Interaction exceptionnelle entre la guêpe du figuier et la figue

Accueil » Les animaux sauvages » Insectes » Interaction exceptionnelle entre la guêpe du figuier et la figue

La relation symbiotique entre la guêpe du figuier et le fruit lui-même illustre parfaitement la coopération intime qui peut exister entre un animal et une plante. Au-delà d’un simple avantage, ce partenariat est essentiel à la survie de ces deux organismes. Leur morphologie a évolué de manière à favoriser leur interaction, faisant d’eux des partenaires indissociables — l’un étant impossible à comprendre sans l’autre.

Présentation de la guêpe du figuier

Ce petit hyménoptère appartient à un genre spécifique, apprécié pour son rôle dans la pollinisation du figuier. Elle se distingue par un dimorphisme sexuel notable : les mâles, dépourvus d’ailes et d’yeux, présentent un abdomen replié, tandis que les femelles possèdent des organes spécialisés dans le transport de pollen et disposent d’un ovipositeur particulièrement long. Leur taille ne dépasse pas quelques millimètres, ce qui leur confère une apparence très compacte. Les ailes de la femelle sont nervurées de façon caractéristique, facilitant leur insertion dans le fruit. La forme de ces guêpes est généralement très fine, oscillant entre 1 et 2 mm.

Le concept de symbiose

En biologie, la symbiose ou mutualisme désigne une alliance dans laquelle deux ou plusieurs formes de vie collaborent en tirant chacune un bénéfice évolutif. Les partenaires sont appelés « symbiotes » : celui qui héberge l’autre porte le nom d’« hôte ». Dans le cas de la guêpe du figuier et du fruit, leur relation est vitale. La guêpe utilise le végétal pour se développer et se reproduire, tandis que le figuier bénéficie de leur interaction en étant pollinisé et fécondé, étape essentielle à la production de ses futurs fruits.

Une relation parfaitement adaptée

Les deux espèces ont évolué en fonction l’une de l’autre, leur morphologie étant finement adaptée à cette coexistence. Par exemple :

  • Les femelles guêpes ont une surface lisse, une tête aplatie, des antennes recourbées, ainsi que des griffes robustes, leur permettant d’entrer facilement dans le fruit. Leur aile fragile se détache une fois à l’intérieur.
  • Les mâles, quant à eux, n’ont ni ailes ni yeux, leur vie se limitant à la figue, où ils s’accouplent, leur courte existence disponible ne leur permettant pas d’aller plus loin.
  • La forme de la figue, souvent piriforme, rend son accès difficile, empêchant la majorité des insectes de l’explorer. Seules les guêpes du genre aganonidés possèdent la morphologie pour y pénétrer.
  • Les figuiers destinés à être pollinisés par ces guêpes dépensent moins d’énergie à produire du pollen, car leur mode de pollinisation nécessite une moins grande dépense en ressources pour la croissance florale, très énergivore.

Constituants de la figue

Contrairement à l’idée reçue, la figue n’est pas un véritable fruit, mais plutôt un réceptacle floral. À l’intérieur, coexistent des fleurs mâles et femelles – chez les plantes monoïques – ou seulement un type de fleurs chez les espèces dioïques. Après pollinisation, ces fleurs donnent naissance à de petites graines, appelées akènes, qui constituent le vrai fruit consommé. La pulpe entourant ces graines contient plusieurs akènes, ce qui explique que l’on en mange plusieurs à la fois. La pollinisation, essentielle à la développement de ces graines, est orchestrée par la guêpe, qui pénètre dans le réceptacle opaque pour effectuer cette tâche.

