Le frelon asiatique suscite souvent la peur de ceux qui le rencontrent, car il est perçu comme une menace potentielle pour l’équilibre entre l’homme et la nature. Cependant, qu’en est-il réellement de son impact sur nos activités quotidiennes ? Explorons cet insecte social pour mieux comprendre ses comportements, notamment ses méthodes de reproduction et le déroulement de son cycle de vie. Comment se reproduit-il durant la saison automnale, et quelles étapes suivent cette période ?
Reproduction à l’automne
Les colonies de frelons asiatiques restent actives jusqu’aux premières gelées. La reproduction a lieu principalement en fin d’été et début d’automne, généralement entre septembre et novembre, selon la météo. Les femelles, qui naissent en début de saison, s’accouplent à l’extérieur du nid avec les mâles. Seules ces femelles matures et reproductrices survivent à l’hiver, devant trouver un refuge discret pour passer la saison froide. Les mâles, ainsi que les larves de dernière génération et les ouvrières, meurent à cette période.
Une fois abandonné, le nid subit la dégradation sous l’effet des éléments et de la prédation par les oiseaux, qui y chassent notamment pour se nourrir. C’est là une étape naturelle qui rend inutile tout effort de destruction à cette période de l’année. Tout au long de leur vie, les ouvrières se nourrissent principalement de nectar ou de fruits mûrs, alors que les femelles reproductrices privilégient une alimentation riche en protéines pour accumuler des réserves avant l’hiver.
Surmonter l’hiver
Pour survivre durant la saison froide, les femelles doivent dénicher un abri adéquat : tas de feuilles mortes, vieux troncs, cavités naturelles ou même espaces dissimulés comme une paire de gants oubliée dans le jardin. L’objectif est de trouver un endroit calme, profond, où elles pourront être protégées du froid. Après s’être installée, la femelle entre en état de diapause, un ralentissement de son métabolisme qui lui permet de tenir jusqu’au retour des températures plus clémentes. Certaines de ces femelles ne se réveilleront pas lorsque le printemps revient.
Naissance d’un nouveau nid au printemps
Lorsque la température dépasse généralement les 13 °C, les femelles, sorties de leur hibernation, commencent à chercher un emplacement pour bâtir un nouveau nid. La compétition pour ce site peut être rude, et la majorité des femelles ne réussissent pas à s’y établir : seuls environ 1 % de celles nées avant l’hiver précédent parviennent à fonder une colonie prospère. La construction débute en mars et peut durer jusqu’en août. Les femelles s’associent par petits groupes, généralement de 2 à 15 individus, pour commencer la fabrication d’un nid initial de la taille d’une orange, constitué de fibres de cellulose mâchées. Dès qu’un nid est repéré, sa destruction doit être envisagée rapidement.
Une fois le nid construit et totalement fermé, la femelle dominante élimine ses concurrentes et commence à pondre ses œufs, devenant la future reine. Mesurant environ 3 cm, elle assurera la croissance de la colonie pendant près d’un an.
Le développement des larves
Après environ un mois et demi, selon la température, les premières larves éclosent. Ces jeunes œufs donnent naissance à des ouvrières, qui mesurent environ 2 cm — leur taille définitive. Ces ouvrières peuvent parcourir jusqu’à 350 mètres pour chercher à se nourrir, tandis que les plus expérimentées peuvent aller jusqu’à 700 mètres si nécessaire. Leur durée de vie n’excède généralement pas 30 jours. La reine, pour sa part, concentre son activité sur la ponte, pouvant déposer jusqu’à 100 œufs par jour lorsque la colonie atteint sa pleine croissance.
Au fil de la saison, le nid s’agrandit considérablement, pouvant contenir plus de 13 000 alvéoles, hébergeant jusqu’à 1 700 individus, et atteindre un mètre de hauteur. De tels nids peuvent générer du stress chez les habitants voisins. Au début de l’automne, il arrive aussi la création de nids secondaires, souvent plus volumineux que le premier, avec une entrée latérale distincte de celle des frelons européens, qui disposent d’une ouverture située sous le nid.
Lorsque l’hiver approche, la colonie donne naissance à des mâles et à de nouvelles femelles capables de se reproduire, préparant le cycle pour la saison suivante.
Le frelon asiatique : une menace réelle ou non ?
Le nom scientifique du frelon asiatique est Vespa velutina. C’est un insecte qui est surtout actif durant la journée, interrompant toute activité dès le coucher du soleil. Il est souvent perçu comme un danger pour les abeilles et autres insectes pollinisateurs. En effet, ce frelon est un prédateur redoutable pour ces colonies, notamment pour les abeilles mellifères. Son mode d’attaque est précis : il cible la porte de la ruche, guette l’arrivée d’une ouvrière et l’attaque en vol stationnaire, la saisissant pour la tuer rapidement. Il la dépecerait ensuite pour se nourrir de ses protéines. Lorsqu’un nid de frelons asiatiques est à proximité, ces attaques peuvent réduire considérablement la population d’abeilles, impactant la production de miel et la survie hivernale de la ruche.
Pour limiter ces dégâts, les apiculteurs ont mis en place des stratégies, notamment en modifiant l’entrée de leurs ruches afin d’empêcher ces insectes plus gros que les abeilles d’accéder au couvain. Malgré cela, la présence de frelons à proximité reste une source de stress et de menace pour les colonies d’abeilles. Pour l’homme, le risque n’est généralement pas immédiat : ces insectes ne deviennent agressifs qu’à proximité de leur nid ou si celui-ci est dérangé. La piqûre de Vespa velutina est douloureuse, mais comparables à celles d’autres hyménoptères, sauf pour les personnes allergiques au venin, qui peuvent présenter un danger plus sérieux.