Différences entre une tarentule et une mygale

Accueil » Les animaux sauvages » Insectes » Différences entre une tarentule et une mygale

Quand les personnes non initiées abordent le sujet des araignées, notamment celles nommées Tarentules ou Mygales, elles ignorent souvent que ces termes désignent en réalité deux groupes distincts d’araignées. Les Mygales forment un sous-ordre complet, regroupant plus de deux mille six cents espèces différentes, tandis que la Tarentule n’est qu’une seule de ces nombreuses variétés appartenant à un autre sous-ordre, celui des Araneomorphae, qui rassemble environ quarante mille espèces.

Pour mieux comprendre les différences majeures entre la Tarentule et la Mygale, il est utile d’étudier deux critères fondamentaux qui opposent ces deux groupes : leur manière d’articuler leurs crochets et leur apparence générale.

Nous examinerons également de façon plus précise le mode de vie des tarentules, qui ne correspondent pas à l’image souvent terrifiante que beaucoup leur attribuent, ni à celle des araignées très agressives ou gigantesques qu’on voit parfois dans les films ou les documentaires.

Différences de structure des crochets entre Mygalomorphae et Araneomorphae

La divergence principale réside dans la fixation des crochets avec les chélicères, ces appendices situés près de la bouche. Chez les Mygalomorphae, les crochets s’articulent de manière longitudinale, alignés dans l’axe vertical du corps, ce qui leur donne une disposition différente par rapport aux autres groupes.

À l’inverse, chez les Araneomorphae, la base des chélicères est orientée vers le bas, formant un angle perpendiculaire à la ligne centrale du corps. Leurs crochets se croisent en diagonale, rappellant le mouvement d’une paire de pinces, ce qui leur confère une configuration dite “labidognathe”.

Différences de silhouette entre Mygalomorphae et Araneomorphae

Le corps des Mygales est nettement plus trapu et solide comparé à celui des Araneomorphae. On imagine souvent ces grandes araignées tropicales, velues et potentiellement dangereuses, alors qu’en réalité, certaines espèces vivent dans nos régions françaises sans présenter aucun danger.

En France, une dizaine d’espèces de Mygales vivent en liberté. Leur taille maximale ne dépasse pas 15 millimètres, leur aspect est généralement luisant tant sur le céphalothorax que sur les pattes, et elles ne présentent aucun risque pour l’humain. Leur apparence n’a rien d’effrayant ni de brutal.

If on regarde les araignées comme les Tégénaires, fréquentes dans nos maisons, leur corps peut atteindre environ 18 millimètres chez la femelle, mais leur silhouette est beaucoup plus fine, avec un thorax plus étroit comparé à la silhouette robuste d’une Mygale.

La tarentule

La véritable Tarentule, qui fait souvent peur ou fascine, appartient à la famille des Lycosidae. Elle peuple principalement les régions du sud de la France, ainsi que l’Italie, les Balkans et le Proche-Orient. Elle affectionne les zones sèches comme les garrigues, en particulier dans la plaine de la Crau. Sa taille, sans tenir compte des pattes, avoisine les 30 millimètres. Son venin n’est pas dangereux pour l’Homme, ce qui rassure ceux qui craignent leur contact.

Ce qui caractérise cette espèce, comme toutes celles des Lycosidae, ce sont leurs huit yeux, organisés en trois rangées : une en avant avec quatre petits yeux, une autre en arrière avec deux grands yeux, et une dernière, centrée, pour deux autres petits yeux.

Malgré cette vision multiple, la Tarentule ne s’appuie pas sur ses yeux pour chasser. Elle appartient à la catégorie des araignées-loups, qui préfèrent élaborer un mode de chasse en embuscade plutôt que tapisser une toile. Elle se cache près de son terrier et devine la présence d’éventuelles proies à travers leurs vibrations dans l’air ou au sol, surtout à la tombée de la nuit.

Son refuge, souvent construit avec des débris, de la terre, des brindilles et parfois de petits cailloux, est confectionné à l’aide de soie pour le stabiliser. La femelle y pond un cocon à la fin de l’été, et ses petits naissent vers septembre. La mère les transporte dans un sac attaché à son abdomen pendant plusieurs mois, jusqu’au printemps, comme c’est fréquent chez les Lycosidae.