Le rendez-vous de la guêpe et de la figue

Une ouverture, appelée ostiole, située à la pointe de la figue, permet à la guêpe d’y pénétrer lorsque la fleur est prête à être fécondée. La maturation du fruit libère des phéromones spécifiques attirant uniquement la guêpe concernée. Pour atteindre la figue, l’insecte doit parcourir plusieurs kilomètres, attiré par la formule chimique émise. La guêpe s’insère dans l’ostiole, souvent endommageant ses ailes ou antennes à cause de la protection par des bractées, ce qui la condamne à y rester. Une fois à l’intérieur, elle ne peut plus s’échapper.

Les bénéfices mutuels de cette relation

Ce partenariat offre des avantages précis à chaque protagoniste :

  • La guêpe pond ses œufs dans la cavité de la figue. Ses larves bénéficient d’un environnement protégé avec une alimentation abondante. Au bout de quelques semaines, elles terminent leur cycle, s’accouplent, puis les mâles creusent un tunnel pour permettre aux femelles fécondées de sortir. Ces dernières repartent vers d’autres figuiers pour poursuivre le cycle. La guêpe meurt généralement à l’intérieur du fruit, incapable de s’échapper.
  • De leur côté, les figues s’appuient sur la pollen déposée par la guêpe pour assurer la fécondation de leurs fleurs. La fécondation permet ensuite le développement de nouveaux fruits. Notons que la seule espèce de guêpe en Europe, Blastophaga psenes, remplit cette fonction de façon exclusive pour le figuier méditerranéen, aussi appelé figuier commun ou comestible.

Que faire si la guêpe confond des fleurs ?

Il est intéressant de savoir que les figuiers mâles et femelles dégagent des odeurs similaires, ce qui peut entraîner des erreurs pour la guêpe lors de sa recherche de la bonne espèce. Si la guêpe pénètre dans un figuier mâle, elle peut contribuer à la reproduction en transférant le pollen, même si sa descendance ne voit pas le jour. En revanche, si elle entre dans une figue femelle, son long stylet empêche généralement de pondre au bon endroit, ce qui rend sa reproduction impossible. Cependant, cette tentative de pollinisation permet tout de même d’utiliser le pollen déposé, contribuant au futur développement des fruits. Le sacrifice de la guêpe finit toujours par porter ses fruits, en quelque sorte. 

La relation symbiotique entre la guêpe du figuier et le fruit lui-même illustre parfaitement la coopération intime qui peut exister entre un animal et une plante. Au-delà d’un simple avantage, ce partenariat est essentiel à la survie de ces deux organismes. Leur morphologie a évolué de manière à favoriser leur interaction, faisant d’eux des partenaires indissociables — l’un étant impossible à comprendre sans l’autre.

Présentation de la guêpe du figuier

Ce petit hyménoptère appartient à un genre spécifique, apprécié pour son rôle dans la pollinisation du figuier. Elle se distingue par un dimorphisme sexuel notable : les mâles, dépourvus d’ailes et d’yeux, présentent un abdomen replié, tandis que les femelles possèdent des organes spécialisés dans le transport de pollen et disposent d’un ovipositeur particulièrement long. Leur taille ne dépasse pas quelques millimètres, ce qui leur confère une apparence très compacte. Les ailes de la femelle sont nervurées de façon caractéristique, facilitant leur insertion dans le fruit. La forme de ces guêpes est généralement très fine, oscillant entre 1 et 2 mm.

Le concept de symbiose

En biologie, la symbiose ou mutualisme désigne une alliance dans laquelle deux ou plusieurs formes de vie collaborent en tirant chacune un bénéfice évolutif. Les partenaires sont appelés « symbiotes » : celui qui héberge l’autre porte le nom d’« hôte ». Dans le cas de la guêpe du figuier et du fruit, leur relation est vitale. La guêpe utilise le végétal pour se développer et se reproduire, tandis que le figuier bénéficie de leur interaction en étant pollinisé et fécondé, étape essentielle à la production de ses futurs fruits.

Une relation parfaitement adaptée

Les deux espèces ont évolué en fonction l’une de l’autre, leur morphologie étant finement adaptée à cette coexistence. Par exemple :

  • Les femelles guêpes ont une surface lisse, une tête aplatie, des antennes recourbées, ainsi que des griffes robustes, leur permettant d’entrer facilement dans le fruit. Leur aile fragile se détache une fois à l’intérieur.
  • Les mâles, quant à eux, n’ont ni ailes ni yeux, leur vie se limitant à la figue, où ils s’accouplent, leur courte existence disponible ne leur permettant pas d’aller plus loin.
  • La forme de la figue, souvent piriforme, rend son accès difficile, empêchant la majorité des insectes de l’explorer. Seules les guêpes du genre aganonidés possèdent la morphologie pour y pénétrer.
  • Les figuiers destinés à être pollinisés par ces guêpes dépensent moins d’énergie à produire du pollen, car leur mode de pollinisation nécessite une moins grande dépense en ressources pour la croissance florale, très énergivore.

Constituants de la figue

Contrairement à l’idée reçue, la figue n’est pas un véritable fruit, mais plutôt un réceptacle floral. À l’intérieur, coexistent des fleurs mâles et femelles – chez les plantes monoïques – ou seulement un type de fleurs chez les espèces dioïques. Après pollinisation, ces fleurs donnent naissance à de petites graines, appelées akènes, qui constituent le vrai fruit consommé. La pulpe entourant ces graines contient plusieurs akènes, ce qui explique que l’on en mange plusieurs à la fois. La pollinisation, essentielle à la développement de ces graines, est orchestrée par la guêpe, qui pénètre dans le réceptacle opaque pour effectuer cette tâche.

Le rendez-vous de la guêpe et de la figue

Une ouverture, appelée ostiole, située à la pointe de la figue, permet à la guêpe d’y pénétrer lorsque la fleur est prête à être fécondée. La maturation du fruit libère des phéromones spécifiques attirant uniquement la guêpe concernée. Pour atteindre la figue, l’insecte doit parcourir plusieurs kilomètres, attiré par la formule chimique émise. La guêpe s’insère dans l’ostiole, souvent endommageant ses ailes ou antennes à cause de la protection par des bractées, ce qui la condamne à y rester. Une fois à l’intérieur, elle ne peut plus s’échapper.

Les bénéfices mutuels de cette relation

Ce partenariat offre des avantages précis à chaque protagoniste :

  • La guêpe pond ses œufs dans la cavité de la figue. Ses larves bénéficient d’un environnement protégé avec une alimentation abondante. Au bout de quelques semaines, elles terminent leur cycle, s’accouplent, puis les mâles creusent un tunnel pour permettre aux femelles fécondées de sortir. Ces dernières repartent vers d’autres figuiers pour poursuivre le cycle. La guêpe meurt généralement à l’intérieur du fruit, incapable de s’échapper.
  • De leur côté, les figues s’appuient sur la pollen déposée par la guêpe pour assurer la fécondation de leurs fleurs. La fécondation permet ensuite le développement de nouveaux fruits. Notons que la seule espèce de guêpe en Europe, Blastophaga psenes, remplit cette fonction de façon exclusive pour le figuier méditerranéen, aussi appelé figuier commun ou comestible.

Que faire si la guêpe confond des fleurs ?

Il est intéressant de savoir que les figuiers mâles et femelles dégagent des odeurs similaires, ce qui peut entraîner des erreurs pour la guêpe lors de sa recherche de la bonne espèce. Si la guêpe pénètre dans un figuier mâle, elle peut contribuer à la reproduction en transférant le pollen, même si sa descendance ne voit pas le jour. En revanche, si elle entre dans une figue femelle, son long stylet empêche généralement de pondre au bon endroit, ce qui rend sa reproduction impossible. Cependant, cette tentative de pollinisation permet tout de même d’utiliser le pollen déposé, contribuant au futur développement des fruits. Le sacrifice de la guêpe finit toujours par porter ses fruits, en quelque sorte.