La coccinelle : insecte indispensable pour un jardin équilibré

Accueil » Les animaux sauvages » Insectes » La coccinelle : insecte indispensable pour un jardin équilibré

La coccinelle, reconnue parmi les plus emblématiques alliées naturelles du jardin, joue un rôle essentiel dans la lutte contre certains parasites. Dévoreuse vorace de cochenilles et de pucerons dès sa jeunesse larvaire, cette petite créature s’avère être un agent de combat biologique extrêmement précieux. Son importance pour la santé des cultures n’est plus à démontrer, d’où la nécessité de mieux comprendre qui elle est réellement, au-delà de l’image de ses points, souvent mal interprétée concernant son âge…

Qui est la coccinelle ?

Appartenant à la famille des coccinellidés et à l’ordre des coléoptères, la coccinelle, dont le genre est Coccinella, regroupe environ 6000 espèces dispersées à travers le globe. Ses noms communs, notamment « pernotte » ou encore « bête à bon Dieu », évoquent sa nature remarquable. En termes étymologiques, son nom latin Coccinus signifie « écarlate », en référence à sa teinte rouge vif, caractéristique de sa carapace, qu’elle utilise aussi comme mécanisme de défense contre ses prédateurs.

Quelle origine donne-t-on au surnom “bête à bon Dieu” ?

Ce terme trouve ses racines dans une légende médiévale : un bourreau chargé d’exécuter un condamné repéra une coccinelle sur sa gorge. Malgré plusieurs tentatives pour la chasser, l’insecte revenait toujours se poser à cet endroit. Impressionné par cette persistance, le roi Robert II décida de gracier l’homme, qui clamait son innocence. La légende veut que cette reconnaissance miraculeuse ait conduit à voir la coccinelle comme un signe de bon augure, symbole de chance et de protection.

Où peut-on observer la coccinelle ?

Présent dans la majorité des régions mondiales, à l’exception des zones polaires et des zones enneigées en permanence, la coccinelle s’adapte à divers habitats. En France, on en recense une centaine d’espèces, dont la plus répandue est la coccinelle à 7 points, ou Coccinella septempunctata. Elle vit aussi bien en milieu urbain qu’à la campagne, occupant une large gamme d’environnements, depuis les zones côtières jusqu’aux régions montagneuses, tant qu’elle trouve ses précieux pucerons à manger.

Quels types de milieux accueillent la coccinelle ?

La coccinelle fréquente plusieurs types d’habitats : jardins, prairies, forêts en zones rurales, terrasses ou balcons en ville. Certaines espèces ont des préférences particulières, comme la coccinelle ocellée qui aime les conifères ou la coccinelle à 22 points qui privilégie les chênes. Sa période d’activité s’étend de la mi-mars jusqu’en octobre, après laquelle elle cherche refuge dans des endroits protégés tels que la mousse, les fleurs fanées, les feuilles mortes, les pierres ou sous les écorces d’arbres pour passer l’hiver.

Que mange la coccinelle ?

Le régime alimentaire de cet insecte varie selon son espèce :

  • Les coccinelles aphidiphages se nourrissent principalement de pucerons. Très colorées, comme celles à 7 points, elles peuvent consommer différentes espèces de pucerons. Certaines ne se nourrissent que d’espèces spécifiques, afin d’éviter toute intoxication. En phase adulte, elles se gorgent également de pollen et de nectar ;
  • Les coccinelles phytophages se nourrissent de végétaux, pouvant causer des dégâts sur certaines cultures comme la pomme de terre ;
  • Les coccinelles mycophages se confortent dans la consommation de champignons ;
  • Les coccinelles aleurodiphages attaquent les aleurodes, ces mouches blanches nuisibles à divers végétaux comme les agrumes ou les légumes – tomates, haricots… ;
  • Les coccinelles acariphages se repaissent d’acariens, souvent minuscules, mesurant généralement moins d’1 millimètre ;
  • Enfin, les coccinelles coccidiphages ciblent des cochenilles, participant à freiner leur invasion notamment dans les cultures oléicoles.

Quelles sont leurs caractéristiques physiques ?

