Connues sous le nom de chrysope, ces insectes appartiennent à la famille des Chrysopidés, une catégorie regroupant plusieurs dizaines d’espèces présentes en France. Parmi celles-ci, on trouve notamment Chrysopa perla ainsi que d’autres insectes très similaires, tels que Chrysoperla et Pseudomallada. Leur ressemblance peut rendre leur identification difficile. Discrets mais extrêmement bénéfiques pour un jardin, ils jouent un rôle important dans la lutte contre divers parasites. Voici quelques informations pour mieux comprendre ces insectes, apprendre à les accueillir et éventuellement à les attirer.
Description des larves de chrysopes
Les larves de chrysopes, que l’on rencontre le plus couramment, ont une durée de vie d’environ 15 à 20 jours. Leur taille varie entre 2 et 8 millimètres, avec un corps allongé et fin, recouvert de soies dressées. Leur coloration va d’un vert pâle à un jaune brun. Alimentées de pièces buccales acérées en forme de crochets, elles possèdent deux canaux pour maintenir leur proie, injecter un venin et digérer les tissus. Après cette étape, elles se transforment en nymphes, se recouvrant d’un cocon pour devenir adultes.
Description des chrysopes adultes
En phase adulte, la chrysoperla arbore une silhouette élégante et mince, loin d’un aspect repoussant. Leur taille peut varier de 18 à 53 millimètres, avec une coloration allant du vert au brun. La plus répandue est Chrysoperla carnea. Leurs ailes longues, transparentes et nervurées, dépassent souvent leur corps. Elles sont positionnées en position de toit au repos. Dotés de longues antennes très mobiles, leurs grands yeux hémisphériques et brillants leur ont valu le surnom de “mouche aux yeux d’or” ou “demoiselle aux yeux d’or”.
Selon les conditions climatiques, plusieurs générations peuvent se succéder tout au long de l’année. La durée de leur cycle de vie oscille entre un mois et trois mois, dépendant des températures et des espèces. En période froide, elles évitent l’hiver à leur site de reproduction en migrant du Nord vers le Sud de la France. Au printemps (vers mars), elles quittent leur lieu d’hivernation, puis y retournent à l’automne (en septembre).
Pour passer l’hiver, elles se réfugient dans des endroits sombres et secs, tels que sous des feuilles mortes, dans des tas de bois ou des haies. Leur apparence change au fil des saisons pour assurer leur discrétion : leur corps devient brun à l’automne puis redevient vert au printemps.
Leur développement optimal requiert une température comprise entre 20°C et 31°C et une humidité relative proche de 70 %. Vulnerables en vol, leur camouflage naturel et leurs glandes sécrétant une odeur nauséabonde — raison pour laquelle on les surnomme aussi “mouche puante” — leur confèrent une certaine protection. Elles possèdent également la capacité de repérer les ultrasons émis par les chauves-souris predatrices, se déployant rapidement quand elles détectent un danger imminent, ce qui augmente leurs chances d’échapper à leur prédateur.
Les œufs de ces insectes se distinguent par leur pellicule translucide, portée par un filament souple appelé pédicelle. La plupart du temps, une femelle peut en déposer entre 1 000 et 1500, selon l’espèce. Ces œufs sont souvent dispersés sur les surfaces supérieures des feuilles, parfois en masse pour les protéger contre la pluie et les prédateurs. La période d’incubation varie de 3 à 6 jours. Lorsqu’ils éclosent, les jeunes larves ne perdent pas de temps pour commencer à se nourrir de pucerons ou autres nuisibles, pouvant en consommer plusieurs centaines durant leur croissance. Leur mobilité leur permet toutefois de se disperser dans différentes zones du jardin, pas uniquement près de leur site de ponte.
L’importance des chrysopes au jardin
Que ce soit à l’état larvaire ou adulte, la chrys ope représente un allié incontournable pour l’entretien d’un jardin. Leur rôle est complémentaire : les larves sont de véritables prédateurs de nombreux parasites, tandis que les adultes participent à la pollinisation.
Les larves se montrent très voraces, s’attaquant notamment aux chenilles de tordeuses, cochenilles farineuses, pucerons, aleurodes, araignées rouges, thrips, psylles, acariens phytophages et œufs d’insectes nuisibles. Leur rapidité à dévorer ces nuisibles leur vaut souvent d’être qualifiées de “lion des pucerons”. Cependant, leur quantité est souvent moindre que celle des coccinelles, leur avantage étant leur apparition plus précoce dans la saison favorable.
En revanche, les adultes se nourrissent principalement de pollen, de nectar et de miellat, ces derniers étant une substance secrétée par certains parasites comme les pucerons. Ainsi, leur rôle dépasse la simple prédation, puisqu’ils contribuent également à la pollinisation du jardin.
Pour bénéficier de leur aide précieuse, il est judicieux de favoriser leur présence en leur offrant un environnement attractif. Les chrysopes adultes apprécient les zones fleuries riches en nectar, donc privilégiez la plantation de fleurs comme la phacélie, la bourrache, la capucine, le bleuet ou le chrysanthème des moissons. Le fenouil et l’aneth peuvent également jouer un rôle dans leur attraction, en plus d’être utiles en cuisine.
Pour maximiser leur présence, il est conseillé de semer des espèces florales dont la période de floraison s’étale de mars à septembre, afin d’offrir une alimentation continue tout au long de leur activité. Un jardin avec des haies d’arbustes persistants ou à floraison précoce peut aussi leur fournir un refuge pour l’hiver. La mise en place d’un hôtel à insectes, avec des rayons remplis de paille, peut également attirer ces insectes bénéfiques. Enfin, il est fortement recommandé de limiter voire d’éliminer l’usage de pesticides ou insecticides, pour préserver leur quiétude et leur efficacité dans le jardin.