialisés dans l’élimination de ces indésirables.