La majorité des coccinelles mesure moins de 1,5 cm, avec certaines espèces ne dépassant pas 1 mm. Leur carapace, d’aspect ovale ou arrondi, couvre un ventre plat. Leurs antennes, rétractables au repos, et leurs six petites pattes segmentées munies de griffes bifides permettent leur déplacement et leur manipulation alimentaire. La tête, de couleur noire, porte deux taches blanches. Les couleurs varient, mais celles qui sont les plus nombreuses présentent une teinte écarlate. Le nombre de points, qui différencie chaque espèce, ne renseigne en aucun cas sur leur âge, contrairement à une croyance répandue. Par exemple, la coccinelle à 7 points (nom scientifique Coccinellus septempunctata) doit son nom à ses points, tout comme la coccinelle à 22 points (Psyllobora viginti-duopunctata), qui est jaune.

Pourquoi la coloration des coccinelles est-elle importante ?

Les couleurs vives, souvent rouges ou oranges, ont pour but d’indiquer leur toxicité ou leur mauvaise goût, un mécanisme d’avertissement appelé aposématisme. En cas de menace, la coccinelle libère une substance chimique jaune ou orangée, un liquide contenant des alcaloïdes, qui est toxique ou irritant pour ses prédateurs. Cependant, cette sécrétion posée ne représente aucun danger pour l’humain, restant généralement une source d’irritation uniquement en cas d’allergie ou de contact à la peau.

Comment se reproduisent les coccinelles ?

Quelques jours après leur rencontre, la femelle dépose de minuscules œufs jaunes souvent situés sur des feuilles peuplées de pucerons. La coccinelle se transforme durant son cycle de vie, passant par plusieurs stades : œuf, larve, nymphe puis adulte. La durée d’incubation des œufs est d’environ 4 à 7 jours avant leur éclosion. Les larves, souvent bleu gris, se nourrissent intensément, jusqu’à 120 pucerons par jour pendant environ 3 semaines, ce qui leur permet de faire une croissance rapide tout en contribuant à la santé de votre jardin. La larve se couvre d’un cocon de soie sur une feuille, où elle reste une semaine — c’est la nymphose. Après ce stade, la chrysalide devient un adulte rouge en deux jours. La femelle pond environ mille œufs au cours de sa vie, qui peut durer 2 à 3 ans.

La coccinelle est-elle un insecte grégaire ?

Si certaines espèces se regroupent lors de périodes d’hibernation ou autour de zones riches en nourriture, la majorité des coccinelles restent plutôt indépendantes, chassant seules pour leur alimentation. Lorsqu’arrive l’hiver, quelques-unes se rassemblent en grands nombres pour se protéger, formant des « agrégations temporaires » dans des endroits abrités. Ces regroupements ne constituent pas de véritables sociétés organisées comme chez les fourmis ou les abeilles, mais leur phénomène demeure notable.

Quels sont leurs prédateurs naturels ?

La coccinelle doit faire face à divers ennemis dans la nature :

  • Les oiseaux insectivores, notamment les mésanges, pinsons ou étourneaux ;
  • Les araignées qui capturent ces insectes dans leurs toiles ;
  • Certains insectes prédateurs tels que les punaises ou mantes religieuses ;
  • Les guêpes parasitoïdes qui pondent leurs œufs à l’intérieur de la coccinelle. Dès l’éclosion, leurs larves se nourrissent des œufs ou de l’adulte, comme la guêpe Dinocampus coccinellae qui parasit la coccinelle maculée.

Pourquoi la coccinelle est-elle si appréciée ?

La sympathie que suscite cet insecte tient à sa beauté et à son rôle bénéfique pour le jardin. Inoffensive pour l’homme, elle est également un atout majeur dans l’agriculture biologique pour contrôler naturellement la prolifération de nuisibles. Elle constitue l’un des meilleurs alliés du jardinier, éliminant efficacement cochenilles, pucerons, mais aussi d’autres ravageurs comme les aleurodes ou les thrips.

Lorsqu’elle n’est pas suffisamment nombreuse dans le jardin, il est possible de l’introduire sous forme d’œufs, de larves ou d’adultes achetés en jardinerie. Déposer délicatement ces œufs ou larves sur des feuilles infestées permet à la nature d’agir efficacement. Cependant, les coccinelles adultes étant capables de voler, elles peuvent s’éloigner rapidement si elles ne sont pas en confinement.

Pour une gestion efficace, quelques coccinelles suffisent : environ 2 pour un massif, 6 à 10 pour un rosier, et en moyenne 35 larves par m2 dans un jardin entier. Enfin, quelques larves peuvent suffire pour traiter un arbuste. Il est primordial de limiter l’usage de pesticides chimiques, qui risquent d’éliminer ces précieux auxiliaires tout en pesant négativement sur la biodiversité locale, car la coccinelle peut aussi réguler d’autres nuisibles comme les acariens, les thrips ou les aleurodes.