Souvent perçue comme une petite créature adorable et non menaçante, la coccinelle est aussi considérée comme un symbole de chance et de bonheur dans l’imagination collective. Son dos arrondi, de couleur rouge parsemée de points noirs, en fait l’un des insectes favoris chez les enfants. Mais que savons-nous réellement de cet insecte étonnant ?
Quel est le profil des coccinelles ?
Les coccinellidés, communément appelés coccinelles, appartiennent à la famille des coléoptères, un groupe d’insectes très répandu. On les aperçoit principalement en pleine journée, dans des régions riches en végétation à travers le globe. La plus célèbre de toutes, Coccinella septempunctata, affiche un corps rouge avec sept points noirs, mesurant entre 5 et 8 millimètres pour un poids d’environ 20 milligrammes. Après avoir évoqué cette description générale, découvrons huit anecdotes insolites à propos des coccinelles.
1. Les points, un chiffre stable tout au long de la vie
Il est important de noter que chaque coccinelle arbore un nombre de points spécifique. Par exemple, Coccinella septempunctata a toujours 7 points noirs, tandis que d’autres espèces comme Coccinella novemnotata en possèdent 9, et Coccinella undecimpunctata en affiche 11. Certaines variétés exotiques comme Harmonia axyridis peuvent présenter un nombre allant jusqu’à 19 points, voire 22 chez Psyllobora vigintiduopunctata. La phase de croissance de la coccinelle, allant de l’œuf à la larve puis à la nymphe, inclut des transformations importantes, mais une fois adulte, la couleur de ses points ne change plus, tout comme leur nombre, qui reste fixe jusqu’à la fin de sa vie.
2. Leur couleur n’est pas toujours rouge
Bien que le rouge soit la teinte la plus fréquente chez les coccinellidés, en raison de son origine latine signifiant « écarlate », la diversité de couleurs chez ces insectes est impressionnante. Sur les 5000 espèces recensées mondialement, certaines exhibent du jaune avec des taches noires, comme Psyllobora vigintiduopunctata. D’autres sont oranges avec des marques blanches (Halyzia sedecimguttata), ou encore noires ornées de taches rouges (Exochomus quadripustulatus). Des espèces venues d’ailleurs arborent des teintes métalliques comme le Halmus chalybeus d’Australie, d’un bleu acier brillant. En Europe, on trouve également Propylea quatuordecimpunctata, noire avec un damier jaune et Oenopia conglobata qui affiche un dos rose percé de points noirs.
3. Leur coloration vive repose un danger à leurs prédateurs
Les coccinelles ont développé une palette de couleurs éclatantes pour avertir les autres animaux du potentiel danger qu’elles représentent. Ce mécanisme de défense, appelé aposématisme, ne consiste pas à passer inaperçu mais à signaler leur toxicité. En cas de menace, la coccinelle peut sécréter un liquide jaunâtre odorant et très amer, dissuadant ainsi ses assaillants. Généralement des oiseaux, ces prédateurs hésitent à revenir à la charge après une expérience désagréable, associant la couleur criarde à une substance indésirable. Ce système de signalisation leur évite des attaques répétées.
4. Les ailes et la carapace, une véritable armure
Ce qui est souvent perçu comme le dos de la coccinelle n’est en réalité que ses élytres, ces ailes rigides qui forment une coque protectrice. En dessous, d’autres ailes transparentes lui permettent de voler. La forme arrondie et la texture lisse de cette corne exquise jouent un rôle de bouclier contre ses ennemis, notamment face aux fourmis. À cause de leur appât préféré, le miellat, ces insectes rivalisent avec les pucerons, qui sont également la nourriture principale des coccinelles. La rigidité de leur carapace leur complique la tâche, leur offrant une défense efficace contre la percussion et la prédation.
5. La période d’hibernation
À l’approche de l’automne, lorsque les jours raccourcissent et que le froid s’installe, la coccinelle cherche un refuge pour survivre à l’hiver. Elle se rassemble souvent en groupe sous des débris, dans des fissures, ou sous des feuilles mortes, pour se protéger du froid extrême. Lors de cette période, elle entre en dormance, appelée hibernation ou diapause, cessant tout développement actif. Avant de s’arrêter, elle accumule des réserves de graisse en augmentant son alimentation, afin d’affronter les mois glacés sans danger.
6. La légende de la “bête à bon Dieu”
Le surnom peu commun de « bête à bon Dieu » remonte à une vieille légende du Xe siècle. Selon cette histoire, un homme condamné à mort pour un crime aurait été sauvé par une coccinelle posée sur son cou. Le roi de l’époque, Robert II, aurait interprété cette intervention comme un signe divin, accordant sa clémence. La scène aurait été perçue comme un acte de justice divine, et depuis lors, la coccinelle est considérée comme un symbole de chance et de protection.
7. Un allié précieux pour le jardin
En tant que prédateure efficace, la coccinelle est un atout dans la lutte biologique contre les nuisibles. Ses larves et adultes se nourrissent d’insectes que l’on considère comme destructeurs : pucerons, cochenilles, acariens ou encore aleurodes. Leur apport naturel permet de préserver la santé des plantes sans recourir à des produits chimiques. En une saison, une seule coccinelle peut dévorer jusqu’à mille proies, ce qui, multiplié par une colonie entière, constitue une véritable chasse aux ravageurs efficace et écologique.
8. Certaines coccinelles sont devenues invasives
Depuis l’année 1982, la coccinelle asiatique, aussi appelée arlequin (Harmonia axyridis), a été introduite en France dans le cadre de la lutte contre certains parasites. Elle a été déployée après des tests et une commercialisation contrôlée dans le but de réduire la population de pucerons. Cependant, cette espèce prolifique et vorace a rapidement concurrencé les coccinelles indigènes, dévorant leurs œufs et larves et provoquant leur déclin. Aujourd’hui, Harmonia axyridis est considérée comme une espèce invasive nuisible à l’écosystème